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3,8

sur 362 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en ouvrant ce livre sauf, peut-être, que j'allais vers quelque chose de particulier. Et plus d'une semaine après avoir fini ma lecture, ce livre continue à me hanter (bon, hanter est peut-être un bien grand mot, mais je continue à y penser en tout cas). Ce qui est (presque) certain est que jamais plus je ne lirai un livre comme celui-ci.

Cela débute banalement par une histoire de famille on ne peut plus classique, papa qui rencontre maman, ils se marient et font des enfants, le petit dernier servant de narrateur à leur histoire. Mais très vite, on dévie vers autre chose ; on part dans le fantastique (les « monstres ») en passant par une petite case thriller. Je n'en dirai pas davantage, je crois qu'il faut vraiment lire ce roman pour comprendre. Il y a pas mal de références à Lovecraft (que pour ma part je n'ai jamais lu et qui, d'après mon amoureux, ne me plairait pas du tout) même si je sais que les mordus de cet auteur ont plutôt été déçus par la lecture de ce roman. Pour ma part, j'ai été enchantée, prenant beaucoup de plaisir à m'y plonger et trouvant le tout captivant.

J'ai trouvé le découpage réalisé par l'auteur très astucieux et ses ellipses temporelles ingénieuses. Sa plume m'a énormément plu et il a su m'embarquer dans son univers, pourtant très particulier. Là où il est très fort est qu'il a même réussi à m'emmener avec lui lors de passages où j'aurais pu sérieusement m'ennuyer. Je n'ai pas vu le temps passer et l'ai lu globalement en apnée. Un conseil que je donnerais d'ailleurs aux futurs lecteurs est de lire le roman, si ce n'est d'un seul tenant car parfois difficilement conciliable avec le quotidien, mais au moins à un moment où on a le temps d'y consacrer plusieurs heures pour réussir à s'y immerger. Je pense que c'est le genre de lecture qui ne se satisfait pas d'être parcourue une dizaine ou vingtaine de pages à la fois.

Vous l'aurez compris, c'est un roman qui m'a marquée et je serais bien incapable encore aujourd'hui de vous dire ce que j'ai lu exactement. Une série télé serait en cours actuellement, franchement, je serais très curieuse de la découvrir.

Une de mes meilleures (et des plus étranges) lectures 2020
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J'ai trouvé cette histoire vraiment captivante, j'ai adoré. On suit tout le parcours d'un homme, de la rencontre de ses parents à son entrée dans l'âge adulte. Sauf que plus les pagent défilent et plus on se rend compte que le fil rouge de cette histoire est surtout le "monstre", toujours à la lisière de cette famille.

On s'attache énormément à Noah, le narrateur, mais aussi à ses parents et ses deux soeurs, tous profondément humains. Ces existences passées en accéléré nous font vivre les drames, les malheurs, les joies et les espoirs qui en désillusions, ne laissant que des regrets. On sent vraiment les dégâts du temps qui passe et qui emporte tout, plongeant l'histoire dans une atmosphère de nostalgie et de mélancolie vraiment marquantes.

L'élément central de ce roman, c'est la créature qui s'intéresse aux Turner et avec laquelle Noah va nouer une relation aussi trouble que fascinante. le roman se veut clairement un hommage au genre de l'horreur et, plus particulièrement, à Lovecraft, avec la présence de cette "Cité", un univers effrayant et malsain qui existe tout près du notre, à la périphérie de notre vision, et qui hantera certains des personnages leur vie durant.
Fidèle à la tradition lovecraftienne, l'auteur laisse cet univers largement plongé dans le mystère, la brièveté de l'aperçu qu'il nous en offre ne le rendant que plus inquiétant.

En bref, ce roman en partie horrifique est surtout porté par la force de ses personnages et des émotions qu'ils véhiculent, n'oubliant pas de nous plonger au passage dans certaines scènes très dérangeantes.
On se pose des questions, on a peur parfois, on est souvent triste, et tout cela forme un roman étonnant et passionnant qui se lit en une bouchée !
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C'est toujours un honneur d'être contacté pour lire un livre en avant-première, et encore plus lorsque le livre en question est un petit chef-d'oeuvre.
Donc un grand grand merci à Babelio et Albin Michel Imaginaire pour leur confiance et leur amabilité !

