A l'exception de la nouvelle éponyme qui s'apparente plutôt à un conte moral sans morale, les autres textes de
Ibuse Masuji narrent le quotidien d'un Japon de l'après-guerre aujourd'hui disparu. Quil s'agisse d'entreprendre un voyage à travers le pays pour recouvrer les dettes d'anciens locataires indélicats d'une pension ou les activités d'une petite clinique médicale d'un quartier de Tokyo, l'auteur fait se succéder diverses anecdotes sans réel fil conducteur. L'intrigue importe moins que le vécu et le ressenti au jour le jour.
Je n'avais encore jamais rien lu de Ibuse. Je me suis sentie assez déroutée par son style impersonnel, voire tout à fait froid à l'occasion. Si on sent certes une certaine nostalgie dans ces évocations, celle-ci reste très ténue et n'emporte pas vers des démonstrations d'émotions. On est au Japon après tout, où la réserve est de rigueur.
Si je suis satisfaite d'avoir découvert ainsi cet auteur, je le suis encore plus d'avoir terminé de lire son recueil qui, je crois, ne me laissera pas un souvenir impérissable.