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EAN : 9782930702537
344 pages
M.E.O Editions (26/07/2013)
2.75/5   2 notes
Résumé :
1904. On émigre pour les “pays neufs”. On court vers la fortune, comme ces ingénieurs des chemins de fer belges. On fuit la justice, les lois anticléricales. Ou la terreur, comme ces Juifs de Russie. Un contrat en poche, on embarque sur un steamer, on s’installe dans une cabine de première classe. Sans rien dans les mains, on s’agglomère sur l’entrepont, on sera colon, emportant ce qu’on a de plus cher : une scrupuleuse droiture, un acharnement à réussir dans l’adve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En ce début de 20ème siècle, un petit coin de Belgique s'implante dans le vaste Brésil, où tant de territoires sont encore à conquérir. A l'époque, la petite Belgique industrielle et industrieuse est ambitieuse et décomplexée, et l'une de ses compagnies ferroviaires ne craint pas d'installer ses ateliers à Santa Maria, dans l'Etat du Rio Grande do Sul, pour y construire le réseau ferré régional et, pourquoi pas, le relier à l'Uruguay et l'Argentine. Pour développer toute cette activité, il faut des bras et des cerveaux expérimentés, introuvables parmi la population locale. On recrute donc, au pays, ouvriers et ingénieurs, qui s'embarquent depuis Le Havre vers ce nouvel Eldorado aux promesses infinies. Parmi eux, Paul-Aimé Aerts, mécanicien de talent, au bras de sa jeune épouse, Amanda, la fille de son patron. Un mariage peu banal pour l'époque : lui, ouvrier socialiste militant, et elle, issue de la petite bourgeoisie. Mais un mariage d'amour, consenti par le père de la jeune fille, libéral et éclairé, et qui voit en son gendre un futur bras droit. Sur le bateau, à la recherche d'une carrière, d'un destin, d'une vie meilleure ou de liberté, fuyant les pogroms, la police, l'ennui ou le conformisme, voyagent aussi d'autres émigrés européens, des familles juives de Russie qui s'en vont peupler une colonie sur leur nouvelle terre promise, une religieuse peu orthodoxe qui veut créer un orphelinat pour enfants lépreux, et quelques personnages plus ou moins louches qui s'en vont se refaire une réputation professionnelle ou une virginité judiciaire.

Après la découverte de leur nouveau rivage, les expatriés s'adaptent tant bien que mal à leur nouvelle vie. De tracas administratifs en négociations de contrats commerciaux, de sécheresses en inondations, de train-train quotidien en mésaventures plus ou moins graves, ils tentent de trouver leur place, et pour certains, remettent leurs choix en question : était-ce bien là la vie et l'aventure rêvées ?

Dans une construction originale qui alterne récit, coupures de journaux et échanges épistolaires, on assiste à la confrontation des idéaux et des idées à la réalité du terrain. Chacun cherche son destin, mais découvre qu'il faut d'abord se trouver soi-même, quitte à faire vaciller quelques certitudes. Des personnages sympathiques, une intrigue un peu décousue teintée de féminisme, un parler qui fleure la Belgique, un intéressant coup de projecteur sur un passé méconnu.

Merci à Babelio pour cette opération Masse Critique et aux Editions MEO, qui après quelques péripéties postales, ont accepté de m'envoyer le livre une seconde fois.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Belgique, en ce début de vingtième siècle, la jeune Amanda, fille du propriétaire d'une filature épouse Paul-Aimé, un ouvrier prometteur ; le couple décide d'immigrer pour développer l'industrie textile au Brésil, une terre promise où réussites professionnelle et commerciale semblent possibles pour les nouveaux aventuriers prêts à l'exil. Lors du voyage transatlantique, des rencontres fondatrices naissent, il y a Yacob chargé de développer une colonie agricole juive, la religieuse Dorothy dont la mission est de créer un centre pour les enfants lépreux, Anselme Pottier, un escroc ayant fui la Belgique et tous une galerie de personnages bien décidés à réussir, tous décidés à s'intégrer et qui vont constituer un microcosme d'expatriés. Mais au fur et à mesure, les difficultés climatiques, économiques, relationnelles ou politiques et le mal du pays vont modifier les équilibres et les relations entre les protagonistes.

Villa Belga met en lumière l'expatriation des européens, Évelyne Heuffel décrit extrêmement bien la découverte de ces nouveaux pays, le contexte historique très intéressant évoque l'immigration de ces nombreux européens dans ce nouvel eldorado (Brésil, Uruguay, Argentine) qui offrent de nouvelles opportunités de réussites avec un récit bien documenté où la descriptions des ambiances, des bruits, des odeurs, l'entrain de ces nouveaux conquérants sont bien rendus. Les personnages sont assez archétypaux mais cela permet une bonne compréhension des enjeux poursuivis par les protagonistes et le choix du roman épistolaire rend le récit très vivant mais c'est au détriment de la psychologie des personnages et les caractères qui restent lisses, l'intrigue quelque peu prévisible.

Villa Belga est un roman très intéressant pour son évocation historique et le contexte de l'émigration européenne, mais un peu moins captivant sur l'intrigue et les personnages qui sont restés trop lisses.
Je remercie Babelio et les éditions MEO pour cette découverte.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je suis très impressionnée par l'existence que doivent mener les émigrants à l'entrepont. Ils sont trois cent seize, hommes, femmes, enfants jeunes, bébés, confondus. Et nous risquons d'avoir deux naissances en cours de route. Ce sont en majorité de pauvres bougres recrutés par des sociétés de colonisations privées, car ce n'est pas uniquement le gouvernement brésilien qui recherche officiellement des colons pour peupler des contrées jamais exploitées, certains gros propriétaires trouvent eux aussi une bonne façon de rentabiliser les terres incultes de leur domaine en les divisant en petits lopins vendus à crédit. Les colons travaillent dessus dix à vingt ans avant de pouvoir rembourser leur dette.
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Interminables encombrements : elle traverse une ville en chantier. Petits métiers, marchandes des quatre saisons ou de bouquets de violettes, rétameurs de casseroles, vendeurs de grives, porteuses de pains ou charbonniers, panier sur la tête, disputent le trottoir aux matériaux de construction. Odeurs de gaufres, de beignets et de galettes alternent avec celles du crottin, et, par endroits, celles des égouts éventrés pour les besoins des grands travaux.
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Einar Nilsson voyait cela comiquement, il disait : ici, on passe son temps à essayer de vivre sa vie mollement !
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Vous voyez, comme disent les Brésiliens : Dieu écrit droit sur des lignes tordues.
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