Je viens de le terminer et je peux vous dire que c'est un livre qui vaut le coup de le lire.
C'est l'histoire de 2 familles cévenoles l'une est une famille paysan protestante et l'autre des mineurs catholiques et nous vivons avec eux au fil des saisons dans les cévennes, avec leurs problèmes, leurs ambitions mais aussi leurs peines, leurs joies et leurs amours.
Oui vraiment c'est un très beau livre qui m'a laissé une très bonne impression.
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La vie avait repris et la population supportait vaillamment et avec dignité restrictions et interdits, persuadée que cette situation ne pouvait s'éterniser. Le rationnement, souci désormais quotidien, obsédait les mères de famille et les parents de prisonniers, lesquels réclamaient des colis de nourriture pour, disaient-ils, tenir le coup. Mais comment faire des colis quand on est dépourvu ?
Du sucre ? Point ! En lieu et place, des pastilles de saccharine. Du café ? Un ersatz de café serait plus juste à dire, fait d'orge grillée et de chicorée. Le chocolat ? Mieux valait ne plus y penser. De même que le savon, la farine et tout à l'avenant !
Travailler dans une filature n'était certes pas une sinécure et la plupart des jeunes filles de la campagne vivaient cette période transitoire de leur existence comme un palier dans l'attente, celle d'un époux, et, en aucun cas, n'enviaient le sort des filles de la ville.
L'apprentissage de l'écriture, plus laborieux, lui demandait une attention continue pour maîtriser cette rugueuse et imprévisible plume du Sergent-Major, pleine de traîtrise envers les débutants. Le papier qui s'effiloche, la pointe qui s'écarte et c'est la tache, le pâté ridicule et horripilant !
Le calcul était pour lui une sorte de récréation tant il y prenait du plaisir, épatant sa maîtresse par la rapidité et la justesse de ses opérations, par la logique de son raisonnement mathématique.
Les défauts de sa femme, il avait appris sinon à les aimer, du moins à vivre avec et, tous les jours de sa vie, il se réjouissait de son choix : Nathalie était la femme dont il avait besoin, fragile d'apparence, forte et entêtée, courageuse et vaillante. Son corps avait acquis, avec la naissance de ses enfants, des formes amples mais toujours gracieuses qui lui apportaient le soir le repos du guerrier ; leurs divergences diurnes n'étaient que complémentarité dans le lit conjugal.
Ne mets pas tous tes œufs dans le même panier, lui répétait souvent son grand-père Étienne.
Cet aïeul tant aimé avait toujours été de bon conseil. Ne voulant pas céder à la mode du « tout vignoble », Marceau ensemençait en blé et en maïs des terres qu'il louait çà et là, agrandissait son oliveraie et, depuis quelques mois, venait d'étendre son domaine, poussé en cela par l'ami de son père, devenu son oncle par double alliance.
Mireille Pluchard partage ses souvenirs à la Foire du livre de Brive.
En savoir plus sur son roman "Les Souffleurs de rêves" : http://bit.ly/2Buxmzz
Dans les Cévennes, la lignée des Vilette, gentilshommes verriers, va-t-elle s?éteindre avec Elias, dernier du nom ? Une descendance inespérée scelle l?avenir de toute une dynastie et attise les rivalités de clans?