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Une belle plume, mais une lecture laborieuse d'un auteur nobélisé.

Premier contact avec l'Autrichien Handke qui a reçu le Nobel de littérature 2019. J'ai parfois été emportée par la qualité des descriptions, mais je ne me suis pas attachée à ce héros pharmacien qui parcourt la campagne. On ne sait trop quand il passe de la réalité à un univers onirique. Est-ce qu'il souffre toujours de l'ablation d'une tumeur au front ou bien des coups reçus par des inconnus ? À moins que ce ne soient ceux de celle qu'il appelle « la Victorieuse ?

Un roman énigmatique, peut-être pas le meilleur (ou le plus accessible) de l'auteur.
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Fils spirituel de Beckett et de Kafka, chez Peter Handke aussi le discours semble vouloir se départir des atours séducteurs du sens commun et se détourner des sentiers battus de la raison pratique.
Pouvoir le réduire à sa portion congrue, le dénoyauter afin de mieux en extraire la poésie métaphysique exilée au bord du trou sans nom qui l'avait engendré, et que ses tropes décoratifs s'échineraient à escamoter. Dépouillé ainsi de ses fonctions ornementales, constamment sur le point d'achopper ou de tourner en rond, ce dernier se voit dépossédé de son ascendant assertif et discriminatoire : le sens arbitraire que l'on accorde aux mots, les fausses évidences du langage comme vecteur de connaissance et de communication de nos pensées profondes et de nos vrais sentiments sont mis à nu.

Et pourtant, même si le lecteur peut se retrouver un peu désemparé face à quelque chose qui lui paraît d'emblée difficile à saisir, comme c'est le cas dans l'ouvrage en question, pour ce qui est des événements et des motivations en apparence très disparates conduisant aux agissemments de son personnage-narrateur au début du roman, le style direct sobrement descriptif de Handke, associé à une enchaînement de faits qui se développe de manière quasiment phénoménologique (les choses, un peu comme chez les deux pères spirituels du romancier, «arrivent», c'est tout! ) créent assez vite un contraste saisissant, et l'histoire s'accroche peu à peu, indépendamment de son sentiment qu'elle ne correspond à rien de communément admis (il s'agit en l'occurrence de celle d'un pharmacien qui quitte sans préméditation et sans aucune raison apparente sa maison, rencontre deux inconnus sur sa route et part sans destination précise en leur compagnie ) comme si, par un stratagème mystérieux le récit prenait corps en grande partie tout simplement du fait qu'il est en train de le lire..!

Le fait d'exister, ce qu'on appelle «réalité», ne serait-il au fond qu'une histoire lisible par quelqu'un d'extérieur, ensuite partagée, ou simplement murmurée à soi-même ?

«Du coup le conducteur eut l'impression que ce qu'il était en train de vivre là, et qui lui arrivait à lui et à eux depuis la veille, s'écrivait en même temps que cela se produisait, et qu'on pouvait le lire, mais ni dans un journal ni dans un livre. Cette impression-là ne lui était-elle pas déjà venue de temps à autre? Oui, à certaines heures de l'amour, du grand bonheur, comme du grand malheur (...)»

Alors que tout semble nous condamner irrémédiablement à une certaine forme d'impermanence, à l'évanescent et au provisoire, pouvoir se vivre en train de laisser une trace des histoires qu'on (se) raconte, ou d'être «lu et éprouvé» en dehors de soi-même, ou bien d'écrire en soi-même les histoires des autres avant qu'elles ne tombent dans l'oubli, n'est-ce pas là le défi qu'on se lancerait, auteurs confirmés ou simples anonymes, lorsqu'on cherche à donner un sens à nos existences éphémères?

Handke semble en tout cas porter à fleur de peau l'épouvante du délaissement moral et l'angoisse du silence aphasique, toujours menaçantes d'après lui, prêtes à surgir là où on ne les attend pas, quelquefois sourdement, d'autres violemment :

«Cesse de chercher ce qui est vivant, ici parmi les morts. Il te faut secouer ta mutité. Si tu ne parles pas tu en périras aujourd'hui même. Ton silence n'est pas du silence», s'entend dire le narrateur, après avoir quitté son univers confortablement morne, quoiqu'étriqué, «sorti de sa maison tranquille par une nuit obscure», parcouru des centaines de kilomètres en voiture, puis, à la fois angoissé et émerveillé par ce qu'il y découvrira, avoir traversé à pied, seul et privé de toute parole, une surprenante steppe en plein coeur de l'Europe.

