Je découvre ce titre avec un décalage certain par rapport à la majorité d'entre vous...
Années 30. Une jeune ingénue filiforme, coupe de cheveux "à la garçonne", caractère trempé, féministe affirmée, est plongée dans le milieu interlope des prestigieuses maisons closes parisiennes avant que celles-ci ne soient prohibées par la loi
Marthe Richard de 1946.
Une soif de vengeance inextinguible suite à l'assassinat de sa soeur pousse Blanche à mener l'enquête.
Violence et rapports de classes sordides sont au coeur de cette saga alors que le lecteur découvre les grands lieux hautement capitalistes de cette prostitution parisienne : le Pompadour, le Sphinx, Chabanais et autre One Two One ..., avec ses modes de fonctionnement et ses codes internes pour happy fews. le marché répond aux demandes « exigeantes » de michetons dominants venus s'encanailler, chacun de ces lupanars met en avant ses avantages comparatifs en spécialisant son « offre » dans des environnements plus luxueux les uns des autres.
Si la violence est consubstantielle à ces lieux, l'attirance du mystère, de la luxure et de l'interdit agit comme un aimant.
Les couleurs vives et variées prolongent le décor de cette période insouciante et frivole où Paris se voulait le centre du monde artistique, du bon goût et de « l'entertainment ». Aucun fondu mais des aplats tranchés entre des couleurs « Pop » du meilleur effet. Les dessins faussement naïfs empruntent à Johann
Sfar des imperfections de traits comme autant d'hésitations. le lettrage reprend les codes de la bd franco-belge pour notre plus grand bonheur.
Il me tarde de lire la seconde partie de cette intégrale, son univers glauque, schizophrène… terriblement humain.