Les enfants du Tonnerre, tome 1 : Des éclairs dans la vallée

Livre de 2021, ce livre semble trop long pour être un traditionnel album jeunesse, mais ne contient pas suffisamment de bulles pour être classé BD. Un gros album donc, qui a des airs de BD.

Nous sommes quelque part aux États-Unis, dans une communauté Apache vivant dans la petite ville Icilà, qui n'a ni banque ni prison, mais qui ressemble à un vieux village de l'époque de la conquête de l'Ouest. Pourtant, vous y trouverez des autochtones ( pas "indien", n'est-ce pas?) vêtus de manière moderne et d'ailleurs plutôt déconnecté de leurs savoirs ancestraux. À une personne près. Grizzli Sage, vieux bonhomme amateur de motos, de jus de cactus bien glacé et porteur de savoirs traditionnels, partage son savoir avec ses deux enfants adoptés. Nuage fou, un petit garçon, et Tornade Céleste, petite fille, ont autant d'énergie que le laisse supposer leur nom et c'est avec un entrain contagieux qu'ils se lancent dans la recherche des ingrédients étranges que réclame leur "grand-père". En effet, entre la professeure dépressive et la catatonie collective des jeunes Apaches devant les écrans, il y a faire et Grizzli Sage connait les remèdes mieux que quiconque.

Je pense qu'il y a du potentiel dans cet album, mais c'est beaucoup trop long pour ce format de livre. L'idée de la prof dépressive et des jeunes hypnotisés devant leurs écrans auraient pu être traités séparément et cela aurait alléger le tout. je souligne néanmoins la pertinence de ces deux enjeux sociaux.

Mais pour le reste, je souris devant cet album issu de la France qui a ENFIN utilisé un terme correct pour désigner une communauté autochtone. Pas la moindre trace du mot "Indien", merci bien! On les désigne sous leur nom d'origine: les Apaches.

Autre truc qui est le bienvenue: la modernité de leur situation. Bon, c'est un peu gâché par les trois protagonistes qui ont des peintures de guerre et des plumes, mais le reste de la communauté se vêt de manière typiquement occidentale et moderne comme TOUTES les communautés autochtones d'amérique du Nord, les tenues traditionnelles étant aujourd'hui gardés pour les cérémonies et les fêtes autochtones. Et bien sur, la technologie a les même effets néfastes sur eux que le reste des habitants du continent.

On souligne néanmoins leur pauvreté, hélas réelle, et c'est bien ne pas se voiler la face quand à leur situation - qui est aussi rependue dans les autres communautés autochtones. Donc, pour des auteurs de France, je suis agréablement surpris de voir qu'ils ont fait leurs devoirs.

Pour ce qui est de l'histoire, si elle est rigolote en un sens, elle se perd dans de longues phrases et beaucoup de détails. Je me demande si on arriverait à maintenir l'attention des jeunes étudiants si les profs leur en faisait la lecture?

Le dessin est amusant, les personnes humains et animaux sont mignons, le petit lézard qui suit les deux enfants est a croquer. Je trouve vraiment que le visuel a des airs bédéesques.

Finalement, j'apprécie beaucoup la neutralité de genre entre les personnages. Même couleurs, même courage, même activités, indépendamment du fait d'être garçon ou fille, c'est un aspect de l'histoire que j'apprécie beaucoup.

Donc, en somme, si je ne suis pas convaincu par la forme ni par la lourdeur du texte pour son format, le reste est agréable et beaucoup plus réaliste que toutes ses histoires "Indiens contre Cow Boys" qui nous viennent de l'Europe ( des versions très stéréotypés et fantasmées à mon sens). Disons qu'on marque un tournant favorable avec cette série.

À partir du premier cycle primaire ( 5-6 ans et plus).

À voir.

SARBACANE
2021
9782377314553
À PARTIR DE 7 ANS


: Des indiens avec des plumes en coiffe, des peintures sur le visage et des motos Harley Davidson.
Un esprit de l'Amérique et de son Ouest sauvage qui devraient plaire aux jeunes lecteurs. Il y a bon esprit de liberté et d'aventure qui se dégagera de ce décor où les enfants chevauchent des chevaux sans selles, tirent à l'arc et côtoient les serpents à sonnettes.
La moto du papy chaman apportera sa dose de modernité à cette liberté américaine, les grands lecteurs penseront " bikers" et " Vallée de la Mort" en fredonnant d'excitation " Born to be wild"(.1969, le groupe Steppenwolf).