La «steppe» chez Handke, en effet, bien que réelle et plus ou moins géo-localisable, ne se situe pas exactement là où l'on s'attendrait normalement à la retrouver, mais en l'occurrence entre Taxham, petite ville dortoir à proximité de Salzbourg d'où était parti notre pharmacien, et le sud de l'Espagne!! Cet étonnant paysage, situé à l'intersection et s'ouvrant de toute évidence sur un territoire interne, beaucoup plus immatériel et insaisissable, apparaît au narrateur comme une contrée «inépuisable», «angoissante», «parce que se refusant à toute image» : sa traversée ressemblera en tout cas davantage, comme il arrive souvent dans l'oeuvre de l'autrichien, à un voyage intérieur que proprement extérieur.

C'est probablement aussi pour ces raisons que le pharmacien de Taxham demande à celui qui doit écrire l'histoire de son parcours initiatoire jusqu'en Andalousie, malgré les réticences exprimées par le second, de bien vouloir garder le mot «steppe» tel quel : «Même ici à Taxham, explique-t-il, il y a la steppe ou comme on dit péjorativement un terrain «réduit à l'état de steppe», et pas seulement sur le remblai du chemin de fer et sur l'emplacement qui reste libre pour le cirque, qui de toute façon ne passe plus (...) C'était et c'est la steppe et cela doit s'appeler la «steppe». Et il faut que vous donniez l'envie de la steppe au lecteur de mon histoire et qu'elle fasse peur, avec mesure.»

Peter Handke est d'ailleurs lui-même bien placé pour savoir à quel point cela peut faire peur : né en 1942 en Carinthie (à l'instar de ses compatriotes Robert Musil, Thomas Bernhard ou Ingeborg Bachmann) province autrichienne ultraconservatrice située au carrefour de trois pays (Autriche, Italie et Slovénie), fils d'une mère issue de la minorité slovène et d'un soldat allemand - père qu'il ne connaîtra jamais -, l'on s'imagine facilement qu'il ait dû lui aussi, comme son narrateur pharmacien, avoir goûté «du champignon amer» pour survivre durant la traversée de sa «steppe».

Et cette lecture, serait-elle tout aussi éprouvante ? À certains moments oui, forcément! Toutefois, comme dira rétrospectivement le narrateur-pharmacien : «Là-bas dans la steppe, par moments, j'étais enthousiasmé par moi-même, étonnant pour un homme d'un certain âge et étonnant en particulier pour moi. Et croyez-moi ou regardez : on ne peut se fier à qui n'est pas au moins par moments enthousiasmé par lui-même.»

De retour chez lui, grand passionné de mycologie par ailleurs, le narrateur dit également avoir précieusement séché et conservé les champignons amers goûtés durant le voyage, tout en ayant extrait leur essence: très efficace, selon lui, contre «le sentiment d'irréalité et de folie, pour les beaux parleurs et les muets, et bon aussi contre la rance solitude»!

J'ai été pour ma part très sensible aux baumes mélancoliques et aux senteurs poétiques qui se dégagent de cette prose inventive.
D'une signature très singulière et personnelle, celle-ci, selon la formule magnifique trouvée par Georges-Arthur Goldschmidt, traducteur de la quasi-totalité de l'oeuvre de Peter Handke éditée en France-, «à force de concentration, parvient à ce point d'intimité où celui qui écrit bascule en celui qui le lit».

Une prose qui préfère aussi largement la suspension aux réponses toutes faites, les faux pas aux faux espoirs de rédemption, la liberté erratique de la steppe intérieure aux faux-décors sécurisants en carton-pâte, les faux mouvements (titre par ailleurs de l'une des nombreuses collaborations de Handke avec le cinéaste Wim Wenders) dus à des transports authentiques, aux faux-fuyants qui nous servent souvent de bouclier contre notre peur et contre notre désir de traverser les apparences.

"On se souvient généralement de la manière dont les rêves se terminent, mais presque jamais comment ils ont débuté. "


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Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais quel titre, non ?
Personnellement, j'adore.

Ceci dit, je ne pense pas que ce roman soit une porte d'entrée idéale pour aborder l'univers sortant tellement de l'ordinaire de Peter Handke.

Il nous livre ici le récit que lui aurait fait un pharmacien d'un village voisin de Salzbourg qui est parti un soir de printemps ou d'été de sa maison tranquille pour vivre une histoire qui nous plonge en plein onirisme. Et si je vous dit que ledit pharmacien est mycologue et ambitionne d'écrire un livre sur les champignons, vous penserez que plus que les manger, il les fument allègrement ces champignons pour nous conter une histoire tellement irréelle.

Mais pour les adeptes de l'auteur, dont je suis, c'est une très agréable découverte.
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Un petit livre 200 pages

Les 100 premières sont passionnantes, le reste m'a semblé confus et m'a perdu.