« Tout ce qui vit doit mourir, emporté par la nature dans l'éternité. »
- Shakespeare dans "Hamlet", cité dans "Une Cosmologie de monstres"

L'histoire commence au siècle dernier, avec la rencontre entre Margaret, jeune libraire très influencée par sa mère croyante, et Harry, l'idiot du village si l'on peut dire, qui drague lourdement Margaret et lit tous les bouquins de la librairie sur place sans en payer un seul. Ça commence comme dans Les feux de l'amour, mais ça ne dure pas puisque très vite, Margaret remarque que son client est fasciné par la mythologie lovecraftienne. Les deux étudiants commencent à sortir ensemble, mais Margaret multiplie les crises de panique bonus hallucinations. D'ellipse en ellipse, Une Cosmologie de monstres va brosser le portrait de toute une famille maudite, fresque horrifique se déroulant sur trois générations.

Tout d'abord, la prose de Shaun Hamill ressemble à s'y méprendre à celle de Stephen King (ce n'est pas pour rien qu'il y a un avis de King sur la quatrième de couverture). Les petits détails sur la vie quotidienne des personnages, l'horreur qui s'immisce progressivement dans la vie quotidienne... Ça m'a aidé à rentrer dans l'histoire, car on est sur un terrain connu. Si on veut aller plus loin, Une Cosmologie de monstres a de nombreux points communs avec Revival : un drame découpé en trois actes enfance-adolescence-âge adulte, la schizophrénie, le suicide, Lovecraft, les cités cyclopéennes, la religion... L'un est à lire si vous avez aimé l'autre !

J'ai vu passer beaucoup de chroniques déçues par le manque d'horreur du bouquin. C'est normal : nous ne sommes pas sur un livre d'horreur. Si la peur sert de ciment à l'ensemble, Une Cosmologie de monstres est avant tout un livre sur les tabous : la dépression, l'endoctrinement, l'homosexualité... Hamill mêle tous les tons et tous les thèmes, pour le plus grand plaisir du lecteur. Noah, le héros principal, n'est pas non plus dans le monde des Bisounours puisqu'il a pas mal de sang sur les mains (je n'en dirai pas plus pour éviter les spoils)... Les retournements de situation sont vraiment fantastiques, dans tous les sens du terme.

Maintenant, j'attends la série télé, et le second tome sur les aventures de Caroline ;-)

Bonnes lectures !
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J'ai eu la chance de pouvoir lire ce livre en avant-première, et j'en remercie ici le très sympathique Gilles Dumay, Editeur de Albin Michel Imaginaire.

Lorsque j'ai ouvert Une cosmologie de monstres, je me suis dit que j'allais aimer, tout de suite : le roman s'ouvre sur cette phrase : "Je me suis mis à collectionner les lettres de suicide de ma soeur Eunice à l'âge de sept ans". (Alors forcément, on plonge, on y va.)

D'autant plus que le livre est accompagné, sur la 4e de couverture, d'un mot du Maître : Stephen King :

« Dans Une Cosmologie de monstres, Shaun Hamill allie brillamment les univers angoissants de H.P. Lovecraft avec l'histoire contemporaine d'une famille menacée de destruction par des forces surnaturelles. Il réussit son coup, parce que ces braves gens pourraient être nos voisins. L'horreur ne fonctionne que lorsque nous nous attachons aux personnes concernées  ; nous nous attachons aux Turner, et leurs cauchemars deviennent les nôtres. La prose de Hamill est sobre, tout simplement belle. Voilà à quoi ressemblerait un roman d'horreur signé John Irving.
J'ai adoré ce livre, et je pense qu'il vous plaira aussi. » Stephen King

La Famille Turner, de Vandergriff (Texas), se tient sur le seuil d'un monde terrifiant dominé par une cosmologie de monstres. Est-ce le leur ou est-ce le nôtre ?

Le narrateur s'appelle Noah. . Il raconte l'histoire de sa famille, la famille Turner, depuis la rencontre de son père, Harry et de sa mère, Margaret, dans la librairie où celle-ci travaille, en 1968.. Harry est fou de littérature style "pulp", et des revues dans lesquelles on commence à trouver des nouvelles de Lovecraft, par exemple. Il s'assied dans la librairie, n'achete rien mais lit tout ce qu'il veut dans le rayon science-fiction. La première fois qu'il donne rendez-vous à Margaret, il lui offre un livre qu'il adore : la Tombe, de Lovecraft. La deuxième fois, ils sont allés voir une de ces attractions que les américains adorent : la Maison de la Peur. . C'est comme le train fantôme, il y a plein de trucs qui font tellement peur qu'on croit qu'on va mourir. On se retrouve dans une pièce où la famille Adams se prépare à manger, et invitent les visiteurs. On rencontre des monstres qu'on n'imagine même pas. C'est à ce moment-là qu'ils tombent amoureux, juste en sortant de cet enfer. Et c'est à ce moment-là aussi que Harry aura cette idée de construire un jour sa Maison Hantée. Il le fera, avec ses filles, Eunice et Sydney, et sa femme Margaret.

