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sur 1096 notes
Enquête journalistique sur un triple meurtre qui a eu lieu en 1941 en plein coeur du Périgord, et dont la légende populaire veille à entretenir la culpabilité du présumé coupable qui fût finalement acquitté.

Comment savoir si vous aimeriez ce livre ?

Il faut savoir que « La serpe » n'est pas l'histoire de ce dramatique fait divers, mais l'histoire de Philippe Jaenada qui va enquêter sur ce dramatique fait divers. Si cette nuance est un détail pour vous, pas sûr que vous appréciiez ce pavé.
Parce qu'en plus d'inonder le lecteur de digressions (c'est la première fois que je vois des triples parenthèses pour faire des apartés de plusieurs lignes), l'auteur reprend tous les détails de l'enquête menée à l'époque. Et si vous avez le sens de la nuance comme Philippe, il se pourrait que vous soyez atterré par les conclusions tirées par les enquêteurs de l'époque.
« La serpe » fait appel au côté scientifique, cartésien et logique de son lecteur.

Si ces derniers mots provoquent chez vous des suées froides, ou si tester votre sens de la déduction vous fait bailler d'avance, sachez tout de même que le coupable acquitté, qui a passé plus d'une année incarcéré, est Georges Arnaud, auteur, entre autres, du roman « le salaire de la peur ». Ça pourrait intéresser les fans.

Maintenant, c'est à vous de voir…
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"Quelque chose s'était cassé en lui, il essayait de tirer un trait définitif, il ne cherchait même plus à savoir qui pouvait être le coupable."

Inconnu et imprévu.
Ramper dans l'ombre.
La mort qui flotte.
Continuer de chercher.

La couverture colorée style Cluedo, le titre et les plans au début de ce livre me mettent dans l'ambiance. Cela fait jeu, énigme, indice, enquête.

Une enquête, une contre-enqûete, une quête de vérité.
Minutieuse, détaillée sur une histoire vraie, hideuse et sordide.

Une analyse précise, acérée, détaillée, méticuleuse, serrée, méthodique, d'une barbarie commise au château d' Escoire, en Périgord.

Que de volonté, de patience, d'énergie, de prudence, de ténacité pour le décryptage de ce drame sanglant.

C'est intéressant, foisonnant, prenant, oppressant, fascinant mais j'avoue m'y être parfois un peu perdue.

Les anecdotes personnelles au milieu de ces recherches, archives, procès-verbaux, pistes, expertises, faits, soupçons, dossier d'instruction, hypothèses, suppositions, informations, perspectives, doutes, témoignages, réflexions, questions, cheminement...sont attachantes, amusantes, émouvantes et rafraîchissantes.

L'auteur éprouve un intérêt sincère pour les faits divers, les crimes.
Il a envie de se mettre à la place des personnes concernées. Victimes ou coupables.
Cela doit être bien difficile de ne pas interpréter, présumer, et se projeter.

J'ai découvert cet écrivain avec intérêt en lisant ce roman- enquête sur ce triple crime abominable.

Résoudre une énigme, écrire un roman policier c'est ce que souhaitait Philippe Jaenada.
C'est fait.
Et c'est bien fait.

Le dossier se referme.
Le livre aussi.


