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sur 1760 notes
Voici la troisième enquête d'Erlendur Sveinsson qui, période de Noël oblige, se veut plus confidentiel. L'auteur a abandonné ici les grands espaces islandais pour se concentrer sur la cave d'un hôtel de luxe où le portier, déguisé en Père Noël, est retrouvé mort, le pantalon sur les chevilles. Un simple portier, que tous considèrent insignifiant, mais qui s'avère avoir été, brièvement, un enfant-star du chant.
Une enquête plutôt glauque, déprimante et surtout infiniment triste. Car confrontée à cette mort, notre équipe de choc va être assaillie par les images du passé, les traumatismes de l'enfance, le manque d'amour et l'infini stupidité humaine.
Arnaldur Indridason continue son analyse minutieuse des faiblesses et des côtés obscurs des hommes, avec talent comme toujours, et sans beaucoup d'espoir.
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J'ai récemment lu ce troisième opus de la série d'enquêtes d'Erlendur Sveinsson et je dois dire que je l'apprécie de plus en plus à chaque roman. J'ai vraiment dévoré celui-ci !

La force de la voix n'est pas l'action. Si c'est ce que vous recherchez, passez votre chemin. C'est un roman d'ambiance avec une enquête passionnante et bien ficelée.

L'ambiance est parfaite : prenante, mystérieuse et froide dans ce chic hôtel d'Islande même pendant cette période de l'année pourtant "chaleureuse" normalement. Il ne s'agit tout à fait d'un huis-clos mais presque tout se passe dans l'hôtel bondé de touristes. Même Erlendur décide de s'installer dans une des chambres (comble du malheur, elle est glaciale, le radiateur ne fonctionne plus) pour mieux enquêter. À la fin, on connait tellement les lieux, c'est comme s'ils existaient réellement et qu'on y avait déjà mis les pieds.

Les personnages principaux me sont de plus en plus familiers. Arnaldur lui-même se dévoile peu à peu ce qui me plait bien. J'ai hâte de mieux connaitre cet homme introverti et solitaire. Une femme vient même troubler son existence. Serait-ce le début d'une belle histoire ? Les personnages propre à l'enquête sur le meurtre du père Noël aux personnalités fouillées sont très intéressants aussi.

Chose certaine, je ne perdrai pas de temps à enfiler les prochains tomes. Je me les ai même déjà tous procurés. le pauvre vieux commissaire n'aura pas beaucoup de vacances !
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On a assassiné le Père Noël ! Quelques jours avant Noël dans un hôtel de Reykjavik, le portier a en effet été assassiné dans son costume de Père Noël, peu avant le goûter d'enfants qu'il devait animer. C'est une femme de chambre qui l'a découvert dans le modeste réduit qu'il habitait depuis vingt ans dans la cave de l'hôtel. Il a été poignardé au coeur avec un couteau de cuisine, alors qu'il se trouvait dans une posture embarrassante, son pantalon de Père Noël baissé laissant apparaître un préservatif. Pour interroger le personnel et les clients de l'hôtel, l'inspecteur Erlendur Sveinsson y prend une chambre et s'y installe pour les six jours que durera son enquête jusqu'au Réveillon de Nöel.

Après La cité des jarres (2000) et La femme en vert (2001), "La voix" est la 3e enquête traduite en français de l'inspecteur Erlendur Sveinsson. L'affaire que doit cette fois résoudre Erlendur est un meurtre plus ordinaire que dans les précédents romans d'Arnaldur Indridason. L'unité de lieu et la durée de l'enquête réduite à quelques jours font paraître l'intrigue plus simple. Ce roman est pourtant tout aussi passionnant que les précédents.

Étant données les circonstances de la mort du Père Noël, le sujet de la voix peut paraître sordide. Il est néanmoins traité avec le tact qui caractérise l'auteur et son inspecteur récurrent. Il est aussi traité avec un humour que je n'avais pas encore remarqué à la lecture des précédents romans d'Arnaldur Indridason. Dans ce roman, ce sont les touristes venus en Islande passer les fêtes de Noël qui font particulièrement les frais des sarcasmes de l'auteur.

