Les aventures de Tintin, tome 4 : Les Cigares du pharaon

Déjouer la propagande soviétique, pacifier l'Afrique noire, libérer Chicago de sa mafia, le petit reporter du XXème a bien travaillé : et s'il profitait de vacances bien méritées pour savourer les charmes de l'Orient ? À bord du paquebot qui entame leur périple, Tintin et Milou ont à peine le temps de souffler. Une nouvelle aventure leur tombe dessus en même temps qu'un savant déjà bien lunatique - ça ne va pas aller en s'arrangeant - un producteur de cinéma opulent et deux agents de police aussi tenaces que complémentaires...

Les Cigares du Pharaon emportent notre jeune reporter préféré en Orient. Ce 4ème récit de Tintin signé Hergé emporte aussi le lecteur dans une  aventure tenue par un véritable fil : une énigme posée dès les premières planches et une machination ourdie par un mystérieux signataire à l'étrange paraphe. Ce fil narratif inspiré à Hergé par ses lectures et l'actualité de son époque sur les fouilles en Égypte nous tient plus en haleine que les voyages un peu décousus des épisodes précédents.

Le style Hergé s'affirme aussi, fait à partir de multiples influences et de plusieurs envies - distraire, surprendre, faire rire... - mais reconnaissable entre tous. Comme un Mozart pour la musique. Sa capacité à créer avec deux traits, un personnage dont la personnalité nous parle au premier coup d'oeil éclaire toutes les rencontres que Tintin peut faire. de ce vendeur portugais au metteur en scène made in Hollywood en passant par le contrebandier façon Henry de Monfreid.

Cet album est un régal et un recueil où on peut revenir sans cesse. Tout Tintin n'y est pas ou pas encore. Mais tout ce qu'on y voit est digne de Tintin. Et fait bien plus qu'annoncer la suite !

J'ai aimé parce que
- C'est amusant, il y a beaucoup de blagues et de situations amusantes.
- Il y a des personnages secondaires amusants. Les Dupont et Dupond font leur entrée et ont été améliorés par Jacobs, il y a le professeur Philémon Siclone, et il y en a bien d'autres qui font rigoler.
- C'est en général une aventure passionnante.
- Les dessins, améliorés par Jacobs, sont beaux.

Je n'aime pas trop parce que :
- Même si les dessins sont beaux et qu'il y a de l'humour, toute l'aventure a une ambiance générale trop sérieuse (intrigue) et trop rigide dans les dessins. Parfois, on est à la limite du graphic novel, car les dessins manquent de dynamisme.
- Tintin laisse Milou tout seul alors qu'il saute sur en train qui roule ! Pauvre chien ! Bon, il est vrai que Tintin était en danger de mort et que ça peut compter comme circonstance atténuante ;) .
- Il manque de jolies filles :).

En général, un album qui est ok et avec lequel je me ssuis amusée, mais il y a de meilleurs Tintin (et de moins bons aussi).

L'anachronisme graphique ! Longtemps je me suis demandé ce que « Les Cigares du Pharaon » venait faire entre « Tintin en Amérique » et « Le Lotus Bleu ». La réponse, est simple. Paru en 1934, il n'a été modernisé qu'en 1955, c'est à dire juste avant la parution de l' « Affaire Tournesol» . Ceci explique cela … .

Mais surtout, l'histoire ,elle, est désormais nettement plus complexe, même si elle présente parfois quelques coïncidences chanceuses ! le titre, aussi, est plus complexe. Finis les Soviets, le Congo, l'Amérique. Là, on se demande bien de quoi retournent ces cigares du Pharaon, distribués au compte goutte au fil de l'histoire et évoqués finalement … planche 61 !

Tout commence (encore) par une croisière, illustrée par la mauvaise carte ! Tintin ne fait pas le tour de la Méditerranée, mais file bel en bien vers Shanghai par le Canal de Suez. Rapidement, Hergé va poser des personnages que l'on retrouvera plus tard, au gré des albums : Rastapopoulos (entraperçu en Amérique) est déjà méchant (puis gentil, mais on n'est pas dupes !). Allan le capitaine de navire ne semble pas meilleur. Les Dupondt, également déjà aperçus, sont, cette fois, au coeur de l'histoire. Et leur rôle comique est clairement annoncé, lancé par la scène de la grenade planche 22. Il y en aura tant d'autres ! Enfin Oliveira de Figueira vient, comme il le fera plus tard, saupoudrer le monde de Tintin sans réellement disposer d'un rôle particulier. Mais c'est aussi ça, l'univers Tintin : des gens qui ne servent pas forcément à grand-chose, mais qui décorent si bien les histoires !

Et puis, Les Cigares du Pharaon, c'est d'abord un album d'aventure qui glisse sur les traces d'une société secrète, de son emblème mythique et du trafic international. On parcourt l'Egypte évidement, mais également l'Arabie, la Mer Rouge et, surtout, les Indes. Encore des contrées qui font rêver les lecteurs européens des années 30. Et au milieu de tout ça, cette colorisation tardive propose de très belles scènes. J'ai particulièrement aimé la ville arabe où Tintin se retrouve condamné à mort, la très champêtre jungle indienne où un orage nocturne éclate en pleine soirée coloniale, ou bien encore la mystérieuse réunion du « Ku Klux Klan » local sous le palais du Maharadja. Ca, c'est de l'aventure, indiana Jones n'est pas loin !

