Le titre du recueil Airs fait référence à des espaces aériens et à des apparences visibles, tout en impliquant les notions de légèreté et d'allégement.
Dans ce recueil, les poèmes sont brefs.
Dans le poème "Fruits", le poète met en avant la fascination et le charme inspirant dans son esprit cette vision de "Fruits" suspendus aux branches.
L'absence de ponctuation et de rime montre ce penchant du poète pour les vers libres.
Imagerie poétique remarquée :
. les "chambres des vergers", le poète compare ces derniers à des maisons possédant des chambres.
. les "globes suspendus" font une allusion métaphorique aux fruits des arbres qui débutent leur vie printanière.
. par l'emploi du verbe "colore", le poète personnifie le temps.
. les lampes que le temps "allume" montre des fruits aux parfums lumineux.
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Tout à la fin de la nuit
quand ce souffle s'est élevé
une bougie d'abord
a défailli
Avant les premiers oiseaux
qui peut encore veiller ?
Le vent le sait, qui traverse les fleuves
Cette flamme, ou larme inversée :
une obole pour le passeur
AU DERNIER QUART DE LA NUIT
extrait 4
Dans l’enceinte du bois d’hiver
sans entrer tu peux t’emparer
de l’unique lumière due :
elle n’est pas ardent bûcher
ni lampe aux branches suspendue
Elle est le jour sur l’écorce
l’amour qui se dissémine
peut-être la clarté divine
à qui la hache donne force
LE SECRET
Fragile est le trésor des oiseaux.
Toutefois, puisse-t-il scintiller toujours dans la lumière !
Telle humide forêt peut-être en a la garde,
il m'a semblé qu'un vent de mer nous y guidait,
nous le voyions de dos devant nous comme une
ombre...
Cependant, même à qui chemine à mon côté, même à ce chant je ne dirai ce qu'on devine dans l'amoureuse nuit.
Ne faut-il pas plutôt laisser monter aux murs le silencieux lierre de peur qu'un mot de trop ne sépare nos bouches et que le monde merveilleux ne tombe en ruine?
Ce qui change même la mort en ligne blanche au petit jour, l'oiseau le dit à qui l'écoute.
CÉLÉBRER GIACOMETTI
En cette fin d'après-midi d'avril 1964 le vieil aigle despote, le maréchal-ferrant agenouillé, sous le nuage de feu de ses invectives (son travail, c'est-à-dire
lui-même, il ne cessa de le fouetter d'offenses), me découvrit, à même le dallage de son atelier, la figure de
Caroline, son modèle, le visage peint sur toile de
Caroline — après combien de coups de griffes, de blessures, d'hématomes? —, fruit de passion entre tous les objets d'amour, victorieux du faux gigantisme des déchets
additionnés de la mort, et aussi des parcelles lumineuses à peine séparées, de nous autres, ses témoins temporels.
Hors de son alvéole de désir et de cruauté.
Il se réfléchissait, ce beau visage sans antan qui allait tuer le sommeil, dans le miroir de notre regard, provisoire receveur universel pour tous les yeux futurs.
Fin D’hiver
extrait 4
Vérité, non vérité
se résorbent en fumée
Monde pas mieux abrité
que la beauté trop aimée,
passer en toi, c’est fêter
de la poussière allumée
Vérité, non vérité
brillent, cendre parfumée
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