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3,69

sur 1102 notes
Quelle agréable surprise !
J'ai rarement eu autant de réticences à me lancer dans un roman, autant de plaisir à lire et finalement de regrets à le refermer. de vraies montagnes russes !

La serpe est le roman d'une enquête sur un fait divers sordide de 1941, l'assassinat d'une famille de châtelains et de leur bonne, affaire toujours non élucidée à ce jour.

Nous sommes en octobre 1941, dans un château du Périgord.
Henri Girard, le fils, appelle au secours.
Son père, sa tante et la bonne ont été massacrés à coups de serpe.
Tout était fermé. Henri est le seul survivant. Rien vu, rien entendu, il se comporte d'une drôle de manière. Alors naturellement les soupçons se portent sur lui, l' unique héritier...

Des réticences à le lire....

Oui, en effet, peu adepte du polar et autres policiers, encore moins passionnée de faits divers que je fuis autant que je peux, je ne suis pas la cible idéale.
J'aime néanmoins les énigmes et les bonnes histoires, mais pas trop vraies . Alors pourquoi cette lecture ?
Et bien, il y a environ un an, j'ai écouté avec beaucoup d'intérêt l'excellente émission de Fabrice Drouelle sur France inter, Affaires sensibles, portant cette fois sur notre affaire que je ne connaissais pas ou très vaguement. (Émission du 23 février 2023). D'ailleurs, notre auteur y participait. Passionnant !
Évidemment, on nous invite en fin d'émission à lire La serpe, chose dont j'ai eu assez envie de faire sur le coup mais toujours repoussée par la suite. Peut-être un peu trop sordide ?
Enfin, bref. Il me faudra attendre mai 2024 et le challenge Atout-prix qui consacre, ce mois-ci, le prix Femina, pour me lancer. Si c'est pour la bonne cause !
Me voici donc lancée, toute petite devant ce gros prix Femina 2017...Je ne faisais pas la fière, comme aurait dit ma grand- mère.

Plaisir de lecture...

Par quel bout, l'auteur allait-il aborder cette affaire ? Ne le connaissant pas, je ne savais pas à quoi m'attendre. L'incipit m'a destabilisé.
Le narrateur prend la route et raconte son voyage et ses déboires. Il a loué une voiture et a quelques soucis de pneus. Il part rarement seul ainsi, sans sa femme et son fils. Il nous livre plein de petites anecdotes de sa vie. Et me voici en train de lire des réflexions sur le club des cinq !
A ce stade, cela m'interpelle, m'agace un peu et puis je m'aperçois que cela me détend énormément.
Le narrateur dédramatise la situation, Et, finalement, je m'attache à ce personnage. Il est sympathique et diablement humain. C'est gagné, il m'a eu.
Mais, nous ne sommes pas ici pour papoter autour d'une tasse de thé mais pour enquêter. Et l'enquête commence.
A charge puis à décharge, hautement documentée, avec même des plans du château ! Une enquête passionnante que je vis au plus près, avec un écrivain enquêteur, plongé dans des montagnes de dossier dans la salle des archives et à deux pas du château !

Mon avis

Le style de l'auteur ne plaira peut-être pas à tout le monde car les digressions sont nombreuses. Elles sont très variées, parfois insignifiantes, parfois un peu déplacées, parfois très intéressantes et souvent très drôles. Je dois dire que j'ai ri plusieurs fois, et cela je ne m'y attendais pas !
L'auteur essaye de détacher son esprit et le nôtre de la scène de crime, pour se concentrer sur la résolution de l'énigme. C'est ce que faisait Agatha Christie. En ce sens, je trouve qu'il a réussi. J'ai plongé avec grand intérêt dans les archives, les comptes rendus d'audience,... Mais c'est très fourni !
L'auteur ne choisit pas de raconter l'histoire, mais relate les faits tels qu'ils sont apparus au procès tout d'abord, puis reprend le tout et repart à zéro. Cela fait beaucoup d'événements et de témoignages, qui bout à bout perdront peut-être quelques lecteurs. Personnellement, je ne me suis pas forcée. Je me suis même régalée !
Et l'histoire d'Henri Girard ne s'arrête pas là. Elle est mouvementée et complètement dingue. Il est entre autres connu pour avoir écrit le salaire de la peur, son premier roman, repéré par Clouzot qui en fera un film à succès. Bref, on ne s'ennuie pas !
Une lecture qui m'a rappelé un peu le mystère de la chambre jaune, une très très bonne surprise !
Je suis ravie de m'être enfin lancée !

