Le procès de Tokyo

Unique livre francophone (à ma connaissance) sur le procès de Tokyo. Fait révélateur qui montre en quoi ce procès est relativement délaisser en France mais également dans le monde, notamment au profit de "son grand-frère", le procès de Nuremberg. Même au Japon, essentiel pays protagoniste de ce procès avec les Etats-Unis, le procès semble être occulté comme une époque obscure du pays. Suite à cela, une forme d'amnistie collective se crée. On aura tendance à se souvenir de ce procès de l'exécution de 7 condamnés et le reproche d'une justice de vainqueurs.
Ce livre nous décrit ce procès prenant lieu dans les anciens locaux du ministre de la guerre, ce qui peut donner une portée symbolique au procès. Pendant près deux années, 28 accusés, minutieusement choisis parmi les criminels de catégorie A, vont se rendre, presque, quotidiennement dans ce lieu pour y être jugés. Parmi eux, on retrouve des ministres, des militaires et un conseiller impérial. Les accusés ne sont pas les seuls à être évoqués, juges et procureurs sont, bien évidemment, décrit dans leur contribution procès. Respectivement au nombre de 11 et 12, ils sont tous choisis par le SCAP, MacArthur. On notera d'ailleurs que ce personnage a un pouvoir considérable dans le déroulement du procès, il est également libre d'intervenir par exemple en atténuant les peines du tribunal - bien qu'il ne le fera guère. Ce procès international et "son grand-frère" seront les précurseurs d'une cour de justice international. Au cours de ce procès, les juges et les procureurs retraceront linéairement les exactions commises par le Japon de 1928 à la fin de la guerre (2 septembre 1945). Tous les crimes et violences seront catégorisés de façon ternaire : 1) crimes contre la paix, 2) crimes de guerre et 3) crimes contre l'humanité. Les 55 chefs d'accusations seront divisés dans ces trois catégories.
Au cours de ces années de procès, les crimes des accusés seront décortiqués, défendus par un contingent nippo-américain. Ce procès révolutionnaire ne se déroulera sans aucun problème, on peut noter les problèmes de traductions et liés au preuves. le procès, au final, se soldera par des peines de prisons allant jusqu'à perpétuité, des condamnations à mort. Aucun des accusés ne sortira du procès sans être jugés coupable. Sur l'ensemble des juges, suite au jugement, des opinions dissidentes voit le jour chez les juges eux-mêmes, bien que l'unanimité signa le jugement final (sauf le juge indien, Pal). le procès qui avait commencé le 3 mai 46 par la lecture de l'acte d'accusation se termine le 21 décembre 1948 par la mise à mort des 3 derniers condamnés (sur 7).
Bien que le livre soit véritablement intéressant, sa lecture peut se voir perturber par des problèmes de dates et le fait que le patronyme, pour les personnes Japonaises, ne soit inversé avec le prénom. Egalement je pense que l'oeuvre aurait pu être plus longue, nous livrant un nombre plus conséquent de détails notamment sur les accusés.
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