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3,56

sur 2560 notes
Finalement, j'ai lu tous les romans de MH, dans le désordre. Je ne comprends pas trop pourquoi il déchaîne les passions; ce n'est pas un coup de coeur mais un moment de lecture intéressant; 46 ans, plus envie de rien, plus de libido...mais il repense à ses anciennes conquêtes et notamment Camille qui semble tenir une grande place. Au cours de mon écoute, c'est la tête de Houellebecq qui m'apparaît au lieu de celle de Florent-Claude...et j'ai du mal à le trouver séduisant...le fric peut-être?
Toujours pessimiste et dépressif, un regard désabusé sur ce que devient le monde...l'agroalimentaire en particulier. le sort des poules et des poussins que découvre Camille a de quoi faire fuir, celui d'Aymeric ne fait pas envie non plus.
écouté avec plaisir, belle voix de Louis-Do de Lencquesaing.
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Sérotonine, le médiateur chimique de l'humeur. Avec ce roman, Michel Houellebecq nous plonge dans la dépression et l'inaction. Ce n'est pas un monument comme peuvent l'être Soumission ou La tentation d'une île. Juste un regard sur un homme en déliquescence. Déprimé s'abstenir. le pavé Anéantir m'attend.
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Le roman d'un homme largué qui ne comprend rien à son époque. Un homme aigri, misanthrope (ça je peux le comprendre), des critiques ratées, des contradictions, des avis sans finesse, un homme retranché, un écrivain qui dérive et se trompe de cible.
J'ai aimé la plupart de ses livres précédents. Jusqu'à celui-ci.
Pas passionnant du tout.
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Je viens tout juste de le terminer. Au vu des quelques critiques que j'ai pu lire, je n'ai pas grand-chose à rajouter. Je me sens souvent comme un héros houellebecquien, enfin comme beaucoup de lecteurs, j'imagine. Il nous offre une bonne image de la France contemporaine et des préoccupations des représentants de la classe moyenne. Ce roman est fidèle et comparable aux autres. Peut-être encore un peu plus de cynisme et de dérision. L'humour, chez Houellebecq, me fait rarement rire car il est souvent synonyme d'une grande souffrance morale de ses personnages. Bien sûr il provoque, il caricature, il extrapole, mais ce n'est pas un hasard s'il est un des auteurs français les plus lus. Tout ceux qui aiment ses livres s'y retrouvent. Je fais souvent, comme le héros de « Soumission », le parallèle avec Huysmans. « A rebours » est un de mes romans fétiches. Une certaine volonté de vouloir (parfois) se retirer du monde, d'avoir la sensation d'avoir vécu tout ce que j'avais à vivre. Mais, à la différence des héros de Houellebecq ou de Des Esseintes, ma foi et ma spiritualité me sauvent. J'ai alors une autre vision du monde qui m'entoure, et de moi-même. Pour ceux qui connaissent, les personnages des films de Marco Ferreri sont comparables à ceux de Houellebecq. Un mal de vivre dans un monde qui les dépasse, dans lequel il ne peuvent se réaliser. Cette espèce de mélancolie que l'on traîne en fait depuis la nuit des temps, depuis que l'homme a pris conscience de sa condition d'homme. Une interrogation perpétuelle sur notre existence d'humain, face à la société. Chez Houellebecq, c'est l'amour qui pourrait sauver ses personnages. Mais bien souvent, ils passent à côté, et c'est après qu'il s'aperçoivent de leur erreur. Mais c'est trop tard. Il est vrai que l'amour est une certaine forme de spiritualité. Merci Michel pour cette grande lucidité sur l'humain.
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C'est en pensant aux billets de Michel69004 et à la manière dont ils avaient titillé ma curiosité que j'ai emprunté Sérotine. En attendant de trouver Anéantir et l'essai Misère de l'homme sans Dieu, je me suis dit que je pourrais commencer par quelques romans plus anciens puisque je n'avais lu, jusqu'à présent que La carte et le territoire. C'est sans doute la figure interlope mais combien médiatique de Houellebecq et son succès considérable qui m'avaient jusqu'ici retenue. Et puis, je n'avais pas tellement envie de respirer de l'aigreur à longueur de pages et c'est la crainte que je nourrissais.
