La Trilogie de la Lune, tome 1 : La Lune seule le sait

Le parti pris de l'auteur, de situer l'histoire à la fin du 19ème siècle et de choisir les figures contestataires de l'époque comme héros de ce livre, est à la fois sa force et sa faiblesse.
On a beaucoup de mal à se détacher de l'image à vrai dire assez nébuleuse de ces figures que l'on peine à intégrer dans un scénario extra-terrestre et dans une époque incarnée ici plus dans ses réalisations techniques que dans sa culture et c'est dommage pour la crédibilité de l'ensemble... mais l'uchronie qui nous amène à un autre univers parallèle est aussi ce qui fait l'originalité du livre, autant que l'approche des extra-terrestres qu'on aurait aimer voir un peu plus creuser.
L'action a un peu de mal à décoller et les affrontements sont un peu trop vite éludés. du coup on reste sur notre faim...

On est dans la science-fiction, mais variante steampunk. C'est-à-dire que c'est de la science-fiction, mais l'action se déroule au 19ieme siècle.

Dans ce cas précis, il s'agit du second empire. Pas vraiment de machine à vapeur dans le livre, mais plein de métal à la Eiffel. Napoléon III a gagné la guerre de 1870 avec l'aide des extra-terrestres Ishkiss et a instauré un régime de terreur. Les ennemis du régime sont déportés sur le nouveau bagne créé sur la Lune. La seule résistance vient des hommes de lettres, exilés en Amérique et sur les iles anglo-normandes.

Un mystérieux voyageur, qui se révélera vite être Jules Verne est convoqué par le chef des résistants, un encore plus mystérieux homme de lettres habitant Guernesey (la référence est Victor Hugo semble claire, mais ne sera jamais explicité dans le livre). Ce chef le charge d'aller sur la Lune rencontrer une autre résistante, qui y a été infiltrée pour prendre contact avec les Ishkiss. Cette résistante n'est autre que la communarde Louise Michel.

L'auteur a bien su monter le roman avec le mélange des Ishkiss, dont la technologie est basée sur le biologique et les constructions métalliques de Gustave Eiffel. On y retrouve le gigantisme des ouvrages de cette époque.

Les tribulations de Jules Verne pour aller sur la Lune, puis pour y rencontrer Louise Michel se lisent bien. le choix du second empire donne un petit cachet rétro sympathique et l'ouvrage a ce petit côté décalé et clin d'oeil fréquent dans les ouvrages steampunk.

Au final, une petite lecture très sympathique.

Challenge ABC 2018-19
3/26

Que faire d'une alliance extraterrestre/humain ? Ben un bagne sur la Lune pour y expédier tous les individus opposés à Napoléon 3 (qui n'est pas mort). Et tenter de conquérir l'espace (tant qu'à faire).
Mais c'est sans compter sur la Résistance, menée par Victor Hugo et Louise Michel, aidés par Jules Verne...
Que du beau monde pour servir une utopie digne de la Commune ! Mais l'ennemi a des moyens et pas du tout l'intention d'infléchir sa politique du "on coupe tout ce qui dépasse".
Roman hommage (vivant, on ne s'ennuie pas. Les aventures s'enchainent sans s'essouffler) à la fois à un mouvement politique qui portait un espoir de société différente et à des grandes figures politiques, sociales et littéraires du siècle dernier (enfin du 19è). Mais aussi roman steampunk dans le sillage de Jules Verne, héros qui donne de sa personne pour faire aboutir les projets d'une vie, tout en voyant se réaliser ce qu'il n'avait fait qu'imaginer.
Qui osera encore dire que les vieillard.e.s sont incapables de grandes actions et surtout sont conservateurs et aigris ?

Napoléon III a gagné à Sedan. Lors de l'exposition universelle à Paris des extraterrestres ont fait leur apparition et ont proposé une alliance avec le dictateur. Mais il existe une résistance menée depuis Guernesey. Jules Verne répond à l'appel de son vieil ami Babirossa pour aller prendre contact avec les extraterrestres sur la Lune.

Ce qui est original c'est de faire se dérouler un roman de science fiction à la fin du XIXème siècle.
On se retrouve avec les gens de lettres, réels ou fictifs, du XIXème siècle : Victor Hugo, Verne, Louise Michel, Isidore Bautrelet (journaliste crée par Maurice Leblanc et apparaissant dans Arsène Lupin). Il est intéressant de voir Verne découvrant que la plupart de ses inventions alors qu'il les avait seule le saittoujours pensé plus ou moins irréalisables. Cependant je trouve qu'il y a un certain égoïsme des rebelles: ils se replient sur la Lune et laisse le chaos en Europe et notamment en France. Leur volonté de se libérer du tyran est ainsi terni.
Ce roman se lit d'une traite. J'ai découvert Johan Héliot parce que à la fin du mois il y a le Salon du livre et de la BD fantastique et de science fiction à Liévin, donc il faut bien faire ses devoirs. Mais je ne regrette pas de l'avoir choisi au hasard.

Mais quelle heureuse découverte que cet auteur et surtout, que ce roman!
Jules Verne, au 19ème siècle, dans un décor indéniablement steampunk, sur fond de science-fiction qui lui va à ravir. Une triple dualité constante entre la lune et la terre, les humains et les ishkiss et les révolutionnaires et l'empire. Voici les ingrédients que Mr Heliot manie avec brio et rigueur et qui vous donnent envie de toujours continuer à tourner les pages les unes après les autres.
Cependant, j'ajouterais un petit bémol. L'auteur passe énormément de temps à décrire l'univers lunaire, les inventions extra-humaines mais, je trouve, délaisse un peu trop le coté action et la perception du phénomène sur Terre. Et Jules Verne, maître de l'imaginaire, y apparait un peu comme un pantin de la révolution, acteur presque secondaire de toute la trame centrale.
Un très bon livre tout de même, que je compte bien prolonger avec les deux tomes suivants!

Ce roman est un des fleurons de la steampunk française. Il illustre bien les composantes de ce sous-genre en France.

La défaite de Sedan n'a jamais eu lieu. Napoléon III grâce à l'aide d'un peuple extra-terrestre est devenu le monarque le puissant d'Europe et a permis à la France de coloniser la lune, devenue bagne français.
Jules Verne est contacté par Babiroussa (le roman ne le cite pas nommément mais on reconnaît Victor Hugo) pour retrouver la trace de Louise Michel afin de fomenter un coup d'éclat pour renverser l'Empire.
Ce personnage central est le point focal du roman : le monde dépeint pourrait être la réalisation des romans de cet auteur. Cependant, cette modernité a été appropriée par une élite, par un homme, Napoléon (Badinguet).

Références historiques au second Empire et à la Troisième République, références littéraires (aux oeuvres de J. Verne évidemment), inventions folles, on se régale de cette France uchronique.
L'écriture précise et nerveuse d'Héliot sert un récit plein d'humour, de péripéties, d'humanité, à la gloire des rêves utopiques que les Révolutionnaires de Commune voulaient mettre en place.

A lire pour découvrir ce genre de la science-fiction.

A éviter absolument. De la SF tendance Mélenchon, sur commande de l'Education Nationale. Pure propagande, en somme.

Un livre qui prouve que le steampunk à la française est possible : non seulement parce qu'il s'agit de Paris et de non de Londres, mais aussi parce que le Second Empire sous Napoléon III n'a rien à envier à l'ère victorienne. Les Ishkiss ajoutent encore un côté SF, qui permet à l'auteur de nous emmener sur la Lune (littéralement). On aime aussi reconnaître tous les grandes figures qui ont marqué le monde littéraire - et révolutionnaire - du 19e siècle...

Si je partage les autres critiques concernant le manichéisme de l'ouvrage, j'ajouterai aussi celle-ci : le début plutôt longuet de l'histoire, qui met du temps à démarrer vraiment. Heureusement, cela s'améliore au fil de la lecture...

"La lune seule le sait" est un roman qui collectionne les qualités, pour les gens comme moi.
Ambiance steampunk, incursion de personnages célébrissime, fantaisy, révolte, mystère.. La complexité de l'univers est délectable.
Les trouvailles de l'auteur sont superbe (les créatures aliens sont extraordinairement bien pensé)

Une note moyenne pourtant, mais qui n'a rien a voir avec la qualité du livre. Je pense simplement que le style d'écriture (au demeurant assez bon) ne m'a pas embarqué, et ne m'a pas immergé dans cette aventure qui avait tout pour me plaire. A relire peut-ètre lus tard, pour une nouvelle approche.

Ce livre est assez particulier déjà par son écriture : un auteur ne connaissant pas le terme steampunk en écrit un roman mettant en scène rien de moins que Jules Verne comme héros.
Ce livre présente toutes les caractéristiques qu'on apprécie dans les livres d'actions : une intrigue qui se dévoile au fur et à mesure mais qui peut se deviner, la jubilation de voir par quelle astuce tel personnage s'en est sorti...mais a néanmoins quelques défauts : il est extrêmement manichéiste, pas de vrai choix par les personnages ( on a l'impression de suivre la trame d'un jeu vidéo ou les choix proposés sont - "j'accepte" -"va pour ça" et -"mouais, à la rigueur") et des personnages qui n'évoluent pas, ils sont justes un peu plus révélés.
Par contre, le nombre de références est juste ahurissant, et on éprouve un certain plaisir à se dire :"ah, ça je connais !".