Rose, protagoniste, vit la nuit. Elle travaille dans le milieu du spectacle, un métier physique qu'elle partage avec un ami de longue date. Les fêtes s'enchaînent, elle s'endort au petit matin... Complètement déphasée de la réalité de nombre d'entre nous, elle vit à 200 à l'heure. Cet acharnement à vivre se traduit par une écriture rapide, syncopée.
Mais Rose est-elle satisfaite de cette vie ? Son emménagement dans un nouvel appartement et sa rencontre avec ses nouveaux voisins vont provoquer une remise en question de ce quotidien en marge....
Car finalement, Rose ne refuserait-elle pas de devenir adulte ?
Mais être adulte, est-ce si mal ?
Le rythme d'écriture et les paragraphes courts et aérés nous entraînent dans cette histoire et nous tiennent en haleine.
Mon seul bémol est sur cette fin qui n'en est pas une qui et qui nous laisse sur notre faim... Que pourrait-il se passer ? Une suite serait-elle envisagée ou envisageable ?
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Et tout à coup, sous la porte du premier, la porte à gauche, ça vient de là, ma vie bascule. La mélodie. Une mélodie qui me transperce de sa vérité, tourne, se lasse et persiste, douce comme une agonie. Je m'arrête, je perds pied, finie la vie matérielle et les fruits qui tombent. Je me laisse atteindre au son du hautbois, ou d'un cor, je veux dire, je voudrais rester inflexible face au péril de l'émoi mais l'air que j'entends me fait choir à même les marches. Je suis ensorcelée par ce qui rentre en moi, le piano me parle et je comprends ce qu'il dit, je saisis quelque chose au-delà des ondes, un chant qui me secoue et quand l'orchestre s'empare de ce chant, je suis transportée au bout du monde, jusqu'aux portes du ciel, mais pas un ciel de nuages qui enferme dans la mort, mais un ciel plein d'oiseaux, une galaxie sans mur ni couleur. La rêverie que célèbrent, unis, le piano et les cordes, couronne cette culminance.
J'étire mon corps reptile, me lève, me douche dans mon corps volatile, ventile ma cage, comme un oiseau, grâce à une brise venue du Nil, puis descends chez Marianne, en espérant me cogner contre le funambule. Mélomane Funambule.
Mélobule.
C'est ça la foi. c'est trouver des mots doux à des gens qu'on ne connaît pas.
Je raconte la Cité, les concerts, mais avant tout, la douceur de Marianne, le musicien qui me déroute, le bébé bouclé que je voudrais apprivoiser, le couple coeur-peluches qui va m'inviter à dîner.