Challenge Atout prix
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Quelle claque ! Et dire que je suis tombée sur ce livre par hasard dans une boite à livres ! Et malgré deux boulots et une vie quotidienne survoltée, j'ai réussi à avaler ces 600 pages. Un très grand merci à l'auteur pour ce moment : passionnant !
C'était tellement génial que pendant mes quelques semaines de lectures, j'ai embêté toute la famille, à table, avec cette histoire hors du commun et nous avons joué, tous ensemble, en quelque sorte, aux enquêteurs au fur et à mesure des révélations de l'auteur dont le sens du rythme et l'agencement des révélations frôlent le génie.
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En octobre 1941, le jeune Henri Girard, futur auteur du « Salaire de la peur » est le seul rescapé d'une tuerie dans laquelle sont massacrés son père, sa tante et la bonne… Incroyable récit qui nous livre tous les soupçons incriminant Henri Giràrd, avant de décortiquer, archives à l'appui, toutes les preuves de son innocence, et de proposer un scénario de la nuit du crime. Mais ce n'est pas qu'une somme documentaire : avec son art de la parenthèse (d'abord déconcertant (voire irritant)), l'auteur nous invite avec drôlerie dans son quotidien.
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Il est des livres qu'on ne peut pas lâcher (malgré leur poids, celui-ci dépasse le demi-kilo) et LA SERPE prend une bonne place dans cette catégorie.
Jaenada revient sur le triple meurtre du Château d'Escoire et reprend l'enquête à zéro avec ses maladresses, son humour (irrésistible !), mais surtout son bon sens qui vont l'amener à reconsidérer la culpabilité d'Henri Girard, personnage à la fois truculent et inquiétant, auteur du SALAIRE DE LA PEUR. La précision du travail, l'esprit singulier du narrateur et la plume pleine de vigueur (bien qu'inégale - je me permets ces parenthèses qui sont l'un des traits caractéristiques du commentaire de Jaenada justement) de l'auteur entraînent le lecteur dans une véritable addiction qui raccourcit nos nuits et pèse sur le réveil du matin.
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La découverte de Philippe Jaenada et sa petite femelle m'avait fortement impressionné et c'est donc avec une petite appréhension, une petite peur de la déception après un livre aussi fort que j'ai attaqué ce second récit.
Et la magie a recommencé, j'ai plongé tête première dans cette histoire ou plutôt ces histoires car on découvre tour à tour une saga familiale, une chronique de la France occupée, une enquête policière et judiciaire qu'on peut qualifier de partiale et on peut même parler de critique littéraire lorsque Philippe Jaenada nous parle de l'oeuvre littéraire de Georges Arnaud dont je ne connaissais pas le passé et est pour moi une véritable découverte.
L'effet de surprise ne jouant plus les nombreuses digressions que l'auteur impose dans son récit sont parfois un peu lourdes mais comme souvent elles sont teintées d'humour cela passe relativement facilement.
Un excellent moment de lecture tout à la fois délassant de par son enquête policière et instructif de par la découverte de ce fait divers atypique.
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Et voilà une nouvelle enquête de l'inspecteur Jaenada. Il s'attaque ici à l'affaire Henri Girard, alias Georges Arnauld, l'auteur du Salaire de la peur, accusé d'avoir assassiné son père, sa tante et une bonne. Une enquête, ou plutôt un roman-enquête, où l'enquête prend largement le pas sur le roman. Un livre moins enlevé, plus sombre et plus sobre que ses précédents "Sulak" et "La petite femelle"  Peut-être parce que l'accusé est moins sympathique au premier abord que Bruno Sulak ou Pauline Dubuisson. Mais comme cette dernière il est rejeté par la société et subit l'acharnement de la justice.
Dans ce livre l'analyse sociologique s'efface et la réalité des faits s'imposent. Il peut sembler parfois lourd quand l'auteur s'acharne à décrire la scène de crime ou la chronologie des événements. Pour le dire franchement il refait l'enquête, s'attachant au moindre détail (il peut être déterminant), va fouiller les zones d'ombre négligées par l'enquête officielle qui était essentiellement à charge et nous livre quasiment l'assassin. Je n'en dis pas plus !
Pour résumer : moins de « charme » que les livres précédents, mais plus de sérieux.
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La serpe - Philippe Jeanada

C'est un roman qui relate des faits réels. L'assassinat, dans un château du Périgord, de trois personnes, pas de témoins. Seulement le fils d'une des victimes dormait dans une chambre au premier étage et n'a rien vu rien entendu.
Mais voilà l'enquête, la rumeur, le qu'en-dira-t-on et le voilà en prison inculpé d'un triple meurtre.

Et soixante quinze ans plus tard l'auteur qui est un ami du petit-fils de « l'assassin » va reprendre l'enquête. Il va fouiller toutes les archives mises à sa disposition et il va démêler le vrai du faux ou tout au moins essayer.

