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Nicolas Guy (Traducteur)
EAN : 9782369561811
206 pages
Editions Intervalles (20/04/2020)
2.64/5   7 notes
Résumé :
Comme dans L'Auberge espagnole, chacun des personnages du Biscuit national a quitté un chez soi pour s'essayer au rêve européen. Cette génération développe parfois une certaine nostalgie du foyer, mais également une sorte de frustration polymorphe : Petra travaille comme femme de chambre dans un hôtel parisien afin de financer ses études. Anka, amie d'enfance de Petra, voyage régulièrement en Angleterre comme travailleuse saisonnière. Mika, le frère de Petra, a tran... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Qu'y a-t-il en commun entre Petra à Paris, Anka à Londres, Mika à Helsinki, Natalià à Paris et Juliana à Budapest ? Ils sont tous jeunes et ont quitté leur pays, la Slovaquie, pour ces métropoles qui brillent de loin, à la poursuite du rêve européen.
Mais ces scintillements disparaissent une fois qu'ils y sont, à la recherche d'un logement, d'un emploi,....bref d'une vie décente. En Slovaquie ils ont laissés leurs familles, leurs maisons, leurs habitudes..... pour se retrouver dans une toute petite chambre d'une maison délabrée où l'on vit a plusieurs, à étudier, à travailler dans des bars, des restaurants, à faire le ménage dans des hôtels, souvent au noir, bref à galèrer. Alors que leurs rêves étaient ou sont toujours tout autre......
Bien que l'atmosphère ne soit pas des plus joyeuses, dans ce premier roman l'écrivaine slovaque Zuska Kepplovà, parvient à nous faire sourire en nous faisant partager le quotidien de ces jeunes qui hors de leur "chez-soi", pataugent insouciemment dans une vie “mondialisée” qui finalement jeunesse oblige, est moins lourde qu'on ne le pense. Et pourtant la solitude les guette au seuil des relations éphémères dans un monde fragile où prendre ses repères devient de plus en plus difficile.
J'aime les auteurs slovaques, ils ont de l'humour et ne se prennent pas trop au sérieux, Kepplovà en est une. J'ai aimé ce livre sauf les deux dernières épisodes Trianon-Delta, histoire d'un triangle amoureux, qui ne m'a pas plue, ni dans le fond, ni dans la forme.
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Tout d'abord, je remercie Babelio est les Éditions Intervalles pour cette sympathique découverte à l'occasion de la masse critique du mois dernier.

Ce recueil est formé de plusieurs courtes nouvelles qui se relient toutes entre elles.

Elles racontent toutes l'immigration, l'éloignement, la solitude et puis aussi le mal du pays ; la difficulté à s'insérer dans leur pays de destination : la barrière de la langue, qu'ils arrivent pourtant à surmonter, le logement : tous sont en colocations surpeuplées où les habitants changent sans cesse. La colocation évoque le « passage », l'instabilité, le changement incessant que subissent ces émigrés.

Un quotidien plus que chaotique pour chacun ; mais le tout est abordé avec l'optimisme et l'insouciance de la jeunesse, tous les « bons » moments partagés avec les uns et les autres, à leurs boulots ou dans leurs colocs, malgré les temps difficiles.

Alors, pourquoi le « biscuit national » ? A mon sens, dans ces textes c'est une sorte de « fil rouge » : "Horalsky" pour les uns, "Butchy" pour les autres ou encore Strudel ou Bortsch (plat salé par contre) représentent en fait le mal du pays, la nostalgie et le rattachement à leurs origines (toutes et tous dans cette histoire sont originaires de Slovaquie).

Et puis, en final ce fameux « Trianon-Delta » où toutes ces histoires se rejoignent et dont je tente une interprétation toute personnelle :

« Trianon » c'est le traité signé en 1920 qui met fin à l'empire austro-hongrois et le symbole de la fin d'une époque (des royaumes, des rois, des tsars) et le début d'une nouvelle Europe et d'un certain espoir pour la plupart des jeunes de ces toutes nouvelles républiques.

« Delta » c'est la quatrième lettre de l'alphabet grec et se transcrit comme un triangle (∆) ; le fameux triangle amoureux de la fin de ce livre. Alors, on aime ou on n'aime pas. Moi je dis, pourquoi pas…

Parlons un peu du contexte :

La première, « Petra » fraîchement immigrée à Paris vient de Bratislava, sa Slovaquie natale. Elle travaille dans un hôte puis donne des cours de natation. Elle économise pour financer de futures études.

La deuxième c'est Anka, une amie d'enfance de Petra. Elle a, quant à elle, émigré à Londres. Elle aussi est en colocation précaire et pour « oublier » un peu son quotidien fastidieux, elle fréquente les musées nationaux qui sont gratuits et notamment la Tate Gallery où elle y passe des heures.

