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EAN : 9782226104922
270 pages
Albin Michel (06/05/1999)
4.2/5   5 notes
Résumé :

On savait depuis longtemps que Jung s'était intéressé à l'Orient, mais on connaissait surtout ses textes sur le bouddhisme - qu'il s'agisse du zen ou du bouddhisme tibétain.

Sa profonde relation avec la tradition indienne du tantrisme nous est révélée ici par son séminaire sur le yoga de la Kundalinî - une forme de yoga où les images symboliques ont le plus de force, et où l' " image cosmique " qui réside en chacun de nous est le pl... >Voir plus
Que lire après Les Energies de l'âme : Séminaire sur le yoga de la Kundalini donné en 1932Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Fut un temps où l'on allait écouter C.G.JUNG avec autant de détermination que nous cliquons sur WKPD pour nous instruire des ingrédients permettant de réaliser un bon aligot. Peu importe ce que CGJ pouvait bien raconter, dans le fond : on venait surtout chercher auprès de lui des raisons de se sentir intelligent. Nous éreintons-nous ensuite à croiser nos sources pour vérifier que ce que l'on nous raconte est exact ? Non. Nous souhaitons simplement constater que d'autres se sont fatigués pour nous faire entendre des histoires qui semblent vraies. Ainsi apaisés dans l'harmonie du monde que nous constatons, nous fermons les yeux, et nous oublions tout ce qui fut si coûteusement transmis d'une cervelle à une autre.


Les principaux textes du bouddhisme venaient seulement d'être traduits en allemand lorsque Jung tint ses conférences sur le Yoga de la Kundalinî, soutenu dans son autorité par l'indianiste Hauer. Bien qu'il semble s'intéresser de très près à ces textes – ne nous y trompons pas – il cherche essentiellement à les accommoder à sa sauce jungienne. Ainsi transpose-t-il ces enseignements orientaux à sa théorie de l'individuation comme on fait sauter un mourant d'une civière à un brancard, pour qu'il fuse plus vite à travers les couloirs de la morgue. Cherche-t-il à rendre sa psychologie plus compréhensible en l'ornant de métaphores orientalisantes, alors que personne ne pane rien ni à l'une, ni à l'autre ? Ou cherche-t-il à adapter ces mystérieux traités bouddhistes à l'esprit occidental en les réduisant à la psychologie de l'individuation ? L'exercice est rigolo mais il s'est prolongé sur quatre conférences, ce qui ne laisse pas douter du sérieux de l'entreprise de CGJ. Ceci est fort dommage.


Comme l'écrivit plus tard Gopi Krishna, le principal reproche que l'on puisse faire à CGJ concernant ces conférences c'est que, « entièrement préoccupé par ses propres théories sur l'inconscient, [il] montre qu'il a seulement trouvé dans cet ouvrage – et ce, malgré la parfaite clarté des assertions que celui-ci renferme – matière à corroborer ses idées. […] Les universitaires présents, comme en témoignent les avis exprimés en cette occasion, ont fait preuve d'une totale ignorance quant à la signification réelle du texte classique dont ils ont débattu ». Les questions des participants trahissent en effet tantôt le fayotisme de l'un, tantôt la connerie de l'autre, tantôt le non-pigeage complet de tout ce que leur grand GOUROUJUNG vient de leur raconter. Pour peu que vous cheminiez encore dans d'autres lectures de séminaires jungiens (L'analyse des visions, par exemple), vous constaterez que cette attitude infantile autopromue par le public de CGJ était monnaie courante.


CGJ détaille minutieusement la symbolique de chaque chakra en proie à l'extase d'autoconfirmation. Les symboles qu'il trouve dans le bouddhisme lui rappellent des symboles que le christianisme ou l'alchimie avaient également évoqué, et même si ça ne colle pas toujours très bien, l'incohérence devient prétexte à élévation du sens. Il s'émerveille pour ce que certains pourraient appeler le symbolisme d'une croissance spirituelle qui, à travers l'éveil de la Kundalinî, se fait toujours de la plus grande connerie à la moins grande. Lorsque la Kundalinî sommeille au niveau du chakra racine, ne doutons pas, nous enseigne CGJ, que l'individu vit collé au plancher des vaches, ignorant tout des territoires emmerdants que lui réserve pourtant son inconscient. Mais admettons que sa Kundalinî fasse un petit jet au niveau supérieur ; il aurait alors connu un genre de renaissance, comme le baptême, le petit tilt discret de l'eurêka dans la cervelle jusqu'alors inemployée. Troisième chakra : feu des émotions, etc. Quatrième : conscience que nous ne sommes pas nos émotions. Cinquième : indifférence à tout ça. Et au-delà, couac. Nous ne savons point car nous ne sommes pas encore assez instruits des sphères obscures du spirituel. Il faudra encore dix mille ans environ pour que l'homme espère se hausser à un tel niveau de rien.


