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EAN : 9782266041676
184 pages
Pocket (01/12/1991)
4/5   2 notes
Résumé :
A Gjirokastër - au sud de l'Albanie - les enfants jouaient parmi les bombes, riaient des alertes et admiraient le canon anti-aérien. Leurs jeux et leurs rires chassaient le malheur...
La voix poignante de celui qui fut l'un d'entre eux - Ismaïl Kadaré - s'élève pour narrer ces décennies de guerre, d'occupation et de souffrances.
Hymne à l'Albanie meurtrie, ce recueil de nouvelles aux images sombres est aussi fait de magiques instantanés de la vie quoti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un recueil de nouvelles qui nous donne une idée de la vie Albanaise pendant la seconde guerre puis au début du régime communiste.
Pas de misérabilisme, tout est factuel, ou plein de tendresse voire d'une pointe de comédie.
La plus longue et la plus belle des nouvelles donne son titre au livre. La ville du Sud c'est Gjirokastër cette magnifique ville de pierre avec sa citadelle accrochée à la montagne. Par le yeux d'un enfant on suit la vie quotidienne dans une maison traditionnelle, puis les péripéties de l'occupation italienne, puis allemande. Moment magique lorsque l'enfant s'éprend d'une belle locataire de son grand-père. Moments intenses lorsque la cave de la maison devient capharnaüm en servant d'abris contre les raids aériens, ou lorsque la citerne trop pleine menace l'équilibre de l'habitation. Moments presque comiques lorsqu'un vieil artilleur tente en vain d'abattre des avions italiens ou lorsque la famille tente de se protéger contre les sorts jetés par des voisines.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
L'automne était arrivé, les roses se flétrissaient, le jardin se dépeuplait, mais la maison de Grand-père me parut tout à coup plus belle et plus claire. C'étaient les derniers jours où les Tsiganes jouaient du violon dans la cour assombrie, tandis que le grand-père, après avoir lu tout l'après-midi les gros livres, fumait son grand tchibouk, étendu sur sa chaise longue. Moi, j'étais, comme à l'ordinaire, assis près de lui sur une chaise, mais je ne songeais plus à du tabac ou à des livres innombrables parce qu'il arrivait que Marguerite fût assise auprès de moi ; de temps en temps, elle jetait son beau bras autour de mon cou, et je restais tout figé tandis que mon cœur battait lentement, lentement, comme s'il allait s'arrêter. Je sentais sa poitrine appuyée sur mon dos, ses cheveux châtains qui touchaient mon cou et une odeur légère, étonnante et troublante, que n'avaient ni ma mère, ni ma grand-mère, ni mes tantes.
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La cité était sombre et plus pentue que jamais. Il lui semblait que, d'instant en instant, elle allait glisser du versant de la montagne où elle avait grimpé et rouler en vas, dans la vallée, au milieu des plaintes et des gémissements.
Personne ne saura jamais qui a hissé le drapeau blanc, pensa-t-il, tout décontenancé. Cet homme est apparu comme un spectre à la surface de la ville, et il a disparu. Qui était-il. Seuls les toits connaissent le secret. Et les cheminées éteintes!
Il pensa que le soir, dans les cafés, les hommes, en fumant tranquillement, se demanderaient en eux-mêmes : Qui diable a sorti le chiffon blanc ? Et il feraient défiler dans leur mémoire les capitulards et les espions. Personne ne comprendra jamais rien à cette affaire, et le mystère du chiffon blanc nous cassera longtemps la tête, pensa-t-il.
Il alluma son tchibouk et tira dessus, les yeux à demi fermés, l'esprit ailleurs.
Les tanks allemands entraient, et le manchot eu l'impression que l'image trouble d'une chose blanche bougeait, peureuse et inconstante, au-dessus de la ville pentue.
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C'était une ville étonnante qui semblait être née à l'improviste un nuit d'hiver, tel un être préhistorique, et avoir grimpé, au prix de mille efforts, sur la face de la montagne. Tout dans cette cité était vieux, pierreux et fort.