A tort, ai-je constaté, enchantée, lors de mes premiers éclats de rire au début de Sérotonine. L'humour pince sans rire du narrateur, la candeur avec laquelle il énonce des horreurs m'ont complètement séduite. Bon, ensuite, j'ai moins ri. Et j'ai compris que le propos paraisse trop abject pour être honnête, que tant de noirceur puisse amener le lecteur à sombrer, désabusé, avec le narrateur ou à rejeter rageusement un livre dont l'intrigue ne chante pas les jolis lendemains. Un livre dont le propos ne mène à rien.
Souvent, ce que je reproche à une certaine forme de littérature française contemporaine, c'est son aspect didactique et éthéré. Entre la fable philosophique et la démonstration argumentée, elle nous livre des personnages totalement hors sol, sans profondeur ni fonction autre que celle d'illustrer une thèse. Pas de cela avec Sérotonine, le narrateur n'a aucune thèse à défendre, ne promeut rien, ne revendique que l'échec de son existence. Et pour ce qui et de la dimension incarnée de l'intrigue, on est immergé dans le pragmatisme au plus fort du terme : importent ainsi le fait de devoir trouver une chambre dans un hôtel acceptant les fumeurs ou de refaire le plein de Calvados, Grand Marnier et autres victuailles avant une plongée plus profonde que les précédentes dans la solitude et le désespoir blanc. Et cette misère des contingences dit autant sinon mieux que tout trémolo tragique le paradoxe d'une existence qui n'attend plus rien mais organise rationnellement sa survivance.
Quant à la satire du monde contemporain et au scandale moral, il y a dans les propos de Sérotonine une crudité qui aurait pu prétendre être misogyne si elle ne visait que les femmes. Mais les aspirations viriles des hommes, leur obsession pour la baise ou le grave symptôme que représente le fait qu'ils n'en soient plus obsédés, l'humilité avec laquelle sont narrées les plus navrantes de leurs petites expériences montrent combien la charge dépasse l'attaque d'un sexe et vise tout ce qui est humain. Et, sous des couches et des couches de cynisme provocateur, combien est attendrissante, attachante cette humanité, malgré le scandale qu'il y a à imaginer qu'elle se réduire à cette petitesse.
Et c'est là, à mon sens, que Houellebecq fait véritablement oeuvre de littérature. La question n'est pas de savoir ce qui est moralement condamnable ou pas, ce qui fait scandale ou pas, quelle vision (sombre, très sombre) du monde cela traduit. Non, ce qui fait le livre, c'est la manière dont cette matière de désespérance et de spécificité humaine est tissée. La manière dont le récit fait émerger des personnages, dont leur rémanence s'entrelace et poussent le narrateur dans ses ultimes retranchements. Les égéries du narrateur, tour à tour inspirantes (et trahies) ou navrantes (et quittées) recomposent un univers mental en déliquescence délirante, accompagnent le narrateur dans son aspiration vers le néant, la déréliction. C'est magnifiquement accompli.
En lisant Sérotonine, en y repensant, j'y vois de plus en plus de points communs avec Madame Bovary. Pas tant dans le motif d'une ruralité normande, cadre des deux intrigues, que dans l'intention de son auteur de peindre un monde, petit, mesquin, tragique. Que de planter la béance entre les aspirations d'un être et ce que ses propres possibilités, le monde, lui ont offert pour les combler. Dans la minutie avec laquelle nous est rapportée les conditions d'un drame qui ne parvient jamais à aucune grandeur.
Et puis, autre écho de lecture, il m'a semblé retrouver quelque chose de Beckett dans la façon dont l'univers du narrateur se réduit petit à petit à mesure que passent les souvenirs des femmes et que s'écroulent les vaines espérances d'une jeunesse pourtant même jamais engagée. Tout se réduit et n'en finit pas de se réduire. « Fini, c'est fini, ça va finir, ça va peut-être finir. » (Fin de partie)
Un grand, grand auteur, Houellebecq, vraiment.