C'est un très bon roman, passionnant, très intéressant mais la façon dont Philippe Jeanada l'a écrit est très pénible à lire. Il ouvre des parenthèses, qui ne sont pas toujours refermées, pour parler d'un autre moment du récit ou pour faire des digressions qui n'ont absolument rien à voir avec l'histoire. Il parle de ces précédents romans si bien qu'à un certain moment je ne savais plus si les personnages dont il parlait étaient des personnages de « La Serpe » ou d'un autre roman. C'est très éprouvant à lire

Sinon c'est un bon roman Mais accrochez vous pour le lire
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Je suis une grande fan de Philippe Jaenada et c'est donc avec joie que j'ai lu La Serpe, son tout nouveau roman !

La Serpe est dans la lignée des autres romans de l'auteur : un mélange entre les réflexions, les anecdotes sur la vie personnelle du romancier et un fait divers qui va imprégner sa vie pendant le temps de son enquête. La Petite Femelle avait été une véritable révélation, il en va de même pour La serpe. J'aime énormément la faculté de l'auteur à mélanger vie personnelle et fait divers puisque les deux sont aussi importants l'un que l'autre pour rendre l'oeuvre de Jaenada absolument unique.

Si le fait divers est terriblement sombre, l'obscurité est contrebalancée par l'arrivée de l'auteur qui a un humour absolument génial, une faculté à l'autodérision, j'aime autant ses recherches sur l'affaire Girard que ses propres questionnements. C'est un roman absolument fascinant du fait du narrateur mais aussi du fait des mystères qui imprègnent son raisonnement sur le triple assassinat.

Je me suis donc encore une fois régalée, j'ai eu l'impression de faire partie de ces investigations comme si j'étais au coeur d'un roman à la Conan Doyle ou Agatha Christie mais avec en plus la personnalité captivante de Jaenada. En se focalisant de manière si addictive dans cette enquête, le roman en devient un véritable page turner.

En définitive, encore une fois un excellent roman de Philippe Jaenada !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Le triple crime d'Escoire, à deux pas de Périgueux, sous l'Occupation, chacun amateur de fait-divers le connaît, entre les diverses émissions de Pradel et Hondelatte, et surtout les livres de Guy Penaud et de Lagrange. Autant le dire de suite, je n'ai pas adhéré à ce gros pavé découvert à la suite de sa promotion forcenée et de la découverte de son auteur, Philippe Jaenada. Certes, la narration est documentée, essentiellement basée sur un gros dossier d'instruction. Pour autant, son récit est des plus digressif, péniblement digressif à dire vrai, cela en devient vraiment épuisant car ces parenthèses, foncièrement narcissiques mais parfois drôles, alourdissent l'enquête et surtout son récit. Bref, ce livre littéralement roboratif m'est tombé des mains à plusieurs reprises. Il aurait mérité un sacré lifting, c'est dommage au regard du labeur effectué par son auteur. A tout prendre sur ce sujet, le volume plus ancien du commissaire Penaud, fouillé et fruit d'une enquête sérieuse, m'est apparu bien plus intéressant sur le fond. Pour autant, du point de vue littéraire, un bon livre sur cette énigme criminelle reste à écrire.
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Dans « la Serpe », il y a Henri Girard, le grand père d'Emmanuel, un ami de l'auteur. Il a connu l'occupation, puis bourlingué en Amérique du sud, est revenu avec un roman « le salaire de la peur » écrit sous le nom de George Arnaud, il a vécu des vies multiples, au service des autres en particulier.
Gorge Arnaud est un aventurier au grand coeur, mais dans sa jeunesse c'était un homme capricieux, violent, qui a fait les 400 coups et dépensé sans compter l'argent de papa, un petit morveux peu recommandable. Il est accusé en 1941 d'avoir sauvagement assassiné à coups de serpe son père, sa tante, la bonne, de façon violente. Enquête, bâclée, coupable évident… Procès, et surprise, acquittement et changement complet de vie pour Henri Girard.
Pas la peine d'en dire plus, à vous de lire, car Philippe Jeanada est bel et bien parti enquêter sur les traces d'Henri Girard. On l'imagine, Sherlock Holmes, de temps modernes qui mène une enquête minutieuse, s'embarque dans les sentiers comme dans les impasses, ne laisse aucun indice de côté, aucun interrogatoire, chaque mot est pesé, analysé, comparé.
On est loin du thriller classique, et pourtant ce roman est un véritable régal. Quel plaisir de lire cette enquête, cet humour détonnant et décapant. Car l'auteur nous embarque dans son vécu, dans la voiture, en famille, tout y est, c'est dense, précis, et en même temps, on rigole, on éclate de rire, on craint, on cherche à comprendre. Et il nous trouble, on se laisse emporter par sa faconde, son style, son enquête, ses mots, un régal que je ne peux que vous conseiller.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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