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sur 4589 notes
Simon Limbres, 17ans, est un garçon plein de vie, passionné, amoureux. Un matin de février, il meurt dans un accident de camionnette en revenant d'avoir surfé sur les vagues près du Havre.
De la constatation de sa mort cérébrale à la transplantation de son coeur, organe hautement symbolique, chez un autre patient, nous suivons pas à pas, les différents acteurs, parents, petite amie, médecins, infirmiers, transporteurs, receveur… qui vont intervenir dans ce don d'organes, avec leurs peines, leurs doutes, leurs joies …
Un magnifique roman emporté par l'écriture magique de Maylis de Kerangal qui, comme le flux et le reflux des vagues ou du sang dans un coeur, oscille constamment entre poésie et action, humanité profonde et précision chirurgicale, professionnalisme et vie privée de ces hommes et femmes tendus vers cet objectif commun de « réparer les vivants».
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Très beau roman qui fait battre le coeur au rythme enlevé du récit d'un don d'organe, de la genèse, un drame, cette mort injuste, survenue trop tôt, qui prive un jeune homme de futur et ampute la vie de ses affections, à la transplantation qui redonne un avenir à une femme condamnée sans greffe. Maylis de Kerangal nous plonge dans la souffrance et la douleur de ceux qui perdent un être cher et nous fait partager ces moments terribles où une décision lourde de conséquences doit être prise et est demandée à des parents ravagés, hébétés , disposant à peine de la faculté de réfléchir, submergés qu'ils sont par le chagrin. Réparer les vivants éclaire vigoureusement le don d'organes, la nécessité d'élargir la base de donneurs, nous incite à questionner notre propre volonté sur le sujet. C'est aussi, un merveilleux message d'espoir ! Ne jamais cesser d'y croire, toujours lutter jusqu'au dernier instant et garder dans un coin de son cerveau la citation d'Anaxagore reprise plus tard par Lavoisier : "Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau."
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Je ne vous cacherai pas qu' au vu du thème, c'est un peu à reculons que j'ai entrepris la lecture de ce livre de ma P.A.L.
Bon ! C'est un roman ! il n'est pas trop épais et en plus ma version est en gros caractères !

Le propos est ténu, c'est l'amont d'une opération qui est devenue banale depuis la première transplantation cardiaque du professeur Claude Barnard en 1967.

Très vite, j'ai été happé par le style tout en puissance, sans pathos, porté par la symbolique de la vie et de la réparation des vivants...
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Sublime, poignant, bouleversant, comme touchée en plein coeur.

On m'avait conseillé ce roman avec tellement de passion que je commençais par m'en méfier. A trop le mettre en avant, on peut vite être déçu par l'objet de tant de convoitise. Avec ce livre, il n'y a aucuns risques. Cet oeuvre est un petit trésor qui nous touche, nous émeut et nous fait prendre conscience de notre propre passage sur terre. Chose compliquée dans un si petit texte !

Ce roman c'est donc l'histoire d'une transfusion d'organes. Un adolescent est dans le coma, son pronostique vital est engagé. Ce jeune pourrait être n'importe qui. Peu importe son nom, son origine. Ce qui est important c'est qu'il va mourir, mais lui pourra sauver des vies, pour cela il faut encore que la famille accepte le don d'organes de leur fils.

Cette histoire est bouleversante car elle semble comme sortie de notre réalité. Elle nous montre les problématiques que tout le personnel hospitalier va rencontrer pendant ces 24 heures fatidiques. Car c'est