Il existe de nombreuses
anthologies de la poésie française. Parmi les plus récentes, celle de
Jean-François Revel ou celle de
Jean Orizet. Mais lorsque j'ai cherché, à 17 ans, à embrasser avec enthousiasme, boulimie et présomption la totalité du chant poétique français, j'ai eu la malchance de tomber sur celle, très académique, de
Jacques Imbert, et non sur celle, plus connue et -semble-t-il- plus appréciée de G. Pompidou. Trop académique... le goût de
Jacques Imbert était trop éloigné du mien.
Pourtant, avec le recul, ce fut un bienfait... car ce que je ne savais pas non plus, alors, c'est qu'une
anthologie n'est pas une note de synthèse, mais un florilège, un bouquet, une collection personnelle de son auteur, reflétant bien souvent l'esthétique enrichie durant toute une vie. A ce titre, lire une
anthologie est un acte de découverte, d'exploration, comme l'est la lecture des critiques d'autrui sur Babelio : le lecteur, souvent à partir d'un fonds commun, s'ouvre de nouvelles perspectives, goûte de nouveaux plats, enrichit son espace.
Merci donc,
Jacques Imbert, pour m'avoir ouvert une fenêtre -entrouverte ou pas depuis- sur
Clément Marot,
Alain Bosquet,
Saint-John Perse,
André Chénier,
Jean Tortel,
Eustache Deschamps, et bien d'autres.