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Il m'a fallu du temps, pour en venir à bout) et plus d'une fois j'ai failli laisser tomber cette serpe rouillée (qu'Henri avait empruntée trois jours avant le drame), mais aiguisée (par qui ?) et tachée de sang.
Je reprendrai l'image de Philippe Jaenada lui-même, le club des Cinq, qui illustre la première et la dernière page de son roman : comme dans les romans d'Enid Blyton où "c'est vrai, en général, dans le Club des Cinq, les trois premiers quarts du roman, il ne se passe rien". En dehors de l'icône orange qui clignote sur le tableau de bord. Quel suspense ! Un pneu serait-il en train de se dégonfler ?
Combien de pages remplies de mots inutiles et de personnages multiples qui n'intéressent personne et qui viennent se greffer dans une histoire où ils n'ont rien à faire? Et des anecdotes (humour ?) qui n'apportent rien (même pas un sourire !) ! Il rencontre les descendants de certains témoins, et certains témoins eux-mêmes. Il rapporte tous leurs entretiens, pratiquement mots pour mots. Il épluche des cartons remplis de lettres, celles d'Henri, de son père, de leurs parents et amis. Tout ça pourquoi ?
le sujet pourtant m'intéressait à double titre : un mystère autour d'un triple meurtre qui avait défrayé la chronique en son temps dont le principal suspect tenu pour coupable au vu de nombreux témoignages, avait été déclaré innocent. Mais pourtant, aujourd'hui encore, pour certains, Henri Girard était coupable, il a sûrement assassiné son père, sa tante, leur bonne. Et apprendre que cet Henri Girard n'était autre que Georges Arnaud, l'auteur de "Le Salaire de la Peur" dont Clouzot avait tiré un film magistral, piquait ma curiosité. Je voulais en savoir plus sur le bonhomme.
En définitive, la phrase de Maître Garçon, l'avocat d'Henri, résume l'affaire : "qui peut le croire assez ignoble pour tenter de faire acquitter l'assassin de l'un de ses meilleurs amis. S'il a accepté de prendre sa défense, c'est qu'il est absolument convaincu de son innocence. " .
Et toutes les recherches de l'auteur pour trouver la vérité, tous ces dossiers compulsés, toutes ces reconstitutions patiemment réalisées, aboutissent toutes à la même conclusion et nous restons sur notre faim. À priori, le coupable court toujours. Tout ça pour ça…
Mais à la sortie de ce roman, le jury du prix Femina y a vu les pépites que moi, je n'ai pas su voir.
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En 1943, Henri Girard est accusé d'avoir assassiné à coups de serpe son père, sa tante et la vieille bonne au château d'Escoire près de Périgueux
Défendu par Me Maurice Garçon, il est acquitté contre toute attente. Il quitte alors la France pour l'Amérique du Sud
. Ruiné, il rentre en France et devient écrivain à succès sous le nom de Georges Arnaud, auteur notamment de "Le salaire de la peur" qui sera adapté au cinéma.
Jaenada refait l'enquête soixante dix ans plus tard. Il passe quelques semaines à Périgueux
Et il se met en scène reconstituant le crime et le procès. Il décrit ses déambulations entre l'hôtel Mercure et la collection de purs malts du Garden Ice Café, et Escoire (le château ne se visite toujours pas  ; lil relate ses conversations avec les uns et les autres (il n'existe évidemment plus de témoins de l'époque,. Il reconstitue l'affaire, nous donnant entre autres un plan du château qui fleure bon les romans d'Agatha Christie. Après en avoir terminé avec Henri Girard, il reprend l'enquête et trouve le « vrai » coupable (selon lui, bien sûr). Et on y croit, parce Jaenada a beaucoup de talent.
Le livre est émaillé de considérations sur sa vie privée et sur sa femme. En les lisant, on se dit que cette dernière a une sacrée patience. Il est vrai qu'elle doit être habituée, étant mise en scène dans pratiquement tous les livres de son mari (il s'est calmé dans les derniers)
A ce sujet, j'ai remarqué que ceux qui n'ont pas aimé le livre reprochent essentiellement à l'auteur ses parenthèses et ses digressions. Mais les parenthèses et les digressions, c'est l'essence même de Jaenada! Et c'est précisément pour ça qu'on l'aime (quand on l'aime, bien sûr)
Pour ceux qui l'aiment, le livre, curieux objet littéraire non identifié mêlant enquête policière et autofiction, est passionnant et très drôle
Son cadre est un attrait de plus pour les Périgourdins dont je fais partie, qui peuvent s'essayer à retrouver le Périgueux de l'époque.
Le château d'Escoire existe toujours. Il ne se visite pas (en tant que monument, il n'a pas d'intérêt)
Un autre livre a été consacré à cette affaire « La serpe rouge » de Nan Aurousseau, Editions Moissons Noires, 2021. Je ne conseille pas de le lire ; il est écrit dans un style épouvantable et en définitive parle fort peu de l'affaire mais se perdant dans des considérations historico-politiques hors de propos et qui ne démontrent que son ignorance presque totale de la période

Dans Mon journal dans la grande pagaïe, volume du Journal de Jean Galtier-Boissière pour les années 1945 et 1946 (Editions La Jeune parque, Paris, 1947, réédition numérique FeniXX 2019) , l'affaire est mentionnée comme suit :
 « Quant à Garçon, il nous retrace l'enquête personnelle qu'il entreprit pour confondre le juge d'instruction et prouver l'innocence du fils de notre ami, l'historien Georges Girard, accusé d'avoir assassiné en série son père, sa tante et la bonne ! Lorsqu'il débarqua à Périgueux, Garçon fut hué par la foule ; après l'acquittement de son client qui avait passé dix-huit mois en prison préventive, l'avocat fut porté en triomphe !Bizarre personnage, très balzacien, que ce Georges Girard, avec sa trogne de grognard aux grosses moustaches rousses, mal fringué, négligé, rarement lavé, couchant avec un vieux chandail crasseux et occupant trois pièces sommairement meublées au milieu d'un château de quatre-vingt mètres de façade »
Quelle fut la stupéfaction de Garçon lorsqu'à la liquidation des biens de la victime, qu'il avait toujours considérée comme besogneuse, l'avocat apprit que la succession était de l'ordre de 12 millions ! » Pour information, cette somme de douze millions de francs (anciens) représente une somme de trois millions six cent mille euros

