Parue en 2001, l'étude donne un aperçu de la situation et des courants de pensée de personnes liées à l'université et à la production du savoir née en Afrique et travaillant en France entre 1980 et 2000.
Après une synthèse historique depuis les premiers étudiants noirs en France (une vingtaine dans les années 20 et 30 !) et les mouvements de
Senghor et de
Césaire, puis de Diop (Diaspora Africaine), les centres d'intérêts de la génération 50-70 (indépendance africaine contre les ensembles "occidentaux", nécessité de fonder une singularité identitaire) n'ont pas été repris par les plus jeunes.
Ceux-ci ont à la fois plus de mal à trouver une situation économique viable, à l'image de l'ensemble de la société (avec toutefois un certain nombre de critiques formulées à l'égard d'un favoritisme dans le choix des candidats du public ou du privé...) et sont à la fois moins prompts à vouloir occuper un poste dans l'administration (française ou de leur pays respectifs), moins idéalistes aussi sur les possibilités rapides d'un développement économiques : ils sont plus individualistes aussi, mais pas moins attachés à leur lieux d'origine, assimilé à un continent, l'Afrique, plutôt qu'un pays, et pas moins volontaristes non plus. Mais que voulez-vous, les temps changent.
J'aurais aimé que soit ajouté un chapitre sur les conceptions sociales fondamentales (une sorte de mélange entre métaphysique, politique, humanisme, religion, etc), même s'il paraît que sous l'impulsion des intellectuels de la décolonisation, le socialisme, le marxisme et l'existentialisme ne soient pas méprisés.