De 1855 à 1870, Victor Hugo connaîtra l'exil sur l'île de Guernesey. C'est là, qu'entre autres , il écrira "Les travailleurs de la mer" en 1866.
Le texte qui est présenté dans cette collection est en fait le prologue à ce grandiose et dramatique roman maritime.
V.Hugo nous dresse le portrait des îles Anglo-Normandes : Guernesey, évidemment, Jersey, aussi... sans oublier Sercq et Aurigny, non plus que Herm, les Ecréhou, les Minquiers, les Casquets et tous les autres "Hou" comme Lihou, Brecqhou, Jethou, Burhou... "Hou", comme l'écueil...
Ce texte me touche dans ce que j'ai de plus cher : mon enfance normande. Ces îles Anglaises à deux encablures de mon Cotentin natal. Des îles où bien des noms de rue (quand il y en a) portent des patronymes normands ; des îles où le patois que parlent les anciens est si proche de mon patois ; des îles qui sont "des morceaux de France tombés dans la mer et ramassés par l'Angleterre." ; des îles où se ressent comme nul part ailleurs l'âme du Cotentin... Sous la plume, et quelle plume ! Celle de Victor Hugo... Excusez du peu !
Pour y avoir vécu un peu plus de quinze ans ( certes en exil ) Hugo nous dépeint l'archipel avec une très grande justesse : la rudesse du climat et des habitants ; la diversité des paysages et de la flore (peut-être un peu trop encyclopédique, le côté flore...) ; la langue ; l'histoire et les traditions...
Bref une bien belle lecture de vacances alors que je séjourne non loin de Quettehou. Oui, il y a aussi des "Hou" à terre... n'est ce pas , Tribehou...
Un grand bol d'air frais, enrichi aux embruns et aux odeurs de "vraô".
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Les îles de la Manche sont des morceaux de France tombés dans la mer et ramassés par l'Angleterre.
Qui a vu l'archipel normand, l'aime ; qui l'a habité, l'estime. C'est là un noble petit peuple, grand par l'âme. Il a l'âme de la mer.
Ce qui reste en haut reste en haut. L'homme peu changer le climat, non la saison.
Quand un homme domine un siècle et incarne le progrès, il n'a plus affaire à la critique, mais à la haine.
Tous les archipels sont des pays libres. Mystérieux travail de la mer et du vent.