Recueils et carnets
Cahin et Caha
ne se mentent jamais,
s’étreignent ou s’étripent,
mais mille soleils
font éclater leur cœur
qui bat sans battre,
en ignorant la peur.
*
Et ce serait maison creuse
comme celle où tu dors
avec candélabres, houppelandes.
Des carreaux opaques,
et la poussière fine !
Autour, un jardin,
l’ombre d’un chien noir.
*
L’œil ouvert,
tu ne verras plus
ni la suie, ni la cendre,
ni cet émoi sourd
annonçant la rupture.
L’azur béat !
*
Observe encore
la bibliothèque inondée,
les mots à vau-l’eau,
l’orthographe décapitée.
Le vain espoir !
*
Deux oiseaux à sinistre
et tempête criant haro !
De quelle cervelle
déchiqueter la moelle,
de quelle fatigue
accepter le poids ?
Hommage d'E. Savitzkaya à Jacques Izoard