Un très beau recueil de poèmes sur Auschwitz principalement. On y croise une multitude de personnages qui hantent ce camp telles des ombres. Il y a le petit garçon, la femme, Otto, papa, le bourreau, le libérateur... Ils sont ici tous réunis pour nous raconter une page terrible de cette guerre, celle du camp d'Auschwitz.
A la pureté des poèmes font écho des photos contemporaines qui viennent ainsi en résonance aux mots de Yves Heurté.
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L’innommable dépasse l'imaginable.
L’innommable n'est pas poétique. J'ai quand même tenté de me laisser guider dans le sillage d'un Primo Levi, qui osa entrouvrir cette Gueule d'ombres. pour témoigner de ce qu'il avait vu et vécu et nous alerter sans trop d'illusions. Un regard lucide sur notre monde nous montre que la bête est toujours proche, qu'elle remue déjà ici et là, si elle ne nous mord pas encore.
( préface)
Il sut qu'au bout des rails
n'était aucune gare.
Il neigeait de la cendre
après chacun des trains.
Et mortes nous voilà par la faim, par le froid
jetés à pleins chariots nues sur le tas.
Bonne neige, le sais-tu
pourquoi nous sommes là ?
L'ignoble a dû venir ici jouer aux pendus ou aux fusillés avant que les salves des temps n'en exécutent la mémoire.