Dans ce roman fantastique, on plonge dans une ambiance lourde, une peur diffuse, des grattements à la fenêtre, des disparitions bizarres. On vit aussi comme une famille, mais bizarre. La mère ne semble pas très maternelle. le père a des réactions bizarres, de plus en plus. Les enfants vivent dans leur monde. le malheur frappe. Mais la famille Turner reste au centre de tout.

Il y a des monstres, aussi. Un gentil, un drôle de chien qui a une cape et des pouvoirs magiques. Un autre monstre, plein de dents. Des disparitions inexpliquées. Des territoires interdits et innateignables, avec des "immeubles cyclopéens" (ils reviennent souvent, j'ai dû aller voir sur wiki à quoi ça pouvait bien ressembler), des failles entre les mondes, et entre les épouvantables monstres.

Un livre qui prend le lecteur d'un coup et ne le lâche pas. Même si l'on n'a jamais lu Lovecraft (c'est mon cas), ni vu La Famille Adams (c'est mon cas aussi), j'ai lu d'autres auteurs comme Ira Levin, dont on parle à l'occasion du film "Rosemary's Baby" dans l'histoire. le récit est structuré par époques, et l'on ne comprendra pourquoi qu'à la fin. le mystère est superbement mis en place, et j'ai adhéré à tout.

J'ai vraiment aimé. Thriller et Fantastique, avec Horreur, mais ne vous attendez pas à du sang, du gore ou des massacre. Il n'y aura pas non plus de créatures à tentacules de poulpe, contrairement à ce que promettait la couverture....... c'est autre chose. L'ambiance est absolument horriblement et délicieusement génératrice de frissons de trouille, mais ce livre m'a tenue en haleine jusqu'au bout.

Un seul mot : c'est excellent.

Une cosmologie de monstres - Shaun Hamill, editions Albin Michel Imaginaire, 400 pages, sorti le 26 Septembre 2019, 24€
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Une Cosmologie de monstres est un roman fantastique qui explore les enjeux de la folie au sein d'une famille marquée par les maladies mentales et autres pathologies psychiatriques. Dans la famille Turner, je demande le père Harry, fan de littérature fantastique et de Lovecraft en particulier. Atteint d'une maladie neuronale dégénérescente, il lègue à ses enfants un patrimoine bien lourd. Sa femme, Margaret, est une femme effacée qui développent des hallucinations. Les filles Sidney et Eunice, sont respectivement rebelle et géniale; et enfin Noah le petit dernier va développer une amitié pour un Ami très étrange. Ajoutez à tout cela une attraction de maison hantée et vous obtenez un roman étrange mais diablement prenant!

J'ai tout aimé dans ce bouquin: la construction fine des personnages. Folie? Hallucination? Réalité? A travers les problèmes et les souffrances psychologiques voire psychiatriques de ses personnages, l'auteur explore une Amérique hallucinée et hallucinante. Tout y est juste. La détresse d'un père et d'une mère, l'angoisse d'une fille, la solitude d'un petit garçon. Les incursions du fantastique émaillent le récit mais l'auteur laisse toujours planer le doute. S'agit-il vraiment d'élément fantastiques ou s'agit-il tout simplement d'une métaphore de la maladie psychiatrique? Impossible de trancher.

J'ai totalement adhéré à l'ambiance de ce livre qui fait souvent référence au monde de Lovecraft. J'ai été saisie par les hallucinations de Noah. J'ai été tentée de noter à plusieurs reprises le titre des romans de fantastique qui sont cités et qui émaillent le texte. Une Cosmologie de monstres n'est pas un roman d'horreur. le surnaturel envahit le quotidien des personnages sans que l'on sache vraiment si c'est le fait de leur imagination ou si c'est bel et bien la réalité. C'est en cela que Shaun Hamill répond en tout point aux critères du fantastique et il le fait avec brio.

