AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782203225916
168 pages
Casterman (25/08/2021)
3.52/5   24 notes
Résumé :
Beyrouth, 30 ans après la fin de la guerre civile et quelques mois avant la catastrophe d'août 2020, Samar, jeune auteur de bande dessinée, entame un nouveau projet dont il peine à imaginer la suite. Entre rêves angoissés, souvenirs d'enfance, expériences amoureuses et déambulations dans le Beyrouth des artistes et des milieux queer, il raconte ses difficultés à vivre dans un contexte incertain qui le plonge dans un état d'appréhension permanente. A travers son rega... >Voir plus
Que lire après L'intranquilleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Couleurs suaves et très artificielles, un orange, un vert d'eau et un mauve, des tons pastels, une ambiance étrange… Ça se passe au Liban, le personnage central est auteur de BD, il vit proche des milieux d'avant garde dans la modernité, une place pas très confortable dans cette société gangrénée par un système politique sclérosé et le poids des religions.
Le choix des couleurs, la pâleur des illustrations met mal à l'aise, un aspect artificiel, techniciste, chimique. On découvre la vie de la communauté LGBT à Beyrouth en 2020. Les sujets évoqués tournent autour de la lutte pour l'identité sexuelle, la répression politique, avec en toile de fond, l'attente du drame du 4 août 2020, comme une épée de Damoclès.
il y a une maîtrise graphique, une audace sur la thématique, une prise de risque narrative et pourtant, je n'ai pas vraiment réussi à s'immiscer dans cette histoire, cette bande dessinée vaut le coup d'oeil pour son ambiance si particulière, mais il n'y a pas vraiment d'histoire, c'est fait d'une suite de moments qui ponctuent la vie, la drague entre homos, les manifestations, on reste cependant en dehors, l'auteur nous prend à témoins, mais par cette froideur, il garde la distance, les propos sont pourtant assez crus, les échanges de textos en particuliers, et du coup, le lecteur se retrouve en position de voyeur.
L'auteur semble chercher à provoquer, à mettre son lecteur mal à l'aise, dans le but de réveiller les consciences, mais c'est un peu l'effet inverse qui se produit, il aurait tendance à marginaliser son personnage et à en faire du coup une histoire réservée à sa sphère privée. Au final, je ne sais pas à qui s'adresse cette oeuvre, et c'est un peu dommage.
Commenter  J’apprécie          210
Beyrouth, 30 ans après la fin de la guerre civile et quelques mois avant la catastrophe du port d'août 2020. Nous suivons les pérégrinations de Samar un jeune auteur de bandes dessinées qui entame un nouveau projet. Il peine à trouver l'inspiration et est tout sauf serein. Homosexuel, il fait des cauchemars : régulièrement un homme apparaît dans ses rêves, le menace, le traite d'anormal ; quand il est à sa table à dessin, il est sans cesse interrompu par des SMS émanant d'une application de rencontre. Avec ses amis, il déambule dans les rues de Beyrouth militant contre la corruption et pour que les LGBTQA+ soient acceptés ; il assiste aussi à des spectacles queer undergound…

C'est le premier roman graphique de Joseph Kai en solo. Il était auparavant membre du collectif « Samandal » (distingué par le prix de la BD alternative au FIBD en 2019). Il fait preuve de courage dans cette autofiction où Samar -prénom épicène- montre sa quête identitaire et artistique en dépit d'un pays rigoriste. A travers Joseph/Samar sont posés des questionnements qui animent universellement toutes les jeunes (et moins jeunes) générations : la guerre, le racisme, l'homophobie, la question de l'identité, la lutte contre la corruption et la pollution.

Le dessinateur libanais met en scène son héros dès la couverture en véritable « penseur » de Rodin dans une pose ambiguë presque féminine. Il est assis sur un vieux pneu dans une décharge qui peut symboliser sa ville au propre comme au figuré et constitue une allusion à la pollution et à la catastrophe écologique de 2020. Kai utilise également une palette de couleurs « arc en ciel » vives et tranchées qui sied bien au propos tout en surprenant le lecteur. Il arrive ainsi à faire ressentir le poids des traditions et la menace du danger dans des scènes oniriques où le rouge orangé symbolise le danger et les tons bleus l'immobilisme. Les frontières ne sont jamais nettes entre les séquences réalistes et oniriques, entre le présent et le temps du souvenir et nous somme ainsi plongés dans la psyché et l'inquiétude du personnage …. Pour renforcer l'aspect « parabole » de la destinée de Samar, Kai adopte pour son roman graphique le titre du film documentaire « The Disquiet » d'Ali Cherri (représenté dans l'album lors de la visite au musée) sur les conditions géologiques du Liban et ses trois failles principales.