Le Journal de Galtier-Boissière en quatre volumes représente un document passionnant sur l'Occupation, la Libération et les dernières années quarante ; on le trouve facilement dans l'édition numérique,

Sur l'affaire Girard, voir aussi « Journal 1939-1945 » de Maurice Garçon, Les belles lettres, 2015
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Philippe Jaenada a décidé de jouer au détective et de mener l'enquête sur le triple meurtre du château d'Escoire. C'était en 1941, le père et la tante d'Henri Girard ainsi qu'une domestique ont été assassinés, une nuit d'octobre, à coup de serpe. Henri Girard, le fils de la maison, a d'abord été accusé de parricide et de meurtre avant d'être acquitté après plusieurs mois passés en prison et un procès retentissant.
Pourquoi est-ce que l'auteur s'est intéressé à cette histoire? Parce qu'Henri Girard, tout le monde le connait sous le pseudonyme de Georges Arnaud, l'auteur du Salaire de la Peur. Et parce que le petit-fils de celui-ci a demandé à Philippe Jaenada de se pencher sur ce mystère familial car aujourd'hui, personne ne sait qui est vraiment l'auteur de cette boucherie.

L'auteur nous retrace dans la première partie de ce pavé de plus de 600 pages la vie d'Henri Girard/Georges Arnaud et de sa famille. Ensuite, place à l'enquête, menée en partie sur le terrain, dans la région de Périgueux, au récit du procès et des plaidoiries, ainsi qu'aux réflexions et hypothèses.

Le style de Philippe Jaenada peut en énerver certains. Parce qu'il digresse l'ami; il profite que la plume lui appartient pour parfois nous raconter sa vie, pour nous rappeler qu'il a déjà écrit au moins un livre avant celui là, pour nous dire que le pneu de sa Meriva se dégonfle sur l'autoroute, pour nous narrer ses petites mésaventures avec les périgourdins,... Et donc, pour certains, son roman enquête est imbuvable.
Pour ma part, je pense que ces interludes étaient soit salutaires pour le lecteur, telles quelques bouffées d'oxygène dans une ambiance oppressante et complexe; soit permettaient de mieux comprendre la suite du cheminement de la réflexion de l'auteur.
Et j'avoue que j'aime cette gymnastique intellectuelle que pratique Jaenada en retournant dans tous les sens les éléments mis à sa disposition pour tenter de conclure par l'absurde certaines hypothèses. Il finira par nous livrer une conclusion... personne ne saura jamais dire à quel point il a tort ou raison, mais ça tient la route.