Pour conclure, CGJ nous dresse le portrait d'une Kundalinî qui ne s'éveille pas en tout homme. Ainsi en est-il de l'individuation, et voilà pourquoi le spectateur doit assister aux représentations du psychologue. Qui voudrait rester collé aux planchers des vaches ? Maintenant qu'on sait tout ce dont la Kundalinî est capable, il serait bien dommage de s'en détourner. Mais ce n'est pas facile. Accrochez-vous les amis. Pour que l'ascension de la Kundalinî à travers les différents chakras s'effectue, il faut une poussée qui n'est pas si loin de celle que l'on appelle défécatoire. Hauer précisa : « La Kundalinî ne peut être éveillée qu'après que le yogi a maîtrisé tous les « membres » du yoga jusqu'au samadhi, le huitième membre ou palier de cette discipline. Lorsqu'il a achevé l'ensemble du processus et accompli toutes les transformations intérieures qui doivent être amenées par le yoga, alors […] il peut éveiller la Kundalinî. » Assimiler l'individuation à l'éveil de la Kundalinî semble alors quelque peu osé, et plus osée encore la tentation de CGJ de se faire le porte-parole des états de conscience des chakras les plus élevés sur l'échelle de ceux qui seraient accessibles à notre condition. Ce n'est pas la première fois qu'on le voit endosser les habits de celui qui en sait plus que tout le monde et c'est assez amusant.


Au total, on en apprend un peu plus sur les chakras, de près ou de loin, sans savoir bien ce qu'on va pouvoir faire de cette mélasse, mais c'est toujours ça de pris. La lecture rend intelligent, n'est-ce pas ?

Lien : https://colimasson.blogspot...
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VOYAGE DE YUNG EN ORIENT

UN SYSTEM ORIENTAL DE GUERISON

DANS LES ANNEES 60

le mouvement new âge exotique et d'avant garde.
Les gourous et yogis fraichement débarqués rivalisaient avec les psychothérapeutes.

psychologie comparée
le yoga pratique.

certaines critiqes à l'époque parler de l'obscurentisme mystique de sa psychologie "Jung"
hors aujourd'huis les laboratoires utilisent l'irm et les appareils les plus sofistiqué et prouvent ses théories mais malheureusementils s'en servent pour vendre.
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exellent souvenir
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
D’où la méthode primitive des maîtres d’école d’il y a cinquante ans, dont j’ai pu moi-même faire l’expérience. On nous enseignait l’alphabet au moyen d’un fouet. Nous étions huit garçons assis sur un banc, et le maître tenait un fouet fait de trois baguettes de saule, juste assez long pour toucher tous les dos d’un coup. Il nous disait : ça, c’est le A (tac !), et ça, c’est le B (tac !). L’ancienne méthode éducative, voyez-vous, consistait à induire une sensation physique. Ce n’était pas trop douloureux, puisque notre professeur devait taper sur huit dos à la fois – on se dérobait plus ou moins et l’on ne sentait pas grand-chose. Mais cette façon d’agir impressionnait, car les garçons se redressaient et s’appliquaient. Elle remplaçait le « je vous prie de bien vouloir faire attention » que personne n’écoute en pensant que le maître est un pauvre imbécile.
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« … Vous aimez quelqu’un, vous vous y identifiez et bien évidemment vous dominez l’objet de votre amour, vous le refoulez par votre identité trop évidente. Vous le manipulez comme s’il était vous-même, et cela provoque naturellement des résistances. C’est une violation de son individualité, et un péché contre votre propre individualité. Ces résistances forment en réalité un instinct des plus utiles et des plus précieux. Si vous vivez ces résistances, ces scènes et ces déceptions, c’est afin de pouvoir devenir conscient de vous-même au bout du compte. Alors, il n’y a plus de haine. »
Tel est l’aspect sûkshma.
Si quelqu’un comprend cela parfaitement, il l’acceptera et ne s’en inquiétera plus. En d’autres termes, il saura que lorsqu’il aimera, bientôt il haïra. C’est pourquoi il rira en montant et pleurera en descendant, comme Till l’Espiègle. Il comprendra le paradoxe de la vie – qui veut que nul ne saurait être parfait, ni toujours en accord avec lui-même. Certes, nous souhaiterions être un, et vivre des situations absolument limpides. Mais la chose est parfaitement impossible -bien trop unilatérale, et nous ne sommes pas unilatéraux.
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Il est capital, voyez-vous, d’être dans ce monde, d’accomplir véritablement son entéléchie, le germe de vie que nous sommes. […] Si futile que cela soit, nous devons y croire, en faire une conviction quasi-religieuse, dans le seul dessein d’apposer notre signature au bas de ce traité – et de laisser notre trace dans ce monde, une trace qui puisse signaler que nous sommes passés par là, que quelque chose est advenu.
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Quel effet peut donc nous faire la rencontre avec l’inconscient si nous la prenons au sérieux ? Nous avons tendance, en effet, à ne pas la considérer sérieusement et à inventer quelque théorie apotropaïque selon laquelle « ce n’est que… » - rien que des souvenirs infantiles, des désirs refoulés, etc. Pourquoi diable acceptons-nous pareille théorie ? En vérité, il s’agit de tout autre chose.
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Ces résistances forment en réalité un instinct des plus utiles et des plus précieux. Si vous vivez ces résistances, ces scènes et ces déceptions, c’est afin de pouvoir devenir conscient de vous-même au bout du compte. Alors, il n’y a plus de haine.
Tel est l’aspect sûkshma.
Si quelqu’un comprend cela parfaitement, il l’acceptera et ne s’en inquiètera plus. En d’autres termes, il saura que lorsqu’il aimera, bientôt il haïra. C’est pourquoi il rira en montant et pleurera en descendant […].
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Vidéo de Carl Gustav Jung
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