Amours plurielles ce sont quatre courtes nouvelles et une dernière plus longue. Comme le titre l'indique, il s'agit dans ce recueil d'amour et même de plusieurs facettes de l'amour. Aimer implique toujours un choix, souvent délibéré, parfois imposé, quelquefois repoussé, presque toujours insensé. Faire le choix d'aimer, c'est renoncer à autre chose, à un autre, à une part de soi. Bien souvent l'on voudrait garder tout. Faire ou non ce choix est déterminant, de là découle le destin.
Chacune des nouvelles décrit avec une grande justesse cet état où il faut choisir, ce peut-être choisir entre un père ou une mère, entre vérité ou mensonge, entre deux amants, entre présent et passé, entre sécurité et aventure.
La finesse, l'intelligence et la sensibilité de
Béatrice Hammer lui ont fait trouver les mots et les personnages d'une grande sensualité qui nous entraînent dans des situations et des univers apparemment éloignés des nôtres et pourtant… Qui n'a aspiré à aimer et être aimé ? Qui n'a rêvé d'aimer mieux, d'aimer plus ? Qui n'a fantasmé une amitié, un amour ? Qui n'a vécu une aventure ou un amour qui fait tomber les barrières et le temps ?
Et comme une évidence me viennent à l'oreille les mots de Francis Cabrel. Je ne sais s'ils ont inspiré consciemment ou inconsciemment les nouvelles de
Béatrice Hammer, en tous les cas je les lui offre en cadeau de remerciement pour son livre et en hommage à ses personnages :
Je n'avais pas vu que tu portais des chaînes
À trop vouloir te regarder
J'en oubliais les miennes
On rêvait de Venise et de liberté
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
C'est ton sourire qui me l'a dicté
Tu viendras longtemps marcher dans mes rêves
Tu viendras toujours du côté où le soleil se lève
Et si malgré ça j'arrive à t'oublier
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Aura longtemps le parfum des regrets
Mais puisqu'on ne vivra jamais tous les deux
Puisqu'on est fou, puisqu'on est seul
Puisqu'ils sont si nombreux
Même la morale parle pour eux
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux