Ce livre est vraiment anarchique, comme le précise la 4ème de couv. L'auteur nous promène de personnages en lieux, en péripéties, réflexions et anecdotes qui tressent les petites et grandes histoires pour en faire un récit véritablement foldingue. On passe constamment du grenier à la cave, entre loufoquerie plus ou moins trash, dialogues absurdes et horreurs militaires. On est perdus dans ce dédale de chapitres, de "parties", de fragments... Parfois, c'est presque théâtral, d'autre fois, les notes de bas de page sont aussi longues que le texte, d'autre fois, on apprend par A plus B comment ne pas se faire sniper. Les loulous familiaux sont aussi désopilants que désespérants dans leur décalage permanent au monde, au corps et à la sexualité. Oui, les capotes et la pornographie font légion... Difficile de décrire davantage, mais ce pont entre les États-Unis et les Balkans montrent que la déraison et la démesure font parfaitement partie de la nature humaine.
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Les balkans, perpétuel épicentre de drames et de désastres calculés.
L'auteur revisite les fantômes et les entrecroisent avec une réalité tantôt effroyable, tantôt douce amère. Staline, Tito, Hitler, Sorge. Un grand-père, l'exil familial, le siège de Sarajevo, les purges, les camps.
Dans son recueil de nouvelles tristes mais burlesques, qui s'articulent toutes autour de référents communs (personnage, objet, nom, histoire, expression), l'auteur nous invite à pénétrer dans une étrange combinaison d'histoire et de présent, de choc des cultures et de tradition familial.
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http://lelabo.blogspot.com/2006/11/de-lesprit-chez-les-abrutis.html
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Vampire était parvenu à me convaincre que les baies de gui qui poussaient sur le tilleul étaient non seulement délicieuses, mais également capables de me rendre immortel et de me conférer un pouvoir inconcevable. Après que j’eus mangé plusieurs de ces baies et commencé d’être pris de haut le cœur, Vampire, dans un moment de méchante inspiration sonna la porte et rapporta à mon père ce que j’avais fait en omettant de mentionner son rôle dans l’incident. Quand je suis rentré à la maison, mon père m’a dit, avec une sincérité empreinte de gravité, que les baies de gui étaient un poison mortel et que je devais m’attendre à mourir dans les 24 heures. Que pouvais-je faire ?
(p. 256)
Rentrée littéraire des édition Calmann-Lévy 2023 - roman étranger.
De Sarajevo à Shanghai, Aleksandar Hemon inscrit le destin de deux réfugiés dans la grande marche de l'histoire au fil de cette épopée romanesque de la première moitié du XXe siècle.
L'auteur nous présente son roman en quelques mots.
Pour en savoir plus ou commander le livre : https://bit.ly/45nRobH