Que dire de la relation entre Noah et « son Ami », très étrange et gênante à bien des égards? J'ai vraiment aimé cet état de flottement où finalement le lecteur ne sait pas. Il doit accepter certaines choses qui paraissent inexplicables.

Avec Une Cosmologie de monstres, Shaun Hamill signe un roman fantastique passionnant aux accents lovecraftiens. Un auteur à suivre assurément!
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Quelle belle lecture ! Évidemment, le résumé et la couverture m'avait bien attiré mais je peux vous affirmer que l'histoire est vraiment à la hauteur de l'objet livre. Une cosmologie de monstres est le premier roman de l'auteur et c'est vraiment très prometteur ! Pas étonnant que Stephen King ai dévoré ce livre !

L'histoire nous est narrée par Noah, le petit dernier de la famille Turner. Il commence le récit en nous parlant de la rencontre de ses parents bien avant sa naissance dans les années 60. Si l'histoire de cette famille semble assez ordinaire, rien ne pouvait préparer ses membres à devenir le centre de manifestations pour le moins surnaturelles. Mais il n'est pas ici question de fantômes ou de démons. C'est bien plus compliqué et c'est pour cela que l'on suit cette histoire sur plusieurs générations.

J'ai adoré ce roman ! C'est une histoire qui se savoure et qui fait énormément référence à Lovecraft (ce qui n'est pas pour me déplaire du tout). Les parents du héro se sont d'ailleurs rencontrés grâce à un recueil de Lovecraft ! On y retrouve donc beaucoup de références. J'ai aussi trouvé ce roman très poétique. L'écriture est belle, tout en métaphores et le destin tragique des personnages les rend d'autant plus attachants.

Ce roman est un véritable OVNI et il est difficile d'en dire plus sans spoiler l'intrigue ! Au final c'est une histoire étonnante et pas prévisible du tout! L'ambiance et les personnages sont vraiment les points forts. L'aspect fantastique est déroutant et hyper bien amené. Il y a un petit côté conte de fées malsain dans ce roman. On y retrouve beaucoup de magie et de rêve mais qui malheureusement amènent souvent aux cauchemars…

En bref : Excellente lecture que ce premier roman prometteur qui me donne envie de suivre les écrits de cet auteur avec attention. Si vous aimez Stephen King et surtout Lovecraft, jetez-vous dessus ! Une jolie découverte et un coup de coeur !
Lien : https://repairedeslivres.wor..
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Un énorme coup de coeur pour ce bouquin, qui vous fait vibrer de la première à la dernière page!!!
C'est l'histoire d'une famille, les Turner, qu'on va suivre sur un demi-siècle. le narrateur, Noah, nous raconte d'abord la rencontre entre ses parents, Harry, passionné par H.P.Lovecraft, et Margaret, qui s'attirera les foudres de sa famille pour ne pas avoir choisi un meilleur parti. Ils auront trois enfants, Sydney, actrice née, Eunice, enfant précoce et sensible et Noah, donc, un gamin effacé qui, à l'âge de six ans commencera à fréquenter en cachette un monstre bienveillant mais ambigu, qui v lui rend des visites nocturnes. Leur vie familiale tourne autour de l'attraction créée par leurs soins, suite à une idée d'Harry pour la fête d'Halloween, "La Tombe ", un parcours dans une maison hantée construite dans leur jardin, où chacun tient un rôle.
L'attraction se développera ensuite pour devenir "Promenade dans les ténèbres ".
Mais un soir, un drame survient. La vie ne sera plus jamais la même pour les Turner.

L'auteur pose à merveille une ambiance angoissante quand il le faut, allégée par des remarques humoristiques , à l'image de Stephen King, dont il est fan.
C'est dense, mais dans un style fluide, avec des passages oniriques riches de l'ambiance lovecraftienne.
Rien n'est attendu, il y a des moments touchants, des personnages subtils, tout en failles et espoirs. On côtoie des monstres de cauchemars, tout en fourrure, griffes et yeux oranges, et des monstres du quotidien, comme la maladie, les rapts d'enfants, le suicide et la solitude.
Chaque rebondissement est imprévisible, Shaun Hamill nous mène de main de maître dans les méandres d'un monde où la frontière entre la vie ordinaire et le surnaturel oscille sans cesse. Et c'est un premier roman, je lui souhaite une longue et prolifique carrière !