La Serpe ne laissera donc personne indifférent, soit vous allez aimer, soit vous allez détester !
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Ce livre m'avait été offert à sa sortie et ce n'est que cette année que je l'ai finalement ouvert. Heureusement d'ailleurs, car j'ai vraiment beaucoup aimé cette "enquête" menée par Philippe Jaenada, qui revient sur le triple meurtre qui a eu lieu au château d'Escoire en 1941. Henri Girard (qui deviendra plus tard Georges Arnaud), seul survivant, est de suite considéré comme le coupable. Il sera pourtant acquitté au terme du procès en 1943.
Le livre peut être divisé en deux parties : au départ l'auteur revient sur l'enfance d'Henri et reprend toutes les constatations que l'on a pu faire : le fils Girard est colérique, dépensier, un peu fou, entretient des relations houleuses avec son père et sa tante et cela ne serait pas étonnant qu'il les ait tués pour hériter d'une somme d'argent considérable. Dans un second temps, nous découvrons le travail de recherche de Philippe Jaenada. Avec minutie, il reprend toutes les pièces de ce dossier complexe, jamais réellement élucidé, il explore toutes les pistes, met en lumière des incohérences, et nous montre, au fil des pages, sa vérité.
Si j'ai eu un peu de mal à rentrer dans le livre au départ, je m'y suis ensuite totalement plongée tant le travail de l'auteur est bien mené : aussi bien dans ses recherches que dans son écriture, toujours agréable à lire et parsemée ça et là de petits apartés toujours drôles.
Un roman dense mais une lecture tout à fait passionnante donc.
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J'ai découvert Jaenada avec ce roman... et je n'ai pas été déçue ! Partir d'un simple fait divers pour alimenter plusieurs centaines de pages sans que l'on ne s'ennuie jamais constituait un vrai challenge qui est ici relevé haut la main. Il faut dire que le récit ne s'arrête pas au développement du fait divers en question, il s'enrichit d'une véritable enquête personnelle, bien longtemps après les faits, sur la personnalité du présumé tueur, mais aussi de longues et truculentes digressions, des parenthèses dans les parenthèses, qui nous emmènent parfois bien loin du sujet, et va même jusqu'à évoquer d'autres faits divers relatés dans d'autres livres de l'auteur, sans oublier des épisodes anecdotiques de sa vie familiale. Bref, un roman où l'on se régale de bout en bout, où on a l'impression de suivre pas à pas les réflexions, les interrogations mais aussi les déplacements de l'auteur dans la région du meurtre, au cours d'une semaine à Périgueux et dans ses alentours, sur les traces de personnages qui y ont vécu il y a plus de 60 ans. Un régal !
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Voici un roman bien atypique...
Philippe Jaenada, que je découvre ici, s'inspire de faits réels pour raconter de manière très personnelle et impliquée sa version de l'histoire d'Henri Girard, écrivain français du XXème siècle qui accéda à la renommée grâce à son roman "Le salaire de la peur", publié sous le pseudonyme de Georges Arnaud.
C'est là un bien pâle résumé de sa vie, et par conséquent de ce livre, tant la vie du bonhomme est rocambolesque et incroyable.
Il semble avoir eu mille vies, et Philippe Jaenada le rend parfaitement par son écriture ultra dense, passant d'une idée à une autre avec une vivacité qui donne parfois le tournis.

L'événement central du récit est le fait divers sanglant qui donne son nom au roman, car "La serpe" s'avère l'arme d'un crime atroce : l'assassinat du père et de la tante d'Henri ainsi que de la bonne dans le château familial. Tout semble accuser le jeune homme, présent dans la demeure la nuit du crime, mais il est finalement acquitté.

C'est là une histoire qui ne laisse pas indifférent, assurément, mais le récit se perd pour moi trop souvent dans d'innombrables détails, quand ce n'est pas la vie de l'auteur qui s'en mêle. La progression s'en trouve parfois laborieuse, souvent malaisée, et même si l'on a envie de connaître la suite c'est une lecture qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.
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Il y a quelques mois, j'ai adoré une nouvelle de Philippe Jaennada qui s'appelle (je crois) Proust à la plage. Quand Au Printemps des monstres est sorti, je l'ai aussitôt ajouté dans ma liste des "to read" mais, comme je lis beaucoup et que je suis radin, j'ai d'abord acheté La Serpe en version numérique, à 5€. de plus, La Serpe avait croulé sous les excellentes critiques. Bon ben, heureusement que je n'ai pas acheté la version brochée ! Qu'est-ce que je m'emmerde ! 17% du livre et toujours pas un mot sur le meutre. Des digressions à n'en plus finir entre parenthèses, elles mêmes enchassées dans des parenthèses. Je n'y comprends rien. Je ne comprends pas qui est Pauline Dubuisson ni ce qu'elle vient faire là à part de l'autoprommotion pour un autre bouquin de Jaennada. Car, en définitive, l'auteur ne parle que de lui, de son Goncourt raté (j'espère qu'il le l'aura pas non plus pour le Printemps), de ses autres bouquins, de son Opel meriva. Cette lecture m'est tellement pénible et horripilante que j'abandonne.
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Cela faisait un moment que je n'avais plus donné un retour de livre !
Je viens de terminer « La serpe » de Philippe Jaenada….
Que dire ? Gros coup de coeur pour cet auteur, qui a réussi à me captiver sur cette sordide histoire durant plus de 600 pages.

J'en ressors chamboulée car l'investigation réelle, ce travail de fourmi de l'auteur nous trouble, car nous rentrons pleinement dans cette affaire non élucidée. (Mais avec le livre n'a-t-on pas la réponse ? peut-être…)

Sa manière d'écrire m'a séduite, ses digressions, son ironie aussi ! Depuis, cette histoire me hante..La serpe..Je me pose des questions, je repense à toutes ces incohérences. le fait que cette histoire restera désormais dans le passé nous pousse avec l'auteur à être ému pour ces victimes.

Je recommande ce roman tant par l'incroyable histoire, le personnage troublant de ce fameux Henri Girard…Mais aussi par l'investigation menée d'une manière bien étrange à l'époque.
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