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EAN : 9781326573324
284 pages
Auto édition (01/04/2016)
3.25/5   4 notes
Résumé :
Paris. Un homme meurt d’une crise cardiaque à la Porte d’Orléans en allant prendre son métro pour se rendre à la Fnac en début d’après-midi.

Le roman retrace un peu sa vie, imagine, avec des anecdotes réelles vécues par l’auteur, son parcours avant d'en arriver là, quelques-uns de ses souvenirs, de ses voyages, ses aventures, son appartement désormais silencieux où son chat l’attend. Le vide qu'il laisse. Le monde qu'il quitte, sans y être préparé.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Toujours très touchée par la confiance des auteurs qui me sollicitent pour donner un avis sur leurs livres, je remercie Laurent Hunziker de sa confiance et entreprend la lecture de son roman, En un rien de tant.
Drôle de titre en forme de jeu de mot… L'expression consacrée est « en un rien de temps » et signifie qu'un événement se passe rapidement, en un éclair. Ici, l'adverbe « tant » déroute car il n'est pas employé avec un verbe ou un nom complément : quelle sorte de notion d'intensité ou de quantité l'auteur souhaite-t-il mettre en lumière ? Je suis intriguée d'autant plus que le mot « tant » se détache en rouge sur la page de couverture…
le récit est présenté comme « un essai sur la fatalité, la fragilité de la vie dont il faut profiter intensément avant qu'elle ne s'arrête, n'importe où, n'importe quand… et se transforme en rien ». le « rien », c'est la mort, le « tant », c'était la vie…

En un rien de tant est l'histoire à rebours de Louis, un « retraité dilettante » qui vient de mourir, brusquement, d'une crise cardiaque, dans une rue de Paris. C'est sa vie retracée, imaginée qu'écrit Laurent Hunziker comme s'il voulait remédier à l'indifférence du monde, donner à lire un parcours et des impressions qui n'intéressent personne, surtout pas les passants qui marchent à deux pas de sa dépouille.
C'est l'occasion de revenir sur des évènements marquants, les attentats qui ont frappé Paris au Bataclan notamment, de méditer sur le sens de la vie et de la mort, sur le temps qui passe, sur les petites manies et les rituels… il y a de l'humour et de l'émotion dans le récit, des souvenirs d'enfance, des amitiés viriles, de bons morceaux de jazz, un peu de littérature, des réflexions sur l'écriture, une histoire d'amour, des récits de voyages, des rencontres improbables, une quête spirituelle…
Laurent Hunziker propose des parallèles originaux entre les vicissitudes de la vie comparées à des abandons, des renoncements, des redditions, des sortes de petites morts et la fin ultime, brutale de son personnage. L'histoire de Louis, vieux musicien célibataire, et de son chat peut paraître ennuyeuse, l'est à plusieurs égards ; l'auteur se lance dans le défi de donner à lire une vie banale et monotone en essayant de la rendre digne d'intérêt pour ses lecteurs. C'est un pari difficile qui ne sera pas totalement tenu…

La narration passe de la troisième à la première personne au gré de l'exhumation des carnets de voyage et des journaux intimes de Louis ; mais ce JE se mêle aussi sans doute à celui de l'auteur lui-même car, comme son personnage, il est également saxophoniste dans divers groupes, en France et en Angleterre, a prévenu dans la présentation de son roman que certaines anecdotes sont très personnelles... Comment démêler toutes ces clés de lecture, cette trame narrative à trois niveaux ? Un narrateur omniscient raconte la vie de Louis qui se remémore ses souvenirs en relisant son journal dans lequel l'auteur a glissé une part autobiographique… de plus, dans la hiérarchisation des points de vue, il ne faut pas minimiser celui du chat, source et prétexte également pour évoquer encore plus de nombreux détails sur la vie de Louis.
Il y a une forme de circularité dans la répétition de certaines péripéties, comme les morts subites dans la rue, les réflexions sur la fatalité, une mise en abyme de la « captation sensorielle », une remontée à la surface des souvenirs. Souvent, la narration tend vers la méditation, l'exploration intime, la spiritualité, diverses stipulations sur la vie vécue et restant (ou pas) à vivre, des considérations sur la fin de vie, la dépendance, à la limite du hors sujet puisque Louis y échappe…

L'écriture est fluide, belle, soutenue et accessible à la fois, poétique, mais pas assez maîtrisée et trop descriptive avec quelques longueurs manifestes et de nombreuses redites, sans plan évident, sans volonté de construction d'une véritable trame narrative… C'est dense, riche, mais parfois terriblement ennuyeux…
J'ai volontairement étalé ma lecture dans le temps pour ne pas être tentée de sauter quelques lignes, un paragraphe ou deux, ce qui n'aurait nullement nui à la compréhension de l'ensemble... C'est un peu dommage car l'idée de départ était très intéressante et le personnage de Louis prêt à nous surprendre par le « tant » qui constituait sa vie, notamment par les messages étranges qui tapissent les murs de son appartement, comme les petits mots accrochés par les anonymes sur les lieux des attentats, par sa mentalité d'artiste, ses voyages, ses rencontres, ses amours, son désir de laisser une trace écrite, musicale, numérique... le passage de l'état de vivant à celui de cadavre est pourtant habilement traité par Laurent Hunziker, le dédale des souvenirs se maintenant comme un fil ténu mais conducteur entre la vie et la mort, dans une forme de conscience privilégiée, de continuité…
Mais voilà, tel quel, c'est beaucoup trop long, trop répétitif ; le récit manque d'ossature et devient un véritable pensum, laborieux à lire et à digérer…