Merci à Babélio pour l'envoi de ce roman, qui m'a enchantée !

Lien : https://instagram.com/danygi..
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Un avis de Stephen King en personne et une future adaptation en série télévisée annoncée alors que le livre n'est pas encore sorti, on pourrait difficilement rêver mieux pour un premier roman. C'est ce qui arrive à Shaun Hamill avec Une cosmologie de monstres. Et c'est amplement mérité, le roman étant une vraie réussite.
Une cosmologie de monstres est avant tout l'histoire d'une famille américaine ordinaire de 1968 à nos jours. Elle est racontée par le fils, Noah, qui relate les événements à partir de la rencontre de ses parents, bien des années avant sa naissance. Tout commence par la rencontre entre Margaret, étudiante obligée de travailler dans une librairie pour financer ses études, et Harry, fan de Lovecraft. Margaret choisit d'épouser Harry au grand dam de sa famille. Elle choisit l'amour plutôt que la sécurité financière. Les années passent, les enfants naissent, trois : deux filles, Sidney et Eunice, puis un garçon, Noah. En apparence, les Turner sont une famille banale avec ses hauts et ses bas comme toute famille. Cependant, Harry aime tout ce qui a trait au surnaturel, à l'horreur. Un beau jour, il décide de construire une maison hantée pour ses filles. Une passion qui va peu à peu toucher toute la famille et qui prendra une grande importance dans la vie de la famille.
Une cosmologie de monstres est ainsi un roman intelligent, rythmé, très immersif. L'auteur mélange l'histoire d'une famille ordinaire sur une longue période et surnaturel. Il pointe du doigt dès le départ les défauts de l'oeuvre de Lovecraft, les corrige et transforme le tout pour nous offrir sa vision, sa cosmologie de monstres. Lovecraft était un créateur d'univers, de monstres, fourmillant d'idées. Shaun Hamill est un raconteur d'histoires, un créateur de personnages. Un vrai coup de maitre!
Chronique beaucoup plus complète sur le blog
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Comment vous expliquez avec des mots justes à quel point ce livre m'a captivé et dérangé.
L'auteur nous emmène dans un univers angoissant où l'on sympathise avec les monstres.
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La famille Turner est malgré elle, et depuis quelques générations, dans le viseur de la Cité et ses monstres.
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Noah, le cadet de la famille, liera une relation dérangeante avec un de ses monstres pendant plusieurs années, avant de se rendre compte de l'horreur dans laquelle il vivait.
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J'ai été complètement embarqué par l'auteur dans cette famille d'apparence “banale” et qui nous plonge petit à petit dans un climat totalement angoissant mais dont on ne lâchera pas le fil avant le point final.
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La lecture est fluide, intense et captivante.
Ces monstres surnaturels, évidemment, sont tellement bien amenés et décrits qu'ils en sont ancrés dans une réalité dérangeante.
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Ce fut vraiment un coup de coeur, une lecture adorée et que je recommande vivement !
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Des monstres, une ambiance cosmique lovecraftienne et des personnages fouillés à la Stephen King, il n'en faut pas beaucoup plus pour avoir envie de se plonger dans cette dernière parution des éditions Albin Michel avec leur très prometteuse collection Imaginaire qui en a déjà séduit beaucoup. Premier roman de l'auteur, première tentative pour moi dans cette collection, et beaucoup de promesses pour cet ouvrage plein d'hommages aux grands noms de l'horreur. le constat est sans appel, un beau coup de coeur, un livre à dévorer goulûment et un pari remporté.

Noah nous raconte l'histoire de sa famille, les Turner, originaires du Texas et famille pas comme les autres. On suit leur quotidien, banal et en même temps ponctué d'étrangeté, de la rencontre dans les années 60 entre son père Harry, fan d'horreur et sa mère Margaret, forcée d'abandonner ses études, jusqu'au fondement de leur famille avec la naissance de leurs filles Eunice et Sydney, puis du jeune Noah. Avant que Harry ne tombe malade et décède, créant un gouffre de solitude au sein de la famille, il avait construit une maison hantée dans leur jardin pour Halloween. le point de départ d'un enchainement d'évènements fantastiques et troublants qui se poursuivront pendant des années jusqu'en 2013.
Une construction du récit menée d'une main de maître

