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sur 5418 notes
Débile. Une espèce de Ravage, moins l'intelligence et le talent. Un parfum de sous-littérature destinée a priori à la revente rapide sous forme de scénario de nanar. Les atermoiements de deux bobotes adolescentes la tête pleine de beaux rêves (l'une voulait faire Harvard, l'université de la gauche caviar, et l'autre devenir danseuse de ballet!) qui se retrouvent pour cause de switch pull à faire du survivalisme en carton-pâte dans une "forêt" où il ne faut jamais avoir foutu un pied pour y croire. Quand je pense que j'ai paumé une heure à lire cette crétinerie alors que j'ai du bois à fendre... Pour les originaux, lisez ou relisez Daniel Defoe et René Barjavel. Sur la société de consommation, lisez Guy Debord. Pour le survivalisme, essayez Wilderness Survival de Greg Davenport et, surtout Outdoor Survival Skills par Larry Dean Olsen. Sinon, restez-en à My Little Pony. Les amies, c'est magique! Ceci dit, si on cherchait précisément un croisement mélo bas de gamme genre Les Deux Orphelines X Collection Harlequin, le niveau est atteint.
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Peut-être est-ce vrai que les contemporains d'une époque charnière de l'Histoire sont les personnes les moins susceptibles de la comprendre.

Parfois, je me demande pourquoi une oeuvre a une résonance si puissante en moi au point que j'ai le sentiment très confus qu'elle répond à une attente, presque à un besoin, qu'elle m'apporte quelque chose d'essentiel. C'est une expérience singulière et rare, mystérieuse et puissante, presque magique. J'avais déjà vécu cela en lisant Une année à la campagne de Sue Hubbell et la découverte de Dans la forêt de Jean Hegland vient de me précipiter dans le même état. J'en émerge à peine, comme encore sous le choc.
Dire que j'ai aimé est évidemment bien en deçà de ce que j'ai ressenti. Je sais que je vais vivre avec ce livre, le relire, inviter mes proches à s'y plonger (corps et âme, parce qu'il parle au corps et à l'âme), tenter de vous en parler tout en sachant que mes mots seront à peine capables de traduire la force de mes émotions.
Il me faudrait un jour comprendre pourquoi les livres dont je viens de vous parler (soudain, un autre de mes grands amours me revient à l'esprit : le Verger de pierres de Timothy Findley) me transportent autant. Bien sûr, les thèmes communs sont évidents : le retour à la nature (moi qui vis entourée de forêts et qui n'y mets jamais les pieds), retour aussi à une vie plus simple loin d'une société de consommation qui m'écoeure de plus en plus (et dans laquelle je m'enfonce - me vautre ? - plus ou moins contre mon gré - belle excuse -), retour aussi à des divertissements essentiels comme… la lecture (moi, je lis mais mes élèves ne lisent plus, c'est un triste constat) et la contemplation de la beauté de la nature (en VRAI et pas à travers un écran). Voilà. Peut-être est-ce quelque chose qui relève d'une espèce de nostalgie d'un monde duquel on s'éloigne à la vitesse grand V pour un inconnu qui me soucie plus que je ne veux bien l'avouer finalement…
Bref, parlons du livre !
D'abord, tout vert (la couverture !), il est beau. le titre : (clin d'oeil probable au Walden ou La vie dans les bois de Thoreau) il porte en lui comme une promesse, il cache un secret, il commence une histoire que j'ai lue avec la même ferveur et la même passion que lorsqu'enfant, je me plongeais dans un roman d'aventures.
Parce que Dans la forêt est un roman d'aventures, une robinsonnade, un roman d'apprentissage qui nous rend notre âme d'enfant et nous tient dans un suspense terrible :
- On est peut-être les deux dernières personnes sur terre, a dit Eva d'une voix qui ne traduisait ni peur ni tristesse.
J'ai hoché la tête un peu rêveusement, et j'ai répondu sur le même ton :
- Oui, peut-être.
Que s'est-il passé ? On ne le saura pas vraiment. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il n'y a plus rien, enfin, de ce qui semblait indispensable avant : plus d'électricité (adieu lumière, Internet, téléphone, télévision…), plus d'essence (adieu voiture, avion !), plus de denrées dans les magasins qui ont été pillés, plus de médicaments, plus d'école. Une société complètement désorganisée, rendue à la violence des individus et à celle des épidémies.
Dans la famille d'Eva et de Nellie, jeunes filles de 17, 18 ans environ, personne ne s'est vraiment rendu compte tout de suite de l'étendue de la catastrophe : il faut dire qu'ils n'ont pas de voisins à moins de six kilomètres et la première ville se trouve à 50 kilomètres.
Un choix de vie, celui du père, préférant garder ses gamines à la maison plutôt que de les envoyer à l'école, les laissant découvrir par elles-mêmes les choses de la vie dans l'immense forêt qui s'ouvre au pas de leur porte.
- Tout le monde dans ce pays de branleurs est capitaliste, que les gens le veuillent ou non. Tout le monde dans ce pays fait partie des consommateurs les plus voraces qui soient, avec un taux d'utilisation des ressources vingt fois supérieur à celui de n'importe qui d'autre sur cette pauvre terre. Et Noël est notre occasion en or d'augmenter la cadence.
Le portrait du père est fait !
Les filles (et la mère peut-être) auraient préféré vivre en ville, attirées par les cafés, les cinémas, les boites de nuit, les magasins, tout ce qui brille et qui attire. Eva veut être danseuse et Nell s'apprête à passer des tests pour entrer dans la fameuse université de Harvard.
Il en sera autrement car il n'y a plus rien et elles vont devoir se débrouiller toutes seules, tout inventer et réinventer, se battre pour survivre, isolées du monde entier, à la lisière d'une forêt hostile et sombre dans laquelle elles osent à peine s'aventurer. Nous tenons donc entre nos mains le journal de Nell qui nous livrera au quotidien ses doutes, ses angoisses et ses merveilleuses découvertes.
L'évocation de la nature est d'une beauté et d'une sensualité absolues : on sent, on voit, on respire ce qui est dit tant les descriptions sont précises, réalistes, quasi organiques.
Bravo d'ailleurs à l'excellent travail de la traductrice Josette Chicheportiche. !
Je ne dirai rien d'autre pour ne pas gâcher votre plaisir de lecture.
Deux choses quand même : la première : pourquoi a-t-il fallu attendre vingt ans pour que ce grand roman soit traduit en français ? Mystère, mystère, mystère…
La seconde : bien sûr, le message est là, derrière chacun des mots de ce texte, engagé s'il en est. Peut-être est-il encore temps de l'entendre… peut-être est-il déjà trop tard, je ne sais pas.

Immense, immense coup de coeur !

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Nell et Eva. Eva et Nell. 2 soeurs, presques seules au monde dans leur maison perdue au fond de la forêt californienne. 2 soeurs confrontées à la fin du monde connu, l'électricité qui se coupe petit à petit, le téléphone qui ne répond plus, la voiture en panne faute d'essence... 2 soeurs en deuil de leurs parents disparus trop tôt. Que le monde est petit quand il est ainsi réduit à une seule autre dans une maison devenue refuge. Mais que le monde est grand quand on découvre soudain les ressources insoupçonnées de la nature qui nous entoure, comme l'histoire d'une renaissance Dans la forêt.

J'ai abordé ce livre avec un peu d'appréhensions car il a été beaucoup lu sur Babelio et ayant vu passé de nombreuses critiques j'avais l'impression d'en connaître déjà beaucoup. du coup j'ai abordé les premiers chapitres avec un peu de distance, d'autant que le thème de l'effondrement a déjà été abondamment traité en littérature ces dernières années. Ma réflexion première a été "oui, bon, ce roman est bien écrit, sensible, attachant mais pas grand chose de neuf, on connaît déjà malheureusement ce qui attend Nell". Et bien erreur, Jean Hegland a su me surprendre et a écrit un roman beaucoup plus complexe et riche qu'il n'y paraît au premier abord.

Premier gros point fort du roman : on n'est pas dans le sensationnel ou dans le catastrophisme, comme par exemple dans Et toujours les forêts de Sandrine Colette que je n'ai pas pu m'empêcher de comparer à ce livre et qui m'avait laissée très déçue. Là où Sandrine Colette nous décrivait une mystérieuse explosion catastrophe ayant soudainement détruit villes et hommes, Jean Hegland est beaucoup plus subtile. Pour la famille de Nell, ce sont d'abord de petits détails qui clochent : des coupures d'électricité qui se multiplient, des pannes mystérieuses, des produits qui viennent à manquer, une pénurie d'essence... Personne ne s'en inquiète et quand tout finit par être coupé, les soeurs restent persuadées que ce n'est qu'une longue attente jusqu'à ce que le monde redevienne normal. Quand le courant reviendra, quand il y aura à nouveau de l'essence, quand ces problèmes seront terminés... En cette année 2022 où la moutarde a disparu des supermarchés, où on nous annonce des coupures d'électricité et de gaz cet hiver et où la guerre sévit en Ukraine, on ne peut s'empêcher de trouver d'étranges résonances avec ce roman pourtant écrit en 1995.

