Ce roman commence vraiment mal. C'est l'enterrement des parents de Violette. Violette nous raconte ses pensées à ce moment " Moi, je sais bien qu'ils ne sont pas "partis", ils sont morts, voilà. ça arrive."
Mais l'histoire c'est le devenir de cette petite fille, qui " munie" d'une assistante sociale ( d'au moins 93 ans) va devoir aller vivre chez un tonton Régis, qu'elle n'aime pas, même si elle ne le connait peu. le tonton travaille au château de Versailles et vit dans un maison peu accueillante.
Violette se tait, Violette fugue quand on la laisse à l'école. Violette déteste cet homme qu'elle trouve puant, on saura pourquoi.
Mais finalement cette vie dans ce château grandiose a des avantages. Et peu à peu on verra que ces deux là vont peu à peu s'apprivoiser et peut-être s'apprécier en surmontant leur deuil.
Roman tiré d'un fil d'animation de 45 mn j'ai bien aimé la psychologie des personnages, Violette est volontaire et malheureuse. L'oncle Régis, maladroit et déstabilisé par l'arrivée de la fillette. Si c'est un géant et un ours, c'est un ours plutôt touchant.
Et l'assistante sociale ? Elle fait son boulot d'assistante sociale.
Dessin sympa qui colle bien aux textes, les personnages sont crédibles, le chateau en fait partie. En courts chapitres Régis et Violette s'expriment. Malcom ( le copain de classe ) et Geneviève donneront leur point de vue dans un chapitre, pas plus.
Un roman intéressant qui annonce une suite. A lire dès 8/9 ans.
La nouvelle maquette des romans de L'Ecole des loisirs est une vraie réussite. le côté austère a disparu et c'est plutôt pas mal.
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Ce roman jeunesse est tiré d'un film, dont voici le premier tome, qui m'aura laissé perplexe.
Violette, du haut de ses huit, n'aurait jamais pu imaginer que ses parents, qui allaient sortir de soir là, allaient être tués lors d'un attentat. Une assistante sociale la confie à son oncle, car c'était le souhait des parents. Seulement, voilà, Régis se consacre corps et âme à l,entretiens du célèbre Château de Versaille, vit dans un maison à la limite de l'habitable et ne sait pas comment entrer en contact avec la petite fille. S'il fait quelques tentatives, Violette est en colère et ne veut rien savoir de lui. Après avoir fuguer de nombreuses fois pour rejoindre son ancien chez soi, l'assistante sociale fait volte-face et décide de l'envoyer vivre chez ses grand-parents. Violette et Régis ont alors un accord en attendant ce transfert, mettant ainsi fin aux fugues. Mais durant ses deux semaines, Violette et Régis semblent se rapprocher. C,est que Versaille est un endroit assez fascinant.
Certains éléments m'ont parus étranges dans ce roman.
D'abord, je trouve que Violette et Malcolm ont un sérieux décalage de maturité malgré leur âge commun. de mon point de vue, Malcolm correspond beaucoup plus à son âge, alors que Violette a parfois des réflexions d'adolescente. On pourrait extrapoler en disant que la mortalité prématurée de ses parents auront fait murir la jeune fille, mais c'est tout-de-même trop.
Ensuite, j'ai vraiment eu un froid en voyant la première page du livre où sont représentés les personnages. Olga y est dessinée en femme racisée habillée en domestique ( du moins ça y ressemble beaucoup). Bon, en lisant le roman je constate que le personnage est décrit de manière positive et qu'elle va visiblement être un élément phare dans la vie des deux héros, mais tout-de-même, serait-ce trop demander ne pas tomber aussi vite dans l'archétype caricatural de la domestique Noire? Surtout en jeunesse?
En outre, le comportement de l'assistance sociale, Geneviève, est ambivalent et porte donc à confusion: au début, elle insiste sur l'importance d'aller dans le sens des volontés des parents. À la fin, elle veut surtout satisfaire ses employeurs, malgré les vives protestations de Violette et les efforts conjoint des personnages dans les rénovations de la maison de Régis. Elle passe d'un extrême à l'autre, que semblent séparer ses deux lignes de pensées les fugues de Violette. D'ailleurs, c,est une autre fugue qui la fera changer d'avis ENCORE, ironiquement.
Finalement, j'ai trouvé la charge du roman très négative au début: décès des parents, fugues de Violette, impatience dans le trafic de la part de Régis, mutisme et boudage de la part de Violette, les insultes de Violette ( je pensais qu'elle traitait Régis de "puant" en raison de son hygiène corporelle, avant de d'apprendre en fin de livre que c'était en fait les odeurs de produits) les moqueries des élèves à cause du chandail jaune, la maison inhabitable ( ou presque)...ouf! Une accumulation de négatif, alors que c'était déjà assez triste de savoir que les parents de violette sont morts dans un attentat. Je pense qu'on avait pas besoin d'ajouter une telle charge négative sur une histoire de ce genre.
Mais je reconnais aussi les éléments positifs. Nous avons deux individus très différents et maladroits dans leur approche qui doivent apprendre à composer ensemble. D'ailleurs, au lieu de mettre autant de négatif pour accentuer le drame, on aurait vraiment pu travailler ce thème, qui est très pertinent. Vivre ensemble implique d'apprendre à faire des compromis, à savoir dialoguer, à trouver des terrains d'entente et de se montrer patient. Apprivoiser l'autre, c'est en soi une tâche immense, surtout pour un homme qui a été vécu hors de sa bulle familiale et une fillette orpheline.