Soyons honnête, des auteurs qui savent construire un récit de façon aussi précise et intelligente, à part Stephen King, il n'y en a pas beaucoup, surtout pour leur premier roman comme c'est le cas ici avec Shaun Hamill. le moins qu'on puisse dire c'est qu'il prend son temps pour poser l'histoire et ses personnages, il ne faudra pas s'attendre à beaucoup d'action, mais c'est ce point qui m'a le plus plu. Étant donné la très longue période (60 ans) dans laquelle se déroule le récit, l'auteur a dû ruser pour nous maintenir éveillés, et nous faire comprendre toute l'histoire de cette famille en un minimum de pages tout en réalisant des ellipses. Et il a parfaitement réussi son coup ! Shaun Hamill nous peint la famille Turner et toute son évolution : la rencontre entre Margaret et Harry, la naissance de leurs deux filles, leur vie quotidienne teintée d'horreur grandissante et s'insinuant au fil des pages, La Tombe, leur première maison hantée, puis leur second projet Promenade au coeur des ténèbres. À la manière de Stephen King, chaque personnage a son évolution et sa propre histoire bien fournie, ce qui facilite l'immersion et l'attachement qu'on leur porte. Les deux maisons hantées sont d'ailleurs presque traitées comme des personnages à part entière et ont leur évolution propre tout en faisant partie de la famille. Au fur et à mesure de la lecture, on sent la tension monter crescendo et on s'attend au pire pour cette famille qui semble rongée au fil des pages. Lorsque enfin arrivent les dernières pages du roman, tout s'emboite à la perfection et nous révèle le talent de l'auteur. On pourrait décortiquer de livre pendant des heures et toujours trouver de nouveaux angles de réflexions, mais ce serait presque dommage de lui enlever sa part de mystère si séduisante et addictive.
L'inquiétante étrangeté et la figure du monstre revisitée

Si l'histoire nous est vendue comme un récit d'horreur, il ne faut pas s'attendre à frissonner d'angoisse malgré les références au maitre de l'horreur H.P Lovecraft ou encore à des films cultes comme Rosemary's Baby et autre Famille Adams. Malgré cela, une ombre glaçante plane sur nos personnages. Margaret a des hallucinations, elle voit des yeux oranges à plusieurs reprises au cours de sa vie. Puis c'est au tour de Noah de voir le monstre et de nouer une relation étrange et dérangeante avec cette créature lupine et mystérieuse. La figure du monstre est ici bien repensée et propose quelque chose de différent. À la manière de Guillermo del Toro, l'auteur ne livre pas une vision clivante avec d'un côté des monstres méchants et de l'autre des personnages gentils, mais brouille les frontières pour nous perdre. Toujours dans l'optique de s'inspirer de l'ancien pour faire du neuf, on note une jolie influence d'E.T. de Steven Spielberg dans ce monstre aux yeux oranges, qui devient l'AMI de Noah. Si les deux personnages viennent de mondes différents et ne se comprennent pas toujours, ils nouent tout de même une relation et des liens d'amitié très forts que rien ne viendra perturber. Malgré cela, un gouffre les sépare et on sent l'hommage à Lovecraft dans ces entités anciennes qui nous dépassent et qu'on a autant de mal à appréhender que l'infini. L'aspect cosmique cher à Lovecraft est bel et bien présent et l'auteur arrive à nous procurer cette sensation de gigantisme et de mystère si plaisante à lire et en même temps si effrayante. Et c'est là que se situe toute l'horreur, quelque part merveilleuse, du roman.

Shaun Hamill signe donc ici un roman addictif qu'on a du mal à lâcher et qui a dores et déjà fait l'unanimité dans la blogosphère. Impossible de ne pas être complètement envouté par l'univers inquiétant de Shaun Hamill qui a su créer ses propres monstres tout en rendant un bel hommage aux maîtres de l'horreur. le récit est incroyablement bien ficelé et si l'auteur nous donne des informations au compte goutte, tout s'imbrique parfaitement à la fin et on a qu'une envie : relire le livre pour s'immerger à nouveau et avoir une deuxième lecture. À noter que les droits d'adaptations du roman ont déjà étés achetés et qu'une série verra donc le jour, une série que le Pugoscope se fera évidemment une joie de visionner et de vous en reparler. le Pugoscope remercie par ailleurs Babelio et Albin Michel pour l'envoi de cette très belle découverte qui va certainement nous pousser à découvrir d'autres livres de cette collection.
Lien : http://pugoscope.fr/4393-une..
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