Un roman jeunesse qui ressemble à l'intrigue d'un film. Un triangle amoureux, un mensonge qui dégénère, un accident grave, des personnages en introspection, des références musicales dignes d'une bande originale… on oublie parfois que le personnage principal est si jeune, élève en 6e au collège, tant sa réflexion paraît mature. Et c'est précisément ce qui m'avait plu lorsque j'avais lu ce livre, alors que j'étais moi-même élève de 6e. L'auteur n'infantilise pas ses personnages et leur attribue des réflexions pertinentes, une certaine complexité, des intrigues d'adultes. le quotidien du collège est finement amené, sans jamais sombrer dans les clichés. On retrouve les ambiances des classes du lundi matin, des discussions en attendant le prof, des luttes internes entre élèves, les dominations des classes supérieures sur les plus petits, les vestiaires, les interros… Eugène est un bon élève, apprécié de son prof de français, il n'est ni populaire ni marginal, suffisamment sûr de lui pour prendre la défense d'un ami moins chanceux que lui, mais pas suffisamment pour assumer ses choix – et préférer finalement la voix du mensonge. Un mensonge qui lui coûtera bien cher…
Quant à Maxence, il est évidemment captivant, seul avec sa mère, avec laquelle il partage des cigarettes, écoute de la musique, prend des postures de rebelle mutique, l'ado sérieux et légèrement torturé que les jeunes filles rêvent de consoler tout en craignant son mépris affiché.
Et puis il y a Katherine, la mignonne jeune fille légère et drôle, la meilleure copine de tout le collège, dont les garçons tombent amoureux sans même le vouloir. Katherine est en 4e mais elle est sous le charme de ces garçons à la maturité déconcertante, elle est frivole mais ne supporte qu'on la résume à sa popularité, elle aime jouer les veuves éplorées auprès d'Eugène, déteste le dédain que lui oppose Maxence auprès duquel elle se sent si petite, si petite et si spéciale.
Un roman qui rappelle que les jeunes ados ne sont pas des enfants, que leurs réflexions sont parfois étonnamment matures et qu'ils sont des adultes en devenir, dans leur éclatante complexité.
Je garde un excellent souvenir de cette lecture.
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Intégrée à la Comédie française depuis bientôt trente ans, la comédienne Florence Viala joue dans "La Cerisaie" de Tchekhov, mise en scène par Clément Hervieu-Léger, et dans "Guermantes", dernier film de Christophe Honoré... L'occasion de revenir sur une longue carrière à jouer la comédie.