Âmes sensibles s'abstenir, si vous avez un problème avec la merde et que celle-ci vous rebute au plus haut point, il est clair que vous ne lirez pas ce roman ET vous passerez à côté de quelque chose.
Premier roman de l'auteur et le seul pour le moment à son actif (je me demande ce qu'on peut écrire après un tel roman), ce roman aborde le sujet le plus intime que nous vivons quotidiennement, cette chose qui nous oulage au plus haut et qui nous rebute tout autant. Un sujet terriblement tabou dans une société où pourtant tout s'étale en long et en large. Pourtant le tabou demeure et il est peu courant que nous parlions sur notre temps de midi de l'état de notre défécation du matin.
Aux yeux du narrateur, il n'y a pas assez de mots pour décrire l'amour, la passion, cette chose qui le tient au tripe de faire de la merde. Il n'y aurait pas plus passionnant. La merde sera décrite sur toutes ces formes et dans toutes les situations possibles jusqu'au plus extrême. J'ai adoré l'écriture, la forme. J'ai adoré le rapport que nous créons avec notre corps mais aussi avec la société. Les liens réels qui lient la merde à l'intégralité de ce que nous consommons et ce que nous devenons à la fin.
Bien plus qu'un livre trash, j'ai adoré le message que l'auteur partage avec nous.
Dans ce roman, la merde sera poésie, amour, partage, le lien parmi nous.
Je ne vais pas vous cacher que je lisais ce roman le matin après un petit déjeuner très léger, je ne vais pas vous cacher que j'ai dévoré ce roman et qu'au fond j'apprécierai le relire. Oui il a été un coup de coeur et que malgré les moult détails écoeurant du livre, je suis sûr que ce roman pourrait trouver sa place dans la bibliothèque de certaines personnes.
Tenter l'expérience, au moins tenter là
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Certes il ne faut pas avoir le coeur et l'estomac sensibles quand on commence ce genre de roman. Il est clair que je ne pourrai pas le conseiller à tout le monde, en fait j'espère qu'un jour je pourrai le conseiller car il est pour moi un énorme coup de coeur.
Oui vous venez de faire un petit détour par Wikipédia et vous avez appris la signification de ce mot et vous vous dites que jamais vous ne lirez ça. Pourtant nous avons tous en nous une part malsaine, une espace qu'on n'ose pas s'avouer. Mes collègues ont été clair, le livre serait un challenge pour eux: "Suis-je capable de lire?" J'ai été la seule à franchir le pas et je l'ai adoré. J'aurai même plaisir de le lire une deuxième fois (chose que je ne fais jamais). Pourquoi? Car tout simplement ce livre est une superbe critique de notre société. J'ai aimé les mots, la tournure des phrases, les métaphores et puis tout simplement le lien de cette merde qui nous tapisse tous les jours le corps et qui révèlent le plus profond de notre nature, le plus profond de ce que nous sommes. Tout est dit et tout se dira dans ce livre. Vous aurez droit aux détails les plus sordides mais rien à faire les liens avec notre quotidien, notre rapport à nous et le rapport aux autres prend le dessus pour moi. Ce livre m'a subjuguée et j'espère réellement pouvoir partager ce roman un jour avec quelqu'un car c'était tout simplement une merde exquise.
Je suis crue, je sais mais au-delà des situations (parfois) pénibles à lire (oui il y a vraiment beaucoup de détails), ce roman restera positivement imprimée en moi. Un coup de coeur, j'assume.
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Brûlez donc ces fleurs, ces ors, ces encens, et venez déposer pour les dieux - ceux du sous-sol et ceux des canicules, ceux des épidémies et des macérations - l'argile puante et sacrée, la merde qui est graine et pourriture: à travers l'anus passe l'essence des choses vivantes, tout ce qui n'est pas devenu vous et que vous abandonnez à l'univers recyclant des matières germinales et fécales.
Thomas Hairmont- Le Coprophile (P.O.L) : Où Thomas Hairmont tente d'expliquer d'où vient "Le Coprophile", et parle de la matière du livre et de la matière fécale, de l'excrément et de l'extrême, des formes et du vivant, du corps et du corps social, des mathématiques et des surfaces, de l'intérieur et de l'extérieur, de l'usage de la première personne et de l'abstraction, de la narration et du lecteur, des sensations et des descriptions, de Goethe, de Dante et de William Blake, de la merde et de la quête de l'absolu, au moment où paraît "Le Coprophile" aux éditions P.O.L, à Paris le 22 février 2011
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