L'enquête d'Erlendur consiste à interroger les membres du personnel, les clients, chercher des éléments sur les uns et les autres dans les fichiers de la Police, visionner les enregistrements des caméras de surveillance, et surtout tenter de reconstituer la vie du mort. Gudlaugur, portier et homme à tout faire de l'hôtel depuis des années, était un homme mystérieux, très solitaire, que personne ne semble avoir vraiment connu. Très vite cependant, il apparaîtra que Gudlaugur a eu une enfance peu ordinaire. Il a été un enfant vedette alors que sa voix de petit choriste était extraordinaire. Mais sa gloire a été de courte durée. Après avoir enregistré deux disques, il a perdu sa voix, rompu avec toute sa famille, et est devenu cet homme modeste qui semblait ne se lier à personne.

Tandis qu'Erlendur enquête à l'hôtel, une biologiste du nom de Valgerdur prélève des échantillons de salive sur les membres du personnel, afin de comparer leurs ADN à celui recueilli sur le préservatif. Valgerdur est une femme d'une quarantaine d'années qui ne va pas laisser Erlendur indifférent. Il va l'inviter à dîner et lui faire des confidences sur le drame qui a bouleversé son enfance (drame qu'il avait confié à sa fille alors qu'elle était dans le coma dans La femme en vert). Serait-ce le début d'une histoire d'amour ? Nous le saurons certainement dans les romans suivants…

En parallèle de l'enquête, nous suivons une autre affaire sur laquelle travaille Elinborg, la collègue d'Erlendur. Il s'agit d'une histoire d'enfant battu, semble-t-il pas son père. C'est une affaire qui affecte beaucoup Elinborg, elle-même mère de famille. Et bien entendu, nous suivons également la vie d'Eva Lind, la fille d'Erlendur, qui rend visite à son père à l'hôtel. Elle lui confie ses états d'âme et il devine qu'elle est sur le point de replonger dans la drogue.

Les relations père-fils et père-fille sont une fois de plus au coeur du roman d'Arnaldur Indridason. C'est de toute évidence le grand sujet qu'il ne cesse d'explorer de livre en livre.

La personnalité du personnage récurrent est capitale dans les séries policières. le personnage d'Erlendur est la grande réussite de celle d'Arnaldur Indridason. Et c'est pour retrouver Erlendur, que je vais continuer à lire cette série dans l'ordre, en redoutant le moment où j'approcherai de la fin.
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Un polar qui démarre par un simple fait-divers avant de basculer sur des pistes assez intrigantes, avec une résonance toute particulière pour le commissaire Erlendur chargé de l'enquête. Pas très sympa ce personnage, mais le lecteur apprend peu-à-peu à le connaître au fur et à mesure que le fil de la personnalité de la victime se déroule. Ah oui, j'oubliais… Un Père Noël juste avant les fêtes de fin d'année.

J'ai plongé dans ce long roman et totalement marché dans cette histoire complexe à souhait. Et si crédible d'ailleurs. On bascule entre relations père - fille (le commissaire et sa fille) et relations père -fils. Sans oublier soeur - frère. Excellent polar, excellente histoire qui se déroule en Islande dans un hôtel. Très belle analyse des relations complexes qui peuvent se tisser dans un tel endroit avec ses trafics et ses relations de pouvoir. C'est âpre, dur, dense. Et bien opaque…! Bref, ça se lit avec des pauses si on le souhaite mais on y revient sans cesse car le rythme même de l'histoire fait que l'on a réellement envie de comprendre les tenants et aboutissants de cette histoire.

Une découverte qui me donne envie d'y replonger très vite. Et de retrouver ce type étrange qu'est le commissaire Erlendur, un gars lourdement handicapé par ses souvenirs d'enfance. Mais n'est-ce pas notre lot à tous…?