C'était peut-être la ville la plus pentue du monde.
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Tirana et sa vie lui plaisaient. Tout lui plaisait ; d'abord ce nom, Tirana, qui semblait se déployer d'un coup et foncer tout droit, mais aussi ces petites ruelles près du centre, tranquilles et intimes par rapport au rues principales.
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Videos de Ismaïl Kadaré (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ismaïl Kadaré
http://www.club-livre.ch#Bessa_Myftiu Interview de Bessa Myftiu réalisée par le Club du Livre en partenariat avec Reportage Suisse Romande
Bessa Myftiu, née à Tirana, est une romancière, poète, conteuse, essayiste, traductrice, critique littéraire, journaliste, scénariste et actrice établie à Genève, en Suisse romande, de nationalité suisse et albanaise. Pour commander un ouvrage de Bessa Myftiu : En SUISSE : https://www.payot.ch/Dynamics/Result?acs=¤££¤58REPORTAGE SUISSE ROMANDE36¤££¤1&c=0&rawSearch=bessa%20myftiu En FRANCE : https://www.fnac.com/SearchResult/ResultList.aspx?SCat=0%211&Search=bessa+myftiu&sft=1&sa=0
Fille de l'écrivain dissident Mehmet Myftiu, Bessa Myftiu fait des études de lettres à l'université de Tirana et par la suite elle enseigne la littérature à l'université Aleksandër Xhuvani d'Elbasan. Elle devient ensuite journaliste pour le magazine littéraire et artistique albanais La scène et l'écran. Elle émigre en Suisse en 1991 et s'établit à Genève dès 1992, passant son doctorat et devenant enseignante à l'université de Genève en faculté des Sciences de l'éducation, tout en poursuivant en parallèle ses activités dans les domaines de l'écriture et du cinéma. Depuis 2013, elle enseigne à la Haute École Pédagogique de Lausanne. Elle est par ailleurs membre de la Société Genevoise des Écrivains BIOGRAPHIE 1994 : Des amis perdus, poèmes en deux langues, Éditions Marin Barleti [archive], Tirana 1998 : Ma légende, roman, préface d'Ismail Kadaré, L'Harmattan, Paris (ISBN 2-7384-6657-5) 2001 : A toi, si jamais?, peintures de Serge Giakonoff, Éditions de l'Envol, Forcalquier (ISBN 2-909907-72-4) 2004 : Nietzsche et Dostoïevski : éducateurs!, Éditions Ovadia, Nice (ISBN 978-2-915741-05-6) 2006 : Dialogues et récits d?éducation sur la différence, en collaboration avec Mireille Cifali, Éditions Ovadia, Nice (ISBN 978-2-915741-09-4) 2007 : Confessions des lieux disparus, préface d'Amélie Nothomb, Éditions de l'Aube, La Tour-d'Aigues (ISBN 978-2-7526-0511-5), sorti en 2008 en livre de poche (ISBN 2752605110) et réédité en 2010 par les Éditions Ovadia (ISBN 978-2-915741-97-1), prix Pittard de l'Andelyn en 2008. 2008 : An verschwundenen Orten, traduction de Katja Meintel, Éditions Limmat Verlag [archive], Zürich (ISBN 978-3-85791-597-0) 2008 : le courage, notre destin, récits d'éducation, Éditions Ovadia, Nice (ISBN 9782915741087) 2008 : Littérature & savoir, Éditions Ovadia, Nice (ISBN 978-2-915741-39-1) 2011 : Amours au temps du communisme, Fayard, Paris (ISBN 978-2-213-65581-9) 2016 : Vers l'impossible, Éditions Ovadia, Nice (ISBN 978-2-36392-202-1) 2017 : Dix-sept ans de mensonge, BSN Press, (ISBN 978-2-940516-74-2)
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