Saül Karsz/5
2 notes
Résumé :
Confronté à la question centrale de l'identité du travail social, l'auteur : s'engage dans une définition suffisamment rigoureuse et donc discutable de ce qu'est le travail social, de ce qu'il peut fournir, de ce à quoi il échoue ;articule les trois figures majeures de l'intervention sociale : charité, prise en charge et prise en compte ; dessine enfin la clinique de l'intervention sociale, production d'expériences instruites qui à leur tour instruisent les praticie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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"Pourquoi le travail social ?", question qui renvoie à la dimension politique, quand "Comment pratiquer le travail social ?" renvoie à la dimension éthique. C'est là l'un des enseignements de cet essai de Saül Karsz.
S'il y a une vertu qui traverse les pages de cet ouvrage, c'est la mise en avant du concept d'idéologie qui, avec celui d'inconscient, ne borne pas, mais englobe et participe du travail social.
C'est donc le philosophe Louis Althusser, critique du marxisme orthodoxe, tout autant que le psychanalyste Jacques Lacan (dont le premier tenta la synthèse de l'oeuvre du second avec Marx) que l'auteur convoque ici, comme référence idéologique et intellectuelle principale. On peut éventuellement aussi penser à Bourdieu, en lisant ces lignes.
Personnellement, je trouve ce livre absolument incontournable pour quiconque se questionne sérieusement sur ce qu'est le travail social, donc aussi bien les quelques étudiants qui peuplent encore les IRTS, que les pros qui ont toujours de l'énergie à consacrer au travail clinique véritable, tel que définit par Saul Karsz.
Incontournable, d'abord parce que l'auteur, dans un même mouvement, réfute tous les "ismes" "omni-explicatifs" ("psychologisme", "sociologisme"), tout en esquissant une dialectique entre "l'idéologie" d'un côté, et "l'inconscient" de l'autre.
Divisé en trois partie : une tentative de définition du travail social, un commentaire sur trois "figures" majeures, presque une histoire, du travail social (charité, prise en charge et prise en compte), pour finir sur une définition de l'omniprésent concept de "clinique", "Pourquoi le travail social" change à coup sur des ouvrages sur le travail social ou l'éducation spécialisée à dominance franchement psychologique.
L'intérêt, et non des moindres, est qu'en prenant de la hauteur, et en tentant de puiser davantage du côté de la sociologie et de la philosophie, Saul Karsz dessine les contours d'une clinique du travail social véritablement autonome et signifiante.
S'il y a une vertu qui traverse les pages de cet ouvrage, c'est la mise en avant du concept d'idéologie qui, avec celui d'inconscient, ne borne pas, mais englobe et participe du travail social.
C'est donc le philosophe Louis Althusser, critique du marxisme orthodoxe, tout autant que le psychanalyste Jacques Lacan (dont le premier tenta la synthèse de l'oeuvre du second avec Marx) que l'auteur convoque ici, comme référence idéologique et intellectuelle principale. On peut éventuellement aussi penser à Bourdieu, en lisant ces lignes.
Personnellement, je trouve ce livre absolument incontournable pour quiconque se questionne sérieusement sur ce qu'est le travail social, donc aussi bien les quelques étudiants qui peuplent encore les IRTS, que les pros qui ont toujours de l'énergie à consacrer au travail clinique véritable, tel que définit par Saul Karsz.
Incontournable, d'abord parce que l'auteur, dans un même mouvement, réfute tous les "ismes" "omni-explicatifs" ("psychologisme", "sociologisme"), tout en esquissant une dialectique entre "l'idéologie" d'un côté, et "l'inconscient" de l'autre.
Divisé en trois partie : une tentative de définition du travail social, un commentaire sur trois "figures" majeures, presque une histoire, du travail social (charité, prise en charge et prise en compte), pour finir sur une définition de l'omniprésent concept de "clinique", "Pourquoi le travail social" change à coup sur des ouvrages sur le travail social ou l'éducation spécialisée à dominance franchement psychologique.
L'intérêt, et non des moindres, est qu'en prenant de la hauteur, et en tentant de puiser davantage du côté de la sociologie et de la philosophie, Saul Karsz dessine les contours d'une clinique du travail social véritablement autonome et signifiante.
Citations et extraits (12)
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Reconnaître à la logique de l'inconscient un rôle agissant est la condition sine qua non pour comprendre pourquoi et comment les idéologies font partie de la subjectivité la plus intime...L'inverse s'avère tout aussi vrai. Le recours explicite au concept d'idéologie contribue à un usage non psychologiste et non subjectiviste du concept d'inconscient.
Il ne suffit pas de voir pour connaître, d'entendre pour écouter, ni de tendre l'oreille pour accueillir un discours. On n'insistera jamais assez : les errances de la pratique s'articulent à des égarements théoriques ; manquer de concepts est aussi grave que manquer de personels compétents, d'équipements adéquats et de budgets convenables.
Appelons idéologie l'inscription des événements dans des chaînes de sens, sens qui à son tour enchaîne ceux qui s'y font prendre. C'est pourquoi on ne saurait choisir une idéologie comme on choisit un vêtement, on n'a pas l'idéologie qu'on veut.
Au nom du principe de réalité trop souvent identifié à un principe de résignation, la prise en charge évite d'interroger les modèles hégémoniques, ou considère superflu de le faire, tout comme la charité d'ailleurs. Elle n'a guère d'appétit pour la sociologie critique, moins encore pour le questionnement philosophique.
Élaborer des compromis : telle est une définition plausible de ce qu'on appelle la relation d'aide. [...] Incapables de faire que les gens aillent mieux, les travailleurs sociaux sont armés pour que les gens aillent aussi bien que possible au sein d'un éventail de comportements considérés comme légitimes, c'est-à-dire légitimés par la politique sociale en place. À ses publics, le travail social ne veut pas du bien, mais un certain bien, idéologiquement chargé.
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Saül Karsz L'entretien / "Cachez cette folie que je ne saurais voir!"
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