Lien : http://www.urbanbike.com/ind..
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Röddin
Traduction : Eric Boury

Alors que, dans la bonne ville de Reykjavik, tout le monde attend le réveillon de Noël pendant lequel les plus chanceux - et les plus traditionnalistes - se cuisineront du mouton fumé, un drame éclate dans l'un des meilleurs hôtels du cru. le portier de l'endroit qui, chaque année, tenait le rôle du Père Noël pour les enfants des clients, est retrouvé poignardé dans l'espèce de cagibi qu'il occupait au sous-sol. le plus choquant, c'est qu'on la retrouvé assis sur son lit, à moitié nu, un préservatif (vide) sur le sexe. Seul, le bas du corps était dénudé : pour le reste, le portier arborait sa tenue de Père Noël.

Bien que leur métier leur en ait déjà fait voir, selon l'expression familière, des vertes et des pas mûres, Erlendur, Sigurdur et Elinborg restent assez perplexes devant le spectacle. Elinborg est déjà très secouée par une affaire extérieure - une histoire d'enfant probablement maltraité par son père - qui va bientôt passer en jugement. Sigurdur se demande s'il a bien fait de se marier et Erlendur est de nouveau en bisbille avec sa fille, Eva Lind.

De fil en aiguille, Erlendur, qui prend une chambre à l'hôtel pour mieux étudier le problème, va apprendre que l'ancien portier avait été, avant sa puberté, la plus belle voix d'Islande mais que, selon toute vraisemblance, cette carrière lui avait été imposée par un père décidé à vivre par procuration la célébrité dont lui-même n'avait pu jouir en son temps.

Un roman de neige et de mélancolie, un roman dédié à l'enfance volée et à la vie d'adulte gâchée que cela engendre trop souvent. Peu à peu, avec une maîtrise remarquable, Indridason développe son propre style et une atmosphère très particulière que le lecteur a plaisir à retrouver au fil de ses romans. ;o)
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Dans cette nouvelle enquête de l'inspecteur Erlendur, nous allons devoir résoudre le meurtre du portier d'un hôtel, qui a été retrouvé mort dans une position bien inconfortable, déguisé en Père Noël, le zizi à l'air et criblé de coup de couteaux. Qui en voulait à cet homme apparemment sans histoire et surtout pourquoi ?  

Concernant l'enquête, j'ai déjà beaucoup aimé retrouver les personnages des précédentes enquêtes, Erlendur bien sûr mais aussi ses deux acolytes, Sigurdur Oli et Elinborg, j'aime beaucoup leurs relations, leurs taquineries, ça les rend vraiment attachants aux yeux du lecteur. J'ai également beaucoup aimé le principe de huit clos, quasiment tout le roman se déroule dans l'hôtel où même Erlendur va y prendre une chambre, pour pouvoir avoir un oeil sur tout le monde mais pas que… Enfin le principe que nous suivons toute l'enquête, que nous avons les indices en même temps que les policiers, est vraiment prenant, j'adore ce genre de roman policier, on est en total immersion jusqu'au dénouement.  

