Sayaka Kurashi est une femme au caractère glacial et dépourvu d'émotion, dans sa vie rien ne va, elle est mariée à un homme d'affaires, toujours absent et il est souvent en voyage pour le travail, ils ont une petite fille qu'elle ne cesse de maltraiter.
Elle est également amnésique et n'a aucun souvenir avant l'âge de ses cinq ans.
Quand son père décède, elle trouve dans ses affaires une enveloppe assez énigmatique et particulière, elle contient une clef à tête de lion et un plan sommaire d'une habitation isolée dans les montagnes près d'un lac.
Elle comprend que cette maison recèle sûrement le secret de son histoire personnelle, alors elle décide de s'y rendre, mais pas toute seule, donc elle va demander à son ex-petit ami de l'accompagner.
Arrivés sur les lieux, ils vont constater que cette maison de prime abord est normale et pourtant, elle regorge de mystère, ils découvrent à l'intérieur des horloges où le temps s'est arrêté, des objets loufoques glissés un peu partout et dans une chambre d'enfant, ils trouvent un journal intime d'un petit garçon.
En le lisant, ils commencent tour à tour à se poser des questions et en viennent à la conclusion que dans cette maison assez lugubre et atypique, il s'est passé un événement tragique.
Une maison qu'ils ne vont pas oublier, car tout n'est qu'illusion et cela sonne le glaive d'une tension presque palpable.
À la lecture de ce récit, j'ai été assez dérouté et perplexe, je ne faisais que me poser tout un tas de questions toutes plus folles les unes que les autres sans savoir que j'étais complètement à côté de mes pompes.
Telle un prestidigitateur, l'auteur se joue un tant soit peu de nous et nous éloigne entièrement du thème principal et pourtant, je me suis pris le drame de ce récit en pleine poire et je ne m'attendais pas à cela et à être bousculé dans mes retranchements.
Une écriture ici tortueuse, froide, cynique où l'auteur m'a plongé dans un récit singulier aux ramifications malveillantes et oppressantes, car au final, je me retrouvais spectatrice à l'extérieur de la maison de ce qui se jouait à l'intérieur, c'est un peu l'arbre qui cache la forêt.
En plus, tout se passe la nuit à la lumière d'une torche comme éclairage, avec le bruit de l'orage qui cogne en toile de fond.
Après cette lecture, j'en ressors un peu perdu et ballotté, cette maison, c'est un peu le traumatisme de tout à chacun et sans avoir vécu le drame à l'intérieur, on peut y avoir laissé une partie de soi-même et grandir en occultant nos propres souffrances.
Au final, on a toute une petite maison mystérieuse qui regorge de bons ou mauvais souvenirs dans notre petit coeur. Mais avec le temps, on oublie qu'elle sommeille en nous et on avance en faisant abstraction et en faisant taire cette petite voix de la maison en nous.
Je ne reste pas insensible à cette histoire, à ce qui s'est passé à l'intérieur, j'ai passé un agréable moment de lecture dans ce huis clos sous tension, cette maison est très déroutante, le roman est très court et je trouve que l'auteur a su mettre une véritable atmosphère pesante et à la fois glaciale qui happe dès les premières pages.
La mémoire joue des tours et c'est complexe de démêler le vrai du faux, mais en même temps, je me dis si l'auteur aurait fait autrement, on serait passé à côté de cette maison et de ce récit.
"La mémoire est la sentinelle de l'esprit."
William Shakespeare
"La mémoire rend les êtres et les lieux impalpables. "
Dominique Blondeau
"Quand on ne peut pas changer le monde, il faut changer le décor".
Daniel
Pennac
"Les mots que l'on n'a pas dits sont les fleurs du silence."
Proverbe japonais
"La pluie tombe toujours fort sur un toit percé."
Proverbe japonais