Un premier roman qu'on aurait donc envie d'aimer et d'apprécier tant les thèmes abordés sont essentiels. Et pourtant il est peut-être trop ambitieux car comme le dit le proverbe « qui trop embrasse, mal étreint ». Il aurait gagné à être resserré pour soutenir la tension dramatique et à ne pas s'éparpiller dans des scènes annexes trop longues ou trop appuyées (les tentatives de drague du héros ou l'épisode du queer show) même si graphiquement il fait déjà preuve d'une grande maitrise et de subtilité.
Commenter  J’apprécie          90
Au pays des cèdres, autrefois une terre de lumière, les tensions économiques, politiques et sociales enveloppent l'avenir des jeunes. Cette situation pesante a ébranlé les ambitions de toute la population. Cela a déclenché une révolution pour obtenir leur droit fondamental à vivre une vie digne et en toute liberté conformément à leurs croyances et valeurs personnelles. de plus, une exclusion sociale résulte en raison des différences qui conduisent à la pauvreté et à la disparition de l'identité. L'espoir d'un avenir meilleur nécessite le soutien de personnes liées à cette cause.
Le jeune écrivain et illustrateur libanais Joseph Kai véhicule une sorte de résistance dans son travail pour lutter contre la marginalisation et l'orientation sexuelle. Il soumet ses idées dans des dessins et une plume explicites pour soutenir une communauté différente et sensibiliser le monde. Ces travaux ont été exposés à Paris, Berlin, Bruxelles, Beyrouth et ailleurs. Éditeur du collectif Samandal Comics, il publie un premier roman graphique L'intranquille aux éditions Casterman.
Après une guerre civile ponctuée de séquelles conflictuelles, le Liban souffre toujours. Quelques mois avant l'explosion du port de Beyrouth, le 4 août 2020. Un drame national et international. Samar, 30 ans, rejoint ses camarades dans la lutte contre la corruption et la désocialisation. La dégénérescence de la nature humaine est évidente. de nombreux facteurs sont à l'origine de cette instabilité. le chômage et diverses pénuries sont à l'origine de leur lutte. de plus, il existe un combat permanent contre les discriminations envers la communauté LGBTQIA. Une bataille permanente contre les violences extrêmes et les agressions homophobes. La vie à Beyrouth est devenue insupportable et l'avenir de Samar et de bien d'autres est plein d'incertitudes. Je considère ces actes barbares contre quiconque, quelles que soient les convictions.
La plongée dans l'intimité que Joseph Kai a tendance à véhiculer pour sensibiliser est vraiment profonde. Dans une atmosphère tendue et dans un procédé quadrichromique, l'auteur incite à la contemplation et méditation sur l'avenir du Liban. Il illustre parfaitement les différentes formes de corruption. L'exemple de Rayane, une personne transgenre qui a été agressée en raison de son orientation sexuelle et qui a été relâchée pour une somme conséquente. Un aperçu des méthodes perverses et méprisables à l'encontre des personnes.
Perle du Proche-Orient, le Liban se trouve aujourd'hui lourdement affaibli et appauvri. L'Intranquille expose le déséquilibre apparent du pays. Joseph Kai met en relief la complexité du dénouement pour un futur meilleur. Il retranscrit les humeurs changeantes de Samar et de toute personne résident à Beyrouth au gré de l'évolution des situations de vie précaires et instables. La lutte contre la marginalisation, les discriminations sur les orientations sexuelles resteront un débat permanent au centre d'un pays qui tente de renaitre de nouveau.
Un roman graphique percutant par Joseph Kai – Casterman, à découvrir absolument.

Lien : http://chroniqueuse6.canalbl..
Commenter  J’apprécie          130
Samar est libanais. S'il n'a pas connu la guerre civile qui s'est déroulée trente ans plus, il est malheureusement le témoin de la corruption qui sévit depuis des années et de l'immobilisme généralisé. Quelques mois avant l'explosion dans le port de Beyrouth, il revient sur la difficulté d'être citoyen d'un pays où la peur et la menace empêchent de vivre. Samar et ses ami.e.s de la communauté queer de la capitale, essaient avec leur faible moyen artistique de faire bouger les lignes.
Ce qui claque au premier regard ce sont les couleurs des planches : roses, mauves, orangées, turquoises… Tout cela dénote avec le caractère sombre et angoissé du discours de Samar. Même ses rêves ont des allures pastel, là où des hommes le violentent, où les souvenirs d'enfance ressurgissent. Cette opposition entre les dessins et le scénario peut dérouter et il est certain que l'auteur a réfléchi à toute cette mise en page originale.

"Je sens que le combat va être trop long. Plus long que nos vies. C'est un cauchemar!"

Quant au scénario, il est profondément triste et révoltant. On suit les personnages dans cette ville abandonnée par ses dirigeants qui eux, enferment et torturent ceux et celles qui essaient de s'en sortir et qui veulent surtout qu'on les laisse s'exprimer.
La censure est partout et Samar, artiste, tente tant bien que mal de se forcer à raconter les faits, ce qu'il voit lors d'une création artistique d'une femme transgenre qui est arrêtée pendant son spectacle le remue complètement et le fait réfléchir sur sa portée en tant qu'artiste et en tant que défenseur d'une liberté qui n'a plus lieu d'être dans les recoins de la ville.
Lien : https://pagesversicolores.wo..
Commenter  J’apprécie          00
Un roman graphique ultra touchant.

Via des dessins oniriques et une ambiance fascinante, l'auteur absorbe la queerphobie du Liban et toutes les luttes mises en place par les minorités pour faire entendre leurs voix.

C'est beau, dévastateur et perdu entre fantasme et réalité.
Sublime !
Commenter  J’apprécie          00


autres livres classés : roman graphiqueVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus

Autres livres de Joseph Kai (1) Voir plus

Lecteurs (52) Voir plus



Quiz Voir plus

L'été est aussi dans les titres !

L'été

Albert Camus
Philippe Djian
Khaled Hosseini
Yasmina Khadra

12 questions
157 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman graphique , littérature , cinema , chansonCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..