Le troisième c'est « Michal », qui modifiera son nom pour « Mika » dont il juge la consonance plus « Finlandaise ». C'est le frère de Petra. Il a émigré quant à lui, à Helsinki. Il y rencontrera une petite amie Russe avec laquelle il vivra brièvement une histoire qui deviendra rapidement compliquée en raison de l'éloignement de Riina qui a décidé de retourner en Russie pour poursuivre ses études.

Ça va ? Vous n'êtes pas trop perdu ?? Alors, on continue 

La quatrième, c'est Natalia. Elle vient de Trenčín en Slovaquie. Elle a raté son concours d'entrée aux Beaux-Arts et a donc immigré à Paris. Il s'agit de la coloc de Petra…

J'avoue qu'à ce stade, j'étais un peu « larguée » et j'ai dû relire quelques passages antérieurs pour comprendre les différents tenants et aboutissants.

Bref, on poursuit avec la cinquième : c'est Juliana qui a immigré à Budapest et qui est une amie d'Anka… elle croise dans la ville, des Hongrois, et Cristina, entre autre, qui est Roumaine…

Après, après… c'est le grand « maelstrom », où tout se rejoint.

Le style est frais, et léger malgré la gravité du sujet qu'est l'émigration de leur pays d'origine et de la difficulté de l'intégration dans leur pays de destination. L'écriture donne une impression un peu brouillonne parfois ; on a du mal des fois à saisir « qui est qui » surtout vers la fin où il n'est plus question que de « je » qui est Slovaque (qui pourrait-être Petra ou même Juliana), d'« elle » qui est Roumaine (qui pourrait-être Cristina), d« il » qui est hongrois et qui est le « copain » de la Roumaine et enfin de « l'ex » du « je »…

Le schéma global de ce livre m'a plu, les histoires de chacune et de chacun m'ont touché, toutes m'ont interpellé et fait réfléchir aux difficultés rencontrées pour pouvoir trouver sa place dans un monde, une « Europe » plus précisément, qui se cherche elle-même et qui n'est finalement peut-être pas l'Eldorado espéré…
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Je remercie les Éditions Intervalles et Babelio pour m'avoir permis de recevoir ce livre, un recueil de nouvelles, dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée.

Voici mon avis global, avant d'évoquer rapidement les histoires abordées par chacune d'entre elles.

Il s'agit d'un recueil de nouvelles ayant pour objet l'émigration de jeunes Européens dans d'autres pays de la Communauté, leur vision des différences entre les traditions respectives, et la difficulté de se créer un véritable foyer loin de chez soi.

C'est la première fois que je lis un auteur Slovaque. Je trouve intéressante la thématique, puisque de tout temps les migrations pour des raisons diverses ont amené des hommes et des femmes à bouleverser leurs habitudes de vie dans leur pays natal pour s'exiler dans un autre aux coutumes souvent très différentes. Entre petits boulots permettant de suivre des études, relations amicales ou amoureuses, il semble que l'éphémère soit la règle : ils ne sont que de passage pour la plupart, et le mal du pays se fait souvent sentir.

Il y a ainsi quelques passages savoureux dans cet ouvrage, avec notamment le regard porté par la mère restée au pays sur les coutumes que devraient conserver ses enfants expatriés. La thématique du « biscuit », sorte de madeleine de Proust maintenant le lien avec la patrie, est ainsi évoquée dans les cinq premières nouvelles, la dernière portant sur un autre sujet.

Sur la forme, les nouvelles mettent en scène des personnages que l'on retrouve dans d'autres, formant ainsi une sorte de pont entre elles, que j'ai apprécié.

S'agissant du style, j'ai été un peu gênée par les ruptures de temps de conjugaison entre présent et passé simple de l'indicatif au sein même de la narration.

J'ai ainsi lu ces nouvelles en alternant avec d'autres lectures, car j'ai été intéressée par le sujet, moins par son traitement littéraire. Même si ce premier ouvrage a valu un prix à son auteure dans son pays, je suis sans doute passée à côté, et je le regrette.


Petra à Paris : pp 7 à 23
Petra est Slovaque (comme l'auteure), elle est venue faire des études de médecine à Paris et laisse un job de femme de ménage pour aller donner des cours de natation afin de financer ses études. Pour elle, être dans une piscine fait le lien avec son pays où elle se rendait régulièrement depuis l'enfance. L'envoi mensuel du « biscuit national », la gaufrette Horalky, par sa mère restée au pays y contribue également.

Anka à Londres : pp 25 à 51
Anka, l'amie d'enfance, a été hébergée par Petra à Paris, avant de partir pour Londres. Elle a enfin trouvé dans la capitale britannique un job à l'agence locale pour l'emploi et a quitté son appartement miteux en colocation. Elle aussi a un biscuit dans la peau : le Buchty. Cette nouvelle évoque la difficulté de se faire une place dans un pays étranger : soit on y met toutes ses forces, soit ou se résigne à son sort.