Il y a aussi pleins de petits éléments mignons, comme la petite sourie Bastet, les dessins , le fait que Régis soit un ancien danseur de ballet classique ( bel anti-stéréotype!) et les petits apports Historiques ( après tout, nous sommes dans le château de Versaille!).
De mon point de vue de libraire, je trouve que ça manque de douceur pour un jeune lectorat, mais je trouve le sujet pertinent. Les attentats répétés ne sont pas notre lot ici au Québec, mais semble l'être en France. C'est important de faire prendre conscience aux plus jeunes de certains réalités en dehors de la nôtre ( même si au fond, nous ne sommes pas à l'abri non plus). Violette a vu son univers chamboulé pour cette raison précise et qui, historiquement est assez récente. Un nouveau "genre" d'orphelin. Et nous ne sommes pas dans la veille logique de l'orphelin maltraité, au contraire. Régis tente de se rapprocher de sa nièce. Ça c'est définitivement l'élément le plus positif du roman! du reste, les histoires sur l"apprivoisement entre personnes sont généralement toujours pertinentes.
Donc, comme vous le voyez, je jongle entre deux états. Je trouve le fond bon, mais la forme un peu boiteuse. Si les dessins n'était pas aussi charmant pour adoucir le tout, j'aurais trouvé ça encore plus dur. Heureusement, le tout s'éclaircie vers la fin et malgré volte-face inutile de Genevieve ( sérieux, pourquoi?) on ouvre sur un potentiel intéressant d'un groupe un peu hétéroclite composé de Régis, Violette, Olga et Malcolm.
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Suite au décès de ses parents dans un attentat, Violette doit aller vivre chez son oncle Régis qu'elle ne connaît pratiquement pas. Ce dernier est concierge au château de Versailles et vit dans une vieille bicoque délabrée dans les jardins du château. En plus, Violette trouve son oncle vraiment nul.
J'ai aimé suivre cette petite fille en plein deuil et son oncle maladroit au coeur tendre. On suit alternativement les pensées de l'un et de l'autre et la tendresse qui s'installe doucement entre eux.
Malgré le début de l'histoire triste et les thèmes difficiles (notamment pour les enfants), le récit est tellement bienveillant qu'il fait du bien.
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Le deuil, la famille, le travail, les apparences, l'amitié, la solitude, la passion, … un petit roman riche de tous ces sujets, vécus par des personnages aux voix sonores et singulières. Ils et elles prennent la parole chacun leur tour et décidément ça se confirme: j'aime ces croisements de points de vues qui font des histoires collectives. J'ai eu du plaisir à voir s'estomper les appréhensions et s'organiser un équilibre inattendu dans un petit monde complexe, chargé de difficultés et aussi de ressources (petit monde connecté à la grande Histoire, cf « les attentats », même si le focus est ailleurs). le sujet de départ est grave et abordé sans détours, mais le livre est optimiste et il fait du bien. Et je trouve le point de vue enfant très réussi et juste (j'ai moi-même été enfant pendant plusieurs années). 5 étoiles pour les illustrations ! J'ai déjà hâte de retrouver les personnages dans le tome suivant.
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Je lui ai acheté un beau pull jaune. Je ne connaissais pas la taille, alors j'ai pris le plus grand, comme ça, ça peut faire robe en même temps. C'est pratique.
( p 63)
« Personne ne m’a rien expliqué. On me dit que papa et maman sont partis. Moi, je sais bien qu’il ne sont pas « partis », ils sont morts, voilà. Ça arrive. Aujourd’hui, c’est leur enterrement. Je regarde tous ces gens qui sont venus, habillés en noir. Ils sont élégants, je n’ai jamais vu autant de gens vêtus de la même façon réunis. Moi aussi je suis en noir mais ça ne se voit pas car j’ai mis mon habit préféré par-dessus : mon ciré jaune. »
Dans mon lit, je pense aussi à tous ces gens qui ont l'air si mal à l'aise devant moi. Enfin, il n'y a que Geneviève qui a un comportement normal. Elle me parle avec une voix habituelle , elle ne fuit pas mon regard, elle explique. Quand je serai une adulte, je n'oublierai jamais que je comprenais tout quand j'avais huit ans, il faudra que je parle aux enfants normaux. Il faut que je note ça dans mon carnet des instants inoubliables, pour ne pas oublier.
» Sur le seuil de la porte, j’ai dit au revoir à Violette. J’ai un gros rhume ces derniers temps, je n’arrête pas de me moucher… mais je dois dire que c’était bien pratique pour cacher mes larmes… Je n’avais pas envie qu’elle parte, Violette est un petit soleil. »
« Mon cœur bat très fort dans ma poitrine, comme s’il allait remonter dans ma gorge, s’évader. Je serre la grosse main de Régis et je sens que mon cœur aussi a changé de place, il bat dans ma main. »
La Vie de château est un court métrage d'animation français réalisé par Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H'Limi et sorti en 2019, il remporte le cristal d'Annecy la même année. C'est aujourd'hui une série de romans pour les enfants dès 9 ans, publiés à l'école des loisirs.