Comme quand on me disait : à tantôt. J’en restais bête et muet, et quand j’ai fini par comprendre : à tantôt, le malaise ne m’a pas quitté. À tantôt : deux mots que je n’ai jamais prononcés. Ils marquent le rejet des miens de l’histoire, le monde timide où je suis né, où apprendre le français émancipait et tuait. Je suis l’homme qui ne pourra jamais dire : à tantôt, par refus du bonheur furieux que donnent les mots des autres.
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