Mika à Helsinki : pp 53 à 73
Mika est le frère de Petra. Il s'est installé à Helsinki pour son travail, et apprend les moeurs locales, très aseptisées et très éloignées de la pétulance de l'éducation imposée par sa mère. Mika découvre l'amour auprès d'une jeune collègue Russe, Riina, qui repart bientôt finir ses études dans son pays. Ils se retrouvent à l'occasion de week-ends, mais Mika éprouve un malaise grandissant en raison de sa solitude forcée, et finit par perdre le sommeil.
Le strüdel et les « lundis sucrés » sont les traditions évoquées dans cette nouvelle, qui est ma préférée.

Natália à Paris : pp 75 à 109
Natália la Slovaque a raté son concours d'entrée dans une école d'art et est venue chercher un travail régulier dans un restaurant à Paris.
Elle vit dans la colocation de Petra et est attirée par des hommes célibataires dont la couleur de peau est sensiblement plus foncée que la sienne.
Elle se laisse entraîner par ces amants qu'elle collectionne en parallèle, à la découverte de cultures et d'attitudes très différentes. Une nouvelle très colorée, amorale et assez amusante, qui explore les relations entre émigrés de divers continents.

Juliana à Budapest : pp 111 à 144
Cette nouvelle évoque surtout les relations entre la Slovaque Juliana et les personnes qu'elle croise à Budapest : les Hongrois, bien sûr, mais également le Français Jean-Jacques, une Anglaise anonyme, et ses amies Cristina la Roumaine et Jackie l'Américaine.
Elle ne rend pas très sympathiques les Hongrois ni les Français, et dépeint avec réalisme les conditions de vie (architecture mal conservée, alimentation étrangère falsifiée) à Budapest.

Trianon-Delta : pp 146 - 205
Hors champ pur de l'émigration, il s'agit d'une histoire de triangle amoureux entre un homme Hongrois et sa compagne Roumaine et une autre jeune femme, Slovaque, que je n'ai pas vraiment appréciée.

lirelanuitoupas.wordpress.com
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Ils sont originaires de ce que l'on nomme les pays de l'ancien bloc de l'est, Slovaquie, république tchèque, pays baltes, ... et quittent leurs pays pour venir étudier ou travailler ailleurs. Petra et Natália à Paris, Anka à Londres, Mika à Helsinki, Juliana à Budapest. Arrivés sur place, ils logent avec d'autres "étrangers", se débrouillent avec de petits moyens pour vivre, tentent parfois d'apprendre la langue du pays hôte et nouent des relations plus ou moins durables.

Ce roman ou ces nouvelles, puisque ces histoires se suivent, se ressemblent et parfois se recoupent, sous des dehors parfois légers et futiles parlent de la jeunesse européenne, de ses aspirations et de ses envies. Les différents personnages rencontrent assez peu de gens de leur pays hôte, mais ont tendance à être en relation avec d'autres étrangers d'autres origines que les leurs.

Mon honnêteté me pousse à écrire que, bien que ce soient les éditions Intervalles pour lesquelles j'ai une grande estime, je n'ai pas adhéré à tout le texte. Certaines histoires m'ont laissé froid alors que d'autres m'ont plus touché, comme par exemple celles de Mika à Helsinki ou de Natália à Paris pour prendre mes deux préférées. Je ne sais à quoi c'est dû. L'écriture simple parfois directe, parfois plus elliptique, à lire entre les lignes est subtile et à tout pour me plaire et c'est grâce à ses qualités que j'ai lu ce livre en entier. Un bon point pour cet ouvrage qui, malgré mes réserves, ne m'est jamais tombé des mains traite de beaucoup de thèmes importants et intéressants : la jeunesse européenne, le "mal du pays", les conditions de vie des immigrés en Europe, l'acclimatation aux us des pays habités, la difficulté du rêve européen tant les différences culturelles, éducatives, sociales sont fortes et nombreuses.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Aujourd'hui vous pouvez facilement quitter votre pays pour étudier.

5 jeunes ont quitté leur Slovaquie natale pour de grandes métropoles européennes.
Leur vie d'immigré n'est pas simple, ils travaillent de petits boulots mal rémunérés, logent en colocation surpeuplée pour vivre leur rêve.

Un roman choral ou chaque jeune raconte son quotidien avec ses doutes et ses espoirs.

Le lecteur prend conscience que s'expatrier et s'intégrer n'est pas chose facile.

Je me suis parfois perdue dans la lecture de ces 5 chapitres, plus d'une fois j'ai du relire par manque de repère temporel mais je n'ai pas adhéré au 6ème et dernier chapitre, une histoire d'amour à trois complètement décousue et sans intérêt.

Ce livre m'a été attribuée par l'opération Masse Critique de septembre 2019 et les Editions Intervalles.

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La routine, c'est comme les grains d'un chapelet. Il n'y a que les païens qui s'ennuient.
p.31
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