Mais revenons rapidement à nos chevaux sauvages ( il n'y a pas de moutons dans cette histoire)
Les jeunes personnages, Nuage fou et Tornade Céleste, seront en mission d'importance: sauver la bonne humeur de la maîtresse.
Grizzli Sage, leur grand-père qui sait tout, leur indiquera un remède et des ingrédients à rapporter du "Pic de la dent cassée".
Tandis que les grands lecteurs réfléchiraient à deux fois avant d'envoyer leur " papoose" traverser une rue et acheter un pain dans un commerce, les deux indiens seront partis avec toute la confiance du papy, parce que c'est la vie de l'Ouest sauvage.
Voici donc des "éclairs" partis dans la vallée.
Les deux gamins devront s'encquérir d'une queue bleue de lézard.
Pourriez-vous attraper la queue d'un lézard, vous? le lézard est très rapide.
Pourriez-vous rapporter à cheval le gobelet d'une eau précieuse?
En entier?
Les illustrations de Laurent Audouin ( papa de l'héroïne Mirette), dans un style BD, plaira certainement, avec son humour des petits détails dans le décor.
L'idée de l'auteur Guillaume Guérand est tout aussi amusante, avec ses gosses dans la modernité d'un nouveau monde Apache mais enrichi de l'histoire et des traditions de leur peuple.
C'est léger, drôle et assez fun pour la jeune cible.
L'auteur posera tout de même une réflection au travers de sa population Apache hypnotisée et ramollie par leurs écrans, on le comprendra: ne pas oublier de profiter de la vraie vie.
Quel temps fait-il par votre fenêtre?
Il pleut? Connaissez-vous la danse de la pluie?
Mais nous, les grands lecteurs, ce que l'on préfère, c'est la moto du grand-père.

Nuage Fou et Tornade Céleste ont une mission à accomplir : pour consoler leur maitresse qui pleure du soir au matin, le vieux chaman Grizzli Sage leur demande de lui rapporter une queue de lézards bleus et de l'eau de la rivière rouge. L'aventure débute !


Entre album et première lecture, une histoire fourre-tout et non-aboutie. Première d'une série à venir. Son seul intérêt est de présenter des personnages contemporains issus de la tribu des Apaches et de dépeindre leurs conditions de vie : tiraillés entre modernité et traditions, pauvres, vivant dans les vestiges des réserves indiennes, héritiers d'un passé douloureux. Au final, un album qui tranche avec les versions parfois trop idéalisées des Natifs Américains.

L'aventure menée par les deux enfants doit libérer la maîtresse d'école de sa tristesse et remettre de la joie dans sa vie. Cette idée irradie tout l'album tant dans le comportement des enfants que dans les illustrations aux couleurs contrastées. Grizzli Sage transmet aux deux enfants un état d'esprit proche de celui de ses ancêtres, les apaches. L'observation de l'environnement et son écoute sensorielle, la nécessité de vivre ensemble et l'importance du collectif sont au coeur de cette famille « recomposée ». L'individu existe peu dans cette histoire au profit de la communauté. Les personnages principaux sont en empathie sincère et complète avec les autres. Les auteurs développent cela jusqu'à la fin de l'album, en intervenant sur le sort de tous les habitants. le cas particulier qu'ils réservent aux enfants leur permet d'insister sur la condition sociale des autres personnages. Avec une simplicité qui souligne la dureté de l'Histoire, le texte n'occulte pas la pauvreté dans laquelle vit cette communauté, dans la continuité du traitement infligé aux Indiens. Comme les jeux d'argent pouvait servir de moyens de soumission, ici ce sont les téléphones et plus généralement les écrans qui détournent les enfants et les grands de la réalité. Ce point de vue, incarné dans l'album par Grizzli Sage, s'inscrit dans un prise de conscience environnementale dont le bienfondé se confirme quotidiennement. Sans pour autant user de morale, Guillaume Guéraud et Laurent Audoin construisent leur récit autour de la joie de la découverte et de l'aventure. Ils parviennent à raconter une histoire dont les enjeux sont importants tout en tenant l'insouciance aventureuse des enfants. Celle-ci est renforcée par la solidarité entre Nuage Fou et Tornade Céleste et portée comme un étendard par leur grand-père, personnage iconoclaste, biker accroc aux glaçons et usant des ressources de la nature pour rappeler aux Hommes l'essence de la joie.
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Alors qu'ils devraient être à l'école, les enfants jouent dehors. La maitresse, désespérée de voir tout le monde enfants et parents devant les écrans a fermé l'école. Grizzli Sage, grand-père adoptif de Nuage Fou et Tornade Céleste a des idées pour changer les choses...

La bande dessinée joue un peu avec les code des indiens mais elle n'en livre pas une version idéalisée : les apaches sont pauvres, vivent mal...

L'histoire est amusante, les deux enfants vont devoir réunir les ingrédients pour la potion de leur grand-père et on les suit avec plaisir.

Mais c'est surtout l'écriture que j'ai apprécié, c'est vraiment très bien écrit. Et comme j'ai aussi beaucoup apprécié les couleurs à base de jaune et de touches de bleu, ça donne une bande dessinée que j'ai vraiment beaucoup aimée.
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