"On écrit surtout pour se taire avec plus de recul". C'est par cette phrase que
Gil Jouanard clôt ce recueil. Je comprends mieux cette impression d'absence ressentie à sa lecture. Une absence du poète, pour mieux imposer une présence au monde, un regard qu'on peut faire sien.
Jouanard sait faire ressentir le craquement d'un vieux bois sec, des voix lointaines, la pluie, la rue, le chat, le livre. Tout cela donné à vivre, à se réapproprier par des expériences qui nous appartiennent et qui font résonner le poème. Si perdus dans le quotidien et pourtant sortis de leur indigence, sublimes de banalité, les voilà qui suscitent un frissonnement de bonheur! Une réconciliation avec l'ici-maintenant.