Mais La voix n'est pas qu'un roman policier classique et c'est ce qui fait que c'est un énorme coup de coeur pour moi. Dans ce roman Arnaldur Indridason évoque la culpabilité à travers les souvenirs d'enfance d'Erlendur, très touchant, il est également beaucoup question des liens familiaux, de la relation parent/enfant, frère/soeur. L'auteur en parle tellement bien, c'est tellement évoqué de façon émouvante, puissante que ça nous pousse à nous questionner nous même sur les relations que nous avons avec nos proches, sur l'enfance que nous offrons à nos enfants. La voix est un roman profond qui nous remue, qui nous prend aux tripes et que l'on referme bouleversé.
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Quand un policier scandinave misanthrope et désabusé enquête sur le crime d'un père Noël homosexuel ancien petit chanteur, et découvre un point commun avec lui : un traumatisme infantile, il ne peut que s'acharner à trouver le/la coupable dans le petit univers qu'est cet hôtel de luxe cerné par la neige. Une ambiance nordique irrésistible et une enquête paradigmatique où une succession de coupables possibles sont progressivement innocentés, jusqu'à... Un vrai délice !
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C'est le premier livre que j'ai lu d'Arnaldur Indridason, pas le dernier loin s'en faut, et il m'a subjugué. Ce n'est pas un polar comme un autre. A la limite, on oublie qu'on est en train de lire un polar. Arnaldur nous transporte dans un temps et un espace effroyables, terrifiants, collants, mais son écriture et ses protagonistes nous tiennent la main. Nous lecteurs, nous en revenons, ce qui n'est pas le cas de la plupart de ses personnages. La voix alterne la chaleur et le froid glacial. C'est tourmenté. Enormément. Mais ça fait du bien. Et on y retourne.
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Avec La Voix, Arnaldur Indridason nous emmène dans le sillage de Gudlaugur, portier d'hôtel retrouvé assassiné à quelques jours de noël. C'est un roman à l'écriture toujours empreinte d'une grande finesse et d'une certaine retenue où l'on découvre que Guldlaugur, a été, enfant, une voix exceptionnelle et inoubliable, dont l'enfance fut balayée pour assouvir les desseins d'un père intransigeant et intolérant. Difficile pour lors de trouver sa place dans un monde où le rejet heurte de plein fouet.
Outre l'intrigue principale, La Voix est un chant profond qui réveille le passé douloureux d'Erlendur et, comme un boomerang, revient le hanter.
Une nouvelle fois, j'ai été captivée par l'aisance avec laquelle Arnaldur Indridason joue sur plusieurs tableaux sans jamais lasser le lecteur. La fluidité du texte, la justesse des propos donnent une belle profondeur à ce polar nordique, on y découvre un Erlendur lucide, qui à travers les souvenirs évoqués prend conscience de sa difficulté à établir des liens avec les autres, notamment avec ses enfants. C'est sans doute là que réside la force de l'auteur. Nous parler des fêlures d'Erlendur, sans jamais juger l'homme. C'est comme un chant lointain et proche à la fois. Terriblement humain.
Un beau et grand polar.
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On m'avait conseillé Indridason bien des fois, mais je n'avais pas accroché tant que ça à la Cité des Jarres. Soit j'étais trop jeune, soit je me suis habituée à lire des polars.
Toujours est-il que j'ai beaucoup aimé La Voix, au point de ne plus le lâcher.
Un employé chargé d'animer le Noël des enfants de l'hôtel où il travaille, en habit idoine, est retrouvé assassiné dans sa chambrette en sous-sol. Détail surprenant : le monsieur a encore un préservatif sur lui.
Evidemment, ça casse le mythe, surtout dans un hôtel chic où bon nombre de clients sont des touristes attirés par les pays nordiques et le Père Noël en cette période de l'année.
Le commissaire Erlendur Sveinsson, personnage atypique s'il en est, s'installe dans une chambre de l'hôtel pour résoudre l'enquête.
Celle-ci va convoquer la fille du commissaire, ancienne toxico avec laquelle il communique comme il peut, des collectionneurs de vinyls de voix enfantines (d'où le titre), le personnel de l'hôtel, l'enfance du père Noël assassiné, qui pourrait être la clé de l'histoire.
(Remarquez bien le conditionnel, non, vous ne saurez rien !)
Bien écrit(/traduit), bien ficelé avec une envie de poursuivre sans lâcher le livre, des personnages surprenants sans être invraisemblables, un décor intrigant (l'Islande n'est pas un pays si connu), c'est un ouvrage qui plaira aux amateurs de polars, avec personnage récurent de surcroît.
Pour ma part, je poursuivrai les aventures d'Erlendur Sveinsson.
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