Soleil hésitantGili Haimovich
traduction de l'hébreu et de l'anglais et préface de
Marilyne Bertoncini
coll. POESIE XXI,
Jacques André éditeur, 2021, 99p
Il est agréable de commencer à lire avec les encouragements de l'équipe d'édition qui offre un beau travail -le recueil est très élégant- et la promesse d'une belle et riche lecture.
Gili Haimovich est une poète inconnue de moi, née à Jérusalem, et qui écrit en hébreu et en anglais.
Il m'est difficile de parler de ses poèmes qui parlent du désert, d'un exil, de nostalgie, de solitude qui devient besoin, et sont tous empreints d'une certaine tristesse.
Gili Haimovich parle d'une fille en lambeaux qui devient épouse et mère veillant sur ses deux filles, car « qu'offrir à l'autre d'autre qu'un peu d'attention ? ». Sa poésie, c'est l'amour pour la vie de tous les jours. Son regard qui prête attention aux choses, aux arbres, aux gens, nourrit sa poésie.
Elle est allée pour son travail en Inde et en Estonie, où « personne ne peut rien trouver d'autre que la beauté », elle a vécu au Canada, elle vit actuellement dans la banlieur de Tel-Aviv, sans doute après « sa mue », où elle voit de près la situation délicate au Moyen-Orient. Elle n'est pas politique. Mais forcément le politique entre dans la sphère privée. » « On a rempli mon réservoir de violence » et j'ai perdu « des traces d'huile afin de retrouver le chemin de ma maison ».
La poésie est un moyen de mieux dormir parfois, parce qu'on est allé à la recherche des mots, vers un air plus léger, qui constituent « une petite grâce », « une grande nation » quand on a quitté la sienne. Il faut délester l'excès d'âme, parce que « trop de quoi que ce soit n'est pas un trésor ». C'est ainsi « qu'il faut traverser légèrement des jours limpides ». le soleil est hésitant car il éclairera le soupçon de joie (le prénom Gili signifie Ma Joie) qui accompagne la poète dans son besoin de renaître.
Je ne pense pas cependant que ce beau recueil à la couverture ivoire et ce beau titre ne fassent gagner en nombre des lecteurs de poésie dont quand même la langue très imagée reste difficile.