S'il ne devait rester qu'un livre, ce serait lui
Quand le plus grand des drames prend vie, celui dont le but n'est autre que de la retirer, qu'il fait couler le sang et salit
L Histoire pas seulement de sa Nation mais du monde entier, on ne peut pas, on ne doit pas chercher à le faire sortir de nos mémoires.
Rwanda. 1994. Ca vous semble loin ? C'était hier ! Un génocide a débuté en un claquement de doigts, il s'est propagé à la vitesse du feu, et a brulé des centaines de milliers d'existences, laissant en cendres un pays qui était à portée de main. Car dans les années 1990, on peut vérifier dans n'importe quelle source, l'ONU existait bien, avec à sa tête de grands responsables politiques qui se concertaient pour savoir s'il fallait intervenir ou non lorsque toutes sortes d'incidents, même plus "mineurs", se produisaient. Qu'avons-nous fait ?
Dans un roman qui n'est autre qu'un témoignage de l'innommable,
Charles Habonimana se souvient. de l'horreur. de la perte des êtres qui lui étaient le plus cher. Pratiquement tous. Souvent dénoncés ou tués par ceux qui, la veille, étaient encore des voisins. Pire, des amis. le petit enfant de douze ans n'a pas oublié.
Avec son regard d'adulte devenu conférencier et militant des droits de l'homme, il ne permet évidemment pas de comprendre l'incompréhensible, mais de raconter l'inracontable, dans un style littéraire grâcieux. Comment tout s'est déroulé. Si vite. Comment il a dû se passer des siens. Comment il a survécu. Mais aussi l'implication des autorités étrangères, principalement de la France. Un récit bouleversant à plus d'un égard.
Le petit enfant de douze ans n'a pas oublié. Et quel que soit notre âge, n'oublions jamais, non plus.