Cela rend le récit très émouvant, d'autant que la plume de l'auteure est sensible, très belle, faite de petite touches, de descriptions sans pathos et sans exagération qui nous laissent parfois ko quand des événements tragiques surviennent. A la lecture du journal tenu par Nell, on ressent parfaitement les émotions des deux soeurs, on a l'impression de partager leur vie et on ne peut s'empêcher de se projeter en se demandant ce qu'on ferait à leur place. Et puis Dans la forêt, c'est aussi un hymne à la nature, nourricière, parfois féroce, souvent fragile mais résiliente et tellement plus pérenne que l'homme et sa société. Là aussi pas de grands discours, pas de leçons appuyées, juste de belles descriptions, une nature qui devient de plus en plus présente et dont les soeurs apprennent à reconnaître les bienfaits. C'est toute la force de ce roman qui est beaucoup plus que le récit d'une catastrophe et plutôt celui d'une renaissance, d'un changement de paradigme et de monde.

Une très belle découverte qui mérite son succès, si vous ne l'avez pas encore lu je vous conseille vraiment de le découvrir ! C'est un roman que j'ai trouvé marquant et que j'aimerais relire pour en profiter plus sereinement sans être happée par le suspens.
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Ma chronique arrive bien trop tard pour apporter quoi que ce soit de plus. Les avis sont plus que majoritairement positifs, ce roman a eu un succès fou à travers le monde et je suis très contente d'avoir enfin sauté le pas.
Quand un roman est encensé j'ai toujours une hésitation avant de le lire. Trop souvent j'ai été déçue car mes attentes étaient hautes tant les avis et retours étaient élogieux, sans pouvoir comprendre ce qui clochait chez moi pour ne pas adhérer à un tel best-seller.
J'ai donc commencé ma lecture avec un légère retenue. Dès les premières pages j'ai été séduite, l'intrigue paraît tellement réaliste et possible qu'elle laisse un goût amer et a fait ressurgir chez moi des craintes et angoisses irrationnelles ( peut-être pas tant que ça finalement, vu la folie du monde ).
J'ai dévoré ce roman, craignant à chaque rebondissement une tournure qui m'aurait gâché la lecture et je la termine conquise. La fin n'aurait pu être autrement, elle est parfaite.
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Est-ce les 4 semaines de vacances passées dans le petit village de mon enfance ? Les périodes de confinement ? J'ai immédiatement accroché à cette histoire de fin du monde.
Nell, la narratrice est une adolescente qui vit avec sa soeur Eva et ses parents au fin fond d'une forêt. On ne sait pas exactement pourquoi mais progressivement l'électricité vient à manquer, suivie par l'essence, puis les gens fuient la petite bourgade de Redwood, des maladies déciment la population.
Leur quotidien va être définitivement bouleversé par un tragique événement et elles vont devoir envisager différemment leur futur. Eva et Nell se retrouvent seules… Elles subsistent grâce aux bocaux de fruits et légumes patiemment conditionnés par leur père et s'accrochent à leur projet d'avenir. Eva danse, s'inflige un entraînement intense au son du métronome - gardant l'espoir d'intégrer un ballet lorsque le monde aura retrouvé son cours. Nell, de son côté, travaille à maintenir son niveau pour s'inscrire à Harvard, en lisant lettre après lettre l'encyclopédie familiale.
L'énergie déployée pour vivre, pour apprivoiser leur environnement est assez incroyable et les adolescentes mobilisent une pulsion de vie qui les amène à dépasser leurs limites. La forêt est, dans un premier temps, vécue comme une menace : faune et flore ne sont pas si bienveillantes. Puis, progressivement, elle devient mère nourricière et protectrice. L'auteur sait rendre passionnante et palpitante la récolte des glands mais aussi le séchage des tomates, la découverte des vertus des fleurs et plantes.
Notons enfin que les relations entre les deux soeurs sont admirablement traitées. le huis-clos est tour à tour oppressant et émouvant. Chacune prend soin de l'autre à certains moments critiques, ce qui n'empêche pas rivalité et conflit.