Les dialogues et les situations se sont franchement améliorés. Et Milou, ça va de soit, ne participe plus vraiment, en paroles, à l'histoire. du coup, l'album se lit moins rapidement, tant on prend le temps d'apprécier l'enquête et le détail des dessins. Les personnages sont mieux travaillés et certains styles commencent à apparaitre. On peut citer l'écrivain Zlotsky à qui d'autres intellectuels ressembleront par la suite. Ou bien encore le savant Philemon Siclonne, sorte de Tournesol avant l'heure, précurseur de scientifiques farfelus que Tintin croisera plus tard.

En clair, un bien bel album qui, comme d'autres, se prolonge par une suite directe en Chine, et qui pose déjà pas mal de jalons tintinesques.

La croisière autour du monde de Tintin va l'amener en Égypte sur fond de malédiction des pharaons et des pyramides.

C'est l'occasion pour Hergé d'introduire de nouveaux personnages en la personne des frères Dupont et Dupont, policiers au style très londonien avec leurs chapeaux melons. Personnages un peu obtus, mais fidèles aux ordres reçus qui finiront par faire preuve de jugeotte et deviendront les défenseurs de notre reporter au pantalon de golfeur.

Comme dans toute bonne histoire, il faut un méchant mais là, nous ne connaîtrons pas le grand maître à la fin de l'épisode.

Hergé nous fait découvrir de nouvelles cultures comme celle des hommes du désert, jouant sur les caractères mais aussi sur les clichés et les paysages. Nous passerons aussi par les Indes et un inquiétant fakir aux pouvoirs maléfiques.

Une fois de plus, Tintin fera preuve de perspicacité, de courage et de ténacité. Il arrive à se lier d'amitié avec des animaux et à communiquer avec les éléphants grâce à un cornet sonore...

Histoire pleine de rebondissements où l'on ne s'ennuie pas. le graphisme est toujours aussi précis, agréable à regarder voire à décrypter.

Pour ce nouvel opus, Tintin se retrouve en Extrême Orient où il rencontre un égyptologue à la recherche d'un tombeau. Notre reporter se retrouve sur la piste de trafiquants de drogue.
Comme souvent dans les premier Tintin, les rebondissements s'enchaînent plus qu'une vraieconstructionde scénario. le journaliste emprunte aussi bien la voie des airs que de la mer ou de la terre. Il échappe plusieurs fois à la mort. Ses ennemis vont tout mettre en oeuvre pour l'arrêter mais Tintin a plus d'un tour dans son sac.
Un bon tome même si ce n'est pas mon préféré. A noter la première rencontre avec Dupond et Dupont ainsi qu'avec Rastapopoulos dans ce volume.

Tintin, reporter intrépide, navigue sur un bateau, est capturé, réussit à s'évader, découvre un tombeau, puis se retrouve à nouveau prisonnier, dérivant en mer à bord d'un sarcophage. Par miracle, il échoue sur terre, monte à bord d'un bateau, prend la mer et accoste rapidement. Alternant entre périodes de captivité et d'évasion, il pilote un avion, communique avec des éléphants, retourne en prison, s'évade à nouveau, prend le train, s'infiltre dans une secte, et démantèle un redoutable cartel.

Le tome 4 des aventures de Tintin marque un tournant décisif. Celui indiscutablement, de la maturité.
Hergé au lieu d'enchaîner une succession d'événements sans lien les uns avec les autres, comme dans ses précédents albums, construit là, une véritable histoire avec un scénario à suspense palpitant et des personnages marquants.
L'auteur choisit également des endroits mythiques tels que l'Égypte, L'Arabie, et l'Inde. Lieux offrant aux lecteurs un monde d'évasion et de rêve à la richesse historique, culturelle et humaine incommensurable.
Dans cet opus, Tintin est confronté au trafic de drogue, d'opium en particulier très présent dans les années 1930, surtout en Asie.
Comme toujours, il dénonce et mène une lutte contre tous ceux qui y participent que ce soient des sociétés secrètes, des affairistes, des politiques.
La curiosité de cet album est qu'il ne représente que la première partie d'un diptyque sur les aventures de Tintin en Orient et Extrême-Orient.
Avec ce choix judicieux, Hergé tient le lecteur en haleine, laissant une libre interprétation sur la fin des événements de ce premier volume et offrant une suite inattendue aux rebondissements spectaculaires.

Enfin un bande dessinée Tintin à mon goût, vraiment ! Je commençais à désespérer avec les trois premières aventures et à douter, cèpe dant ce tome ma rassuré. J'espère que la suite des aventures continuera dans ce sens ! le racisme et le colonialisme se font plus discret, on se concentre davantage sur l'intrigue et on commence ici à rencontrer des personnages secondaires emblématiques : messieurs Dupond et Dupont.

Excellente (re)lecture, pour moi le premier vrai 'Tintin'. le côté 'successions de gags' commence à s'estomper pour faire apparaître un début de scénario, même si le trafic d'opium/d'armes et la secte de Kih-Oskh restent finalement au second plan de l'histoire et ne servent qu'à nous faire visiter la Méditerranée, l'Egypte, l'Arabie et l'Inde.
L'album tel que nous le connaissons aujourd'hui a été entièrement revu, histoire et dessin, par l'auteur en 1955 après la parution du 17ème volume des Aventures de Tintin, ce qui explique sa cohérence avec le reste de l'oeuvre.

Edouard Jhil.
"Lisez ce que vous voulez, mais lisez."
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