Dans le début, nous faisons connaissance avec un homme (qui ne sera pas nommé, pas décrit)
On sait juste qu'il est pharmacien, qu'il vit dans la même maison que sa femme mais chacun dans sa partie de maison et qu'il a deux enfants adultes : un fils qu'il a « chassé «  et une fille, elle aussi pharmacienne et mariée à un pharmacien.
La description de ce lieu, Taxham, est assez envoûtante : un endroit isolé du monde moderne, tout en étant dans une enclave entourée d'un aéroport et d'importants moyens de communications , étrange.
Un jour d'été, ce pharmacien devient muet et part de chez lui : il rencontre deux autres hommes, un s'appelle « le poète » et l'autre appelé « le sportif « .. ils partent vers le Sud et se retrouvent en Espagne dans une ville étrange où bat une fête bizarre ...
C'est à partir de ce début de road movie que j'ai peu au peu perdu pied : trop onirique ou conceptuel pour moi. Où l'auteur veut il en venir ? Mystère ! Un rendez vous manqué avec ce tout récent prix Nobel . Il me restera quand même en tête la première moitié, très belle sur l'incommunicabilité dans le monde moderne...
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Fructueuse errance

Un jour, quelque chose craque dans la vie du pharmacien de Taxham. Une brèche s'ouvre qui le conduira à l'errance. Il partira sans savoir où ses pieds le mènent. Son corps sera livré aux éléments : lavé par une pluie diluvienne et brûlé par un soleil de plomb. Dans sa bouche s'épanouira le goût des champignons. Il marchera longtemps, seul sur la steppe, parce qu'il sent que c'est juste, que c'est cela qu'il doit faire : se taire pour apprendre à parler ; se perdre pour accepter de se retrouver ; se faire la guerre pour pouvoir enfin trouver la paix. Il y a de l'extraordinaire dans chaque vie, pour peu qu'on sache arrêter de courir en tous sens comme un jeune chien fou ; et simplement prendre le temps de “rester en soi-même” (“Innehalten”).
Bon voyage à tous ceux qui pénétreront la magie du livre de Peter Handke.

© Thibault Marconnet
le 15 décembre 2019
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Il faut bien lire le titre pour comprendre de quoi il s'agit en partie. Un homme quitte son foyer pour se jeter dans l'inconnu. de là, trois questions se posent au lecteur : qui est cet homme ? quel est ce foyer qu'il quitte ? que va-t-il trouver en le quittant ? Loin de se limiter à cette seule dimension initiatique, le récit de Peter Handke révèle, par son écriture, des aspects poétiques (une poésie de la nature) et mélancoliques (où il donc question de l'âme humaine), aspects qui le rapprochent, par l'atmosphère dans lequel il baigne, de romans comme Neige d'Orhan Pamuk ou d'Océan mer d'Alessandro Baricco. Il convient ici de dire que, par sa construction, le roman de Peter Handke est difficile d'accès et que je n'ai pas été emporté par ce récit ; il serait toutefois dommageable de seulement déplorer les supposés défauts sans essayer de rendre justice à ce livre qui mérite une analyse quelque peu détaillée.

L'homme dont il est question est un pharmacien travaillant à Taxham, dans la proche banlieue de Salzbourg, à côté de l'aéroport. Originaire de l'Europe centrale, cet homme vit donc dans une ville absolument sans intérêt (alors même qu'elle est voisine de l'une des plus belles villes d'Europe) et il y est coincé (alors que l'aéroport donne accès au monde entier). La maison qu'il quitte, un soir comme les autres, n'est pas si tranquille que ça. Ou plutôt, si elle l'est, ce n'est pas pour d'heureuses raisons. le fils a été chassé et l'épouse vit dans une partie séparée de la maison : manière symbolique de représenter ces vieux couples qui ne vivent ensemble que par habitude.

Un soir, donc, cet homme prend la route. Un poète et un ancien champion de ski l'accompagnent sans se soucier véritablement de lui. Ensemble, ils roulent jusqu'en Espagne où, hors du temps, ils se mêlent aux festivités et à la vie locales. S'en suivra un long voyage à pied pour le pharmacien à travers ce qu'il appelle lui-même la steppe, attentif aux bruits de la nature, aux champignons (auxquels il voue une passion), livrant lui-même le récit de son odyssée. C'est grâce à un amour fugace qu'il retrouve la parole (il est mutique durant une grande partie du récit) et Taxham, où vient l'interroger l'auteur.

De façon assez claire, le roman de Peter Handke ne se laisse pas enfermer dans des cases. Il y a, dans ce récit évidemment initiatique (quête de soi, apprentissage de la liberté), une empreinte toute poétique et mélancolique, et tout cela s'organise autour d'un discours à deux niveaux (l'auteur-narrateur, Handke, et le narrateur, c'est-à-dire le pharmacien, qui paraît être celui qui décide du rythme de l'histoire). Il reste peut-être que cette liberté de ton prend des chemins parfois difficiles à suivre et que l'exigence intellectuelle ne peut pas empêcher la clarté du propos. On laissera donc, sur la maison tranquille, se refermer la nuit obscure.
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Roman d'une écriture superbe où le merveilleux se mêle à l'initiation. le pharmacien d'une cité dortoir près de Salsburg charge un soir dans sa voiture deux individus : un poète et un ancien champion de ski. Et voici les trois hommes parti pour un itinéraire ou la montagne autrichienne est brusquement remplacée par les étendues désertiques andalouses. A travers leur quête, une quête d'eux-mêmes d'abord, poursuivie par le pharmacien seul ensuite, surgit le remords de ce dernier pour la violence qu'il a manifesté vis-à-vis de son fils et la responsabilité de sa disparition. Mais le temps de l'apaisement et de la sérénité viendra au terme du voyage. Très beau.
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Je me suis accrochée... jusqu'au bout. J'ai tout lu, sans sauter aucun passage ni aucun mot. Je craignais de passer à côté des quelques éléments qui me permettraient de comprendre ce récit. Et pourtant, mon assiduité ne fut aucunement récompensée : je n'ai pas compris le sens de ce texte.
Ce titre faisait partie de la bibliographie du prochain rendez-vous de lecteurs de la bibliothèque, consacré aux auteurs autrichiens contemporains. J'avais un temps imaginé faire de ce Nobel de littérature notre lecture commune... on ne m'a pas encouragée dans cette voie... heureusement !
Pour mieux saisir les différents ressorts de ce texte, je vous invite à lire la critique d'Oblo, ci-dessous :
https://www.babelio.com/livres/Handke-Par-une-nuit-obscure-je-sortis-de-ma-maison-tranqu/71308/critiques/1769678

Elle traduit parfaitement ce qui arrive au pharmacien de Taxham et le sens qu'on peut tirer de ses aventures : la question de la solitude, de l'isolement, de la vieillesse, l'errance, l'amour peut-être un jour...
Si pour ma part, j'ai suivi le parcours du narrateur, je n'en ai pas compris les étapes. de plus, la langue utilisée ne m'a pas aidée. A tel point que je me suis demandée s'il n'y avait pas parfois un problème de traduction : il m'a souvent manqué des ponctuations, des virgules particulièrement. J'ai lu et relu plusieurs phrases ou paragraphes, sans pour autant en saisir le sens.
Bref, je suis passée à côté.
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Après son prix Nobel (2019) je me suis réjoui de découvrir un auteur que je ne connaissais pas. En lisant les critiques je comprends que ce livre n'est peut-être pas la meilleure porte d'entrée dans l'univers de Peter Handke, et pour moi la porte est restée close.
Comme le titre l'indique, il s'agit d'une errance dans un petit village où il ne se passe pas grand chose. le style est très lent, mais entrecoupé de sauts dans l'histoire qui rendent le livre presque incompréhensible.

On ne reçoit pas le prix Nobel en écrivant des romans de plage, et Peter Handke (ce livre en tout cas) ne déroge pas à la règle.
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Voici un livre étrange, onirique, désemparant et d'une lecture difficile. Un personnage, le pharmacien de Taxham près de Salzbourg, entreprend un voyage vers le sud de l'Espagne. Il part muet, motivé par on ne sait quelle recherche. J'ai tenté en vain de distinguer le vraisemblable de l'imaginaire, parcourant tout le livre dans un désarroi troublant.

Quel est le sens de ce récit ? Je ne saurais le dire. Tout au plus je devine l'angoisse du pharmacien grand amateur de champignons lorsqu'il se retrouve dans une steppe improbable quelque part dans le sud. Bien sûr la steppe et les champignons sont des symboles, mais lorsque la métaphore est absconse, le lecteur se perd.

le pharmacien explique à son interlocuteur que la steppe doit faire envie au lecteur et, simultanément, qu'elle doit lui faire peur, mais "avec mesure". Je n'ai pas eu peur de suivre le Prix Nobel de littérature (2019), mais j'avoue avoir eu envie plusieurs fois de le laisser continuer seul son errance initiatique.

Je pressens être passé totalement à côté du propos de l'auteur. Si l'un de mes lecteurs pouvait m'aider, je lui en saurais gré.
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