En conclusion, je dirai que j'avais adhéré au pacte de lecture, mais la narration a manqué de rythme et de rigueur et le récit a perdu de son efficacité en se délayant, se fondant dans son propre délitement. C'est dommage.
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Je remercie Laurent Hunziker de m'avoir confié son service presse, mais aussi pour sa confiance renouvelée. le titre du livre m'a interpellée, car ce jeu de mots est savamment bien trouvé. C'est une description parfaite du déroulement de l'existence de chacun d'entre nous. Quelle que soit la manière dont nous appréhendons les évènements auxquels nous sommes confrontés au quotidien, quels que soient nos choix, rien ne pourra empêcher l'inéluctable : notre vie a une date d'expiration ! Nous en sommes tous conscients, mais êtes-vous sûrs de profiter pleinement du moment présent ? de savourer chaque instant de bonheur, aussi court soit-il ? Ce n'est pas certain, car l'être humain a tendance à se projeter, à repousser au lendemain … Mais comment savoir si demain, ce ne sera pas trop tard ?


Louis devait se rendre à la Fnac en début d'après-midi. Il n'arrivera jamais à destination, car en allant prendre le métro, il s'écroule sur le bitume, au milieu des badauds. Son coeur ne bat plus… Tout est fini !

Comment pouvait-il imaginer que tout s'arrêterait en une fraction de seconde ? Tandis qu'il gît au sol, Laurent Hunziker nous retrace les grandes lignes de son destin. Nous apprendrons à connaître Louis, au fil des pages.

L'auteur alterne les chapitres. Grâce à de nombreux flash-back, nous naviguons entre présent/passé. Ce procédé est très intéressant, car il nous permettra de partir en compagnie de cet homme sans histoire, aux quatre coins du globe. Puis, a contrario, de revenir sur la dernière scène, celle de ce corps allongé, là. Laurent nous incitera à l'observer et à nous interroger sur différents points : la fragilité de la vie, sa valeur inestimable, et son côté si éphémère. Sans oublier la fameuse question que nous nous posons tous, parfois : et si ?

Louis a aimé une femme, Camille. Lorsque leur idylle s'est terminée, il aurait pu sombrer, mais il a choisi la fuite pour tenter d'oublier… Passionné de musique, il a décidé de larguer les amarres pour tenter sa chance ailleurs. Joueur de saxophone, il est parti rouler sa bosse à La Nouvelle-Orléans, en Thaïlande, en Angleterre, puis en Pologne. Au grès de ses voyages, il multipliera les rencontres, quelques-unes sans importance, d'autres beaucoup plus influentes. En effet, il côtoiera des personnalités célèbres dans le monde de la musique et de la mode.

Il a connu d'autres femmes, mais aucune n'a pu rivaliser avec Camille, l'amour de sa vie, celle qui n'est jamais parvenue à oublier. Alors, il s'est contenté de relations d'un soir, voire quelques jours, mais il ne s'est plus jamais attaché. Son bonheur était simple, sans prétention, jouer du saxo avec ses amis rencontrés au fil de ses pérégrinations. Il aimait boire des bières, discuter, plaisanter en leur compagnie.

Les années ont défilé à la vitesse grand V, mais notre héros n'a jamais cessé de croire en ses rêves, il possédait cette belle philosophie que nous nommons : « Carpe Diem ».

Au crépuscule de son existence, Louis vivait avec son chat « Jean-Marie » et retrouvait régulièrement, Édouard, cet ami fidèle et dévoué.

La plume de Laurent Hunziker est emplie de justesse et de poésie. Nous ressentons le côté authentique de certaines situations vécues.

Il y a une citation qui dit : « Vis comme si tu devais mourir demain ». Je trouve qu'elle résume exactement la teneur de ce très beau récit, profond, qui dénote d'une grande sensibilité et nous pousse à réfléchir.

Un roman riche en enseignements et en émotions.

Une belle réussite. Bravo !

Un auteur de talent à suivre.

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Je ne vais pas m'étaler plus longtemps… Vraiment, lisez ce livre. C'est un véritable coup de coeur, et je pèse mes mots : je mettrais sans hésiter ce roman dans le top 5 de mes livres de l'année. Il m'a tellement chamboulé que je ne sais pas comment vraiment vous en parler, et mettre des mots sur ce que j'ai ressenti, ni être vraiment objective et parler du livre en lui-même. Il faut juste… Que vous le lisiez, vraiment. Ce livre est une vraie perle de l'autoédition, un OVNI, ce genre de roman qu'on ne peux lire que par ce biais, et qui nous laisse une trace vivace à jamais, une blessure douce qui ne se referme jamais vraiment. Merci.
Lien : https://www.la-plume.fr/mes-..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Repense-t-il donc à ce voyage, Louis, les yeux fermés dans son grand sac noir, dans son grand tiroir noir ?... Songe-t-il à tous ces voyages effectués à la lumière de sa vie, tous ces visages qui lui ont souri, un jour, une fois... Ces mains, tendues... tenues, au cours de ces balades amoureuses le long de rues étrangères, traversant des quartiers inconnus, mains tendres et jointes se balançant, gaies, sous le soleil des chemins de campagne aussi... aux sables des plages d’Amérique ou des glaces de Pologne. Probablement. Il revoit ses amours, ses amis, ses compagnons de route, de fortune et d’infortunes... Joies et galères, bonheurs et chagrins... Il revoit tout. Ne dit-on pas que toute la vie défile au moment de la mort ?... et la vie de Louis a défilé́ si vite, si vite : Un claquement de doigts et toc, c’était fini ! Fin du voyage. Atterrissage... ou plutôt crash dans son cas, vu son inélégante chute sur le bitume.
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