Gros coup de coeur !
Challenge MULTI-DEFIS 2021
Challenge ABC 2021-2022
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Utile, très utile pour une prise de conscience.
La disparition de la civilisation pour X raisons est un thème maintes fois abordé ; l'imaginaire oscillant entre fantasque et projection débridée d'un futur de préférence bien sombre.
Ce livre ne fait pas exception : il apparaît comme une fenêtre ouverte sur un futur qui ne semble hélas pas si lointain ,il sonne comme un avertissement.

Pour l'instant, bien au chaud ,sous la lampe électrique ,page après page nous allons suivre la vie d'une famille de robinsons qui tente de survivre à un chaos.
Peu à peu, nous allons assister avec angoisse à la disparition des éléments d'abord superflus puis essentiels du quotidien.

Le texte montre que survivre donne à l'humain des forces insoupçonnées : ici, pas vraiment de place pour le vague à l'âme : subvenir à ses besoins occupe toute la pensée et les actes du quotidien , devenus complexes , donnent la force qui permet l'espoir ,le moteur indispensable pour continuer jour après jour tandis que la famille déjà soudée renforce ses liens.

Il me plaît d'évoquer l'intérêt que j'ai porté à l'étude de caractère des personnages même si parfois ils semblent un peu hors normes mais cela permet une analyse approfondie de qualité.
Et la nature salvatrice, toujours présente. Elle nourrit, elle soigne,elle enchante, elle console. Elle va devenir le coeur du roman.

Mais ce livre est surtout grand porteur de messages.
J'en ai retenu deux:

Un message écologique :

La nature, avec ou sans nous elle restera.
Toujours, elle renaît de ses cendres et malgré les maltraitances qu'on lui inflige , il y a encore pour nous une place en son sein mais pour combien de temps encore ?

Un message humanitaire :

Tandis que nous lisons un texte sur la survie pour nous distraire, en quête de sensations fortes ,je pense à d'autres qui pendant ce temps la vivent par obligation: on a rasé leurs villes ou leurs villages.
Pour survivre,ils s'accrochent à leurs racines ...et se battent ou alors, ils fuient...et doivent aussi se battre...

J'avais vraiment envie de partager mon ressenti car c'est un livre que j'ai bien apprécié pour son thème , pour la fluidité de son style et la qualité de narration.
Parfois, j'ai regretté quelques invraisemblances mais bon , ce n'est pas un documentaire, c'est un roman aux allures de conte qui s'évade parfois dans l'onirisme.
Original et surprenant mais je dois dire que la fin m'a un peu décontenancée...
Mais, bien sûr , je vais vous laisser sur votre ...faim !


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"Je rêve de me laisser aller, d'oublier, de ne me préoccuper de rien. Je veux vivre avec abandon, avec la grâce insouciante du consommateur au lieu de m'accrocher comme une vieille paysanne qui se tracasse pour des miettes."

Quand ont lieu les premières coupures d'électricité, les premières pénuries en énergie de toutes sortes, Nell, Eva et leurs parents pensent que c'est provisoire, qu'il suffit de patienter.

Le temps passe, les coupures se font plus fréquentes, plus longues, jusqu'au moment où il faut bien se rendre à l'évidence, l'électricité ne reviendra pas. le moment est venu d'en faire son deuil comme de bien d'autres choses.

Finie la danse en musique pour Eva, finies les sorties en ville pour Nell mais heureusement, il reste les livres. Leur vie va désormais se résumer à leur maison et à leur jardin en bordure de forêt. Comme une sensation de vase clos en pleine nature. Et bientôt, il n'est plus question de vie mais de survie.

Quand on ne peut plus compter sur aucune aide extérieure, on se retrousse les manches. On exploite les ressources, nombreuses, offertes par Dame Nature. On stock du bois pour l'hiver. On plante. On récolte. On fait des conserves. On cultive son jardin. On revient à l'essentiel.

Un étonnant roman post-apocalyptique en forme de journal intime qui se déroule lentement, inexorablement jusqu'à une issue qu'on imagine fatale…

Si j'ai beaucoup aimé cette histoire, la relation entre les deux soeurs et tout ce qui a trait à la survie, je dois bien reconnaître que la fin m'a laissé un peu perplexe et qu'il m'a manqué un je-ne-sais-quoi dans l'écriture de Jean Hegland pour être totalement séduit.

Quoiqu'il en soit, que ça ne vous empêche pas d'entrer Dans la forêt, qui sait, vous en reviendrez peut-être ?