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Je suis le travail de l'auteur depuis ses débuts. J'ai été touché et intéressé par "Extension du domaine de la lutte" ainsi que les recueils de poésie. Pour le reste... Néanmoins, son succès m'y poussant, je m'y recolle de temps à autre. "Soumission" m'avait amusé, je le trouvais bon dans le côté "comédie" même si la provocation n'était pas si choquante que cela. Je me suis dit alors, Sérotonine ? Je suis passé par l'audio. le lecteur est parfait pour la prose désabusée de l'auteur. le ton est impeccable, bien écrit dans son style. Clairement pour moi, c'est juste un de plus. Un livre n'apporte pas grand-chose au propos de l'auteur. Pourtant, on l'adule souvent pour différentes raisons, par goût (je peux comprendre), mais souvent par mimétisme du snobisme intellectuel et culturel. Je demeure plus sceptique à ce sujet. le contrat qui relie l'oeuvre à un lecteur est bien (quelque part) de croire à une histoire et de suivre le parcours d'un ou plusieurs personnages pour qui on partage quelque chose, si ce n'est de l'empathie, au moins un lien ? Ici l'histoire est parfaitement crédible à tel point qu'on se demande l'utilité de la raconter. Alors le personnage ? le narrateur est dans une telle posture de nihilisme qu'on ne peut avoir aucun lien avec lui. Alors oui, l'auteur est doué pour rehausser la platitude des faits (décrits avec une rigueur implacable) de scènes de cul, de propos provocateurs... oui il sait tenir son audience en haleine. Mais tout ça pour quoi ? La vie est merdique : vive la mort ? Vous l'aurez compris, le "système Houellebecq" me laisse de glace. Comme il est très intelligent et qu'il ne souhaite pas totalement se répéter, il repousse les frontières de la provocation : politique, sexuel, oui bon d'accord. Mais ses vaines tentatives d'aller vers le volant révolutionnaire (la scène pourtant très forte de la révolte paysanne), du meurtre et de la pédophilie ; font un peu pitié, je trouve parce qu'il les relègue au rang de "fausses pistes". Toujours au plus profond de la noirceur humaine semble être son objectif, certes. Je lis parfois des polars nordiques qui sont beaucoup plus forts et qui pour le coup remuent les tripes, sans pour autant passer par ce ton mortifère. Ici, bah rien ou presque. Je continuerai à suivre, de loin. Je ne peux que recommander aux lecteurs de lire d'autres auteurs de plus petites maisons d'éditions qui écrivent des choses tout aussi bien écrites dans le même genre de ton et qui vont tout de même quelque part. Ce qu'il dit par écrit est peut-être le reflet de son parcours artistique : en fin de vie.
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je n'ai pas aimé, ce n'est pas du tout mon style, une histoire déprimante d'un déprimé , j'ai trouvé lune bonne moitié du livre inintéressante, ses histoires avec différentes femmes sont sans intérêt pour le récit, et sa vision des femmes est pour le moins désolante.... avec l'envie de choquer omniprésente : les scènes de zoophilie, pédophilie, gang bang, partouzes… ce n'est vraiment pas ma tasse de thé .
Je n'ai pas été pris par l'histoire et encore moins par le personnage principal, je n'ai eu qu'une seule envie terminer ce livre rapidement et passer à autre chose.
Bien qu'hétéro j'ai aussi été choqué par toutes les remarques et allusions sur les homosexuels

Donc, c'est uniquement mon avis, je n'ai pas aimé, je me suis ennuyée l'ensemble plutôt déprimant, et ce n'est pas du tout ce que je cherche dans la lecture ….. la seule satisfaction avec ce bouquin c'est de l'avoir terminé....

Désolé mais Houellebecq c'est vraiment pas pour moi....
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C'est l'histoire d'un mec qui déprime, qui déprime beaucoup, qui déprime tellement qu'un con de psychiatre a la fâcheuse idée de lui prescrire la prise quotidienne d' « un petit comprimé blanc, ovale, sécable »... Bin ça n'améliore pas des masses son état à ce bougre...

Il nous narre donc l'histoire de sa vie, de ses amours - ou plutôt, dans la plupart des cas énoncés, de ses aventures sexuelles - de son unique histoire de camaraderie, de son parcours professionnel et surtout de ses états d'âme et autres opinions sur notre société qui évolue encore et toujours pour le pire du peuple qui trime et le meilleur des puissants qui se la coulent douce...

C'est bien écrit, dans un style "parlé" qui rend la lecture fluide et agréable, prenante, limite addictive...
Mais mon avis reste mitigé dans l'ensemble, le propos est souvent trop cru - et même limite gore - à mon goût...
Je ne sais pas si sa lecture pourrait aider ou au contraire plomber l'humeur d'un dépressif notoire, à voir...
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Difficile de critiquer un tel roman !
L'écriture est belle (ceci dit en passant, simple remarque en passant, j'enchaine avec un roman de Mr Jean-Philippe Toussaint (Faire l'amour) et je trouble des similitudes entre le style de ces deux auteurs).
L'écriture est belle donc, et il y a beaucoup de remarques sur notre monde moderne qui font mouche.
Au hasard, je citerais par exemple, la viande de boeuf d'Argentine qui séduit et nous trompe parce qu'on a encore l'image du gaucho et son lasso, et donc l'image d'animaux qui grandissent en liberté dans des champs, alors qu'ils sont comme partout, parqués dans des grands élevages industriels, et dopés aux produits chimiques.
Il ne s'agit que d'un exemple, mais il me semble que l'auteur a une vue assez juste de la lente chute de notre système moderne. Et qu'il exprime son désarroi face à tout cela au fil des pages.
Et puis, très régulièrement, Houellebecq revient vers le sexe (c'est un pornocrate, on le sait, le sexe est partout dans ces romans). Il nous explique d'ailleurs assez brillement la raison à ceci en fin de roman : « prenez n'importe quel génie littéraire… quelle que soit sa grandeur, il sera toujours à la merci de jeunes filles en fleur ». Et il n'a sûrement pas tort, en témoigne toutes les potins qui sortent régulièrement dans les journaux. Donc pourquoi pas. Reste que parfois le lien avec le fil de l'histoire est discutable.
Et il pousse le bouchon parfois un peu trop loin à mon goût. En effet, quand on parle de pédophilie, on dépasse les bornes du consentement entre adultes et il me semble que cela n'amène pas grand-chose de voir notre protagoniste « prendre en flagrant délit » un pédophile, et finalement le laisser repartir ainsi. Alors certes, notre « anti-héros » désabusé sombre lentement dans la dépression, il n'a plus « le goût », n'a plus de considération pour ses semblables. Mais est-ce que cela apporte vraiment quelque chose de le voir se comporter ainsi devant ce qui est l'une des pires perversités de notre monde moderne ? J'en doute. Certes nous sommes dans un roman, et l'objectif n'est pas de nous donner à partager la vie de personnes « parfaites en tout point », mais là, je trouve que l'auteur manque de finesse pour renforcer les sentiments que l'on peut avoir envers son personnage principal.
J'avoue aussi avoir trouvé que de temps en temps, l'auteur se laisse aller à une dissertation qui me semble un peu stérile, mais comme il y a toujours un rebond vers une petite phrase pertinente qui illumine le tout (c'est vraiment une force de ce roman), je n'ai pas sauté de lignes ou de pages ce grand voyage de notre déprimé de service.
Au final, ce roman sur le regret d'un amour perdu… de que l'on aurait dû… de ce que l'on aurait pu faire, pour que les choses se passent autrement est une belle oeuvre que je ne suis pas mécontent d'avoir découverte !
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Houellebecq écrit, comme la plupart des artistes et des écrivains, toujours le même livre. Il ne prend même pas beaucoup la peine d'explorer des facettes très différentes. Cet opus-ci n'est vraiment pas son plus réussi. Il ne s'est vraiment pas creusé la tête, et parfois même c'est mal écrit.
Je ne le conseille pas, sauf si vous aimez sa petite musique. Moi oui, donc je donne quand même trois étoiles, mais jusqu'ici je préfère Extension du domaine de la lutte, Les Particules, L'impossibilité d'une île, et même, Soumission.
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