"Même se disputer est un luxe qu'on ne peut pas se permettre 
quand sa vie entière a été réduite à une seule personne."

Merci à Babelio et aux Éditions Gallmeister pour cette "balade" en forêt !
Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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L'idée de départ est bonne. C'est bien comme ça que j'imagine une fin du monde. Vraiment très crédible. MAIS. Et oui, il y a un mais...
Pas un instant je me suis attachée aux personnages. J'ai trouvé ces 2 soeurs terriblement froides et pas crédibles.
Beaucoup d'incohérences aussi dans cette histoire, dans leurs vies, dans leurs sentiments, dans le peu d'événements qui arrivent.
Ensuite, l'histoire est d'une lenteur terrible. Une espèce de sable mouvant où plus rien ne bouge par peur de s'enfoncer encore plus.
Bref, encore un livre encensé par la critique que je n'ai pas aimé. Je me demande si je ne ferais pas mieux d'éliminer de ma PAL tous les livres qui sont bien notés...
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Ce roman est étonnant et "absorbant",sans doute comme la forêt profonde.Je m'y suis enfoncée au fil des pages, en m'y attachant de plus en plus fort .Il y a plusieurs thèmes dans ce récit: avant tout c'est une fiction écologique qui passe en permanence d'une poésie lumineuse à un réalisme des plus cru.C'est le roman de la Vie ,il englobe donc la mort.C'est l'histoire de l'amour profond ,vibrant et même sensuel d'Eva et Nell, deux jeunes soeurs qui vont devoir se débrouiller seules pour survivre au coeur de la forêt après une un boulversement societal qu'on constate sans en avoir une explication précise (tout est donc laissé à l'appréciation du lecteur) mais aussi après la mort de leurs parents.C'est une réflexion sur la transmission, sur le lien familial; C'est aussi un roman philosophique car il questionne sur ce qui est essentiel et sur la capacité d'accepter que "la vie de l'autre lui appartient" quoiqu'il en soit de notre amour et de nos attentes...Je crois qu'il a semé des graines en moi dont je ne sais si elles germeront mais que je porterai longtemps.
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Si l'on retrouve dans ce roman des éléments classiques du roman post-apocalyptique (on ne peut s'empêcher de penser à "La Route" de Cormac MacCarthy, ou à "Le mur invisible", chef d'oeuvre de récit de survie au féminin), de nombreuses touches très personnelles, nouvelles et fascinantes émaillent ce récit.

Très féminin, voire féministe, ce roman est le récit de la survie de deux soeurs vivant isolées dans une maison en forêt, après ce qu'on devine être un genre d'apocalypse, peut-être pas planétaire, mais du moins au Etats-Unis. Mais la particularité est que ces deux soeurs vivaient déjà avant dans la forêt, avec des parents que l'on devine assez particuliers mais aimants, un peu bohèmes. Sur cet aspect, j'ai repensé au chouette film "Captain Fantastic", où un père essaie d'élever ses enfants "autrement"...

Alors qu'elles essaient de vivre au jour le jour, sur leurs réserves, les deux soeurs vont être confrontées à des difficultés dans leur vie quotidienne : la nourriture, la solitude, le danger, la peur (des thèmes propres aux robinsonades en général, mais très bien abordés), mais aussi dans leurs espoirs de jeunes femmes (elles ont 17-18 ans, et l'une rêve d'entrer à Harvard, l'autre d'être danseuse).

Ce texte est magnifiquement écrit, c'est beau tout simplement ! Il s'en dégage également un véritable pouvoir de fascination, la narratrice (la plus jeune soeur, Nell) nous embarque dans ses espoirs, dans ses accès de folie et de désespoir, dans ses réflexions et péripéties. A la fois introspectif et plein d'action, ce roman réussit un pari original.
Je ne mettrai qu'un seul bémol : le côté un peu "gros" de certains aspects de leur vie quotidienne (surtout dans son évolution dans la seconde moitié), certaines choses sont un peu trop prévisibles et soudaines à mon goût, cela ne sonne pas toujours juste.
Ceci mis à part, "Dans la forêt" est un roman extrêmement réussi, un bijou du récit de survie.

Pour celles et ceux qui ont lu et aimé ce roman, je ne peux que vous conseiller "Le mur invisible", de Marlen Haushofer, livre magnifique auquel cette lecture m'a beaucoup fait penser (sans être un plagiat bien sûr !) :
http://www.babelio.com/livres/Haushofer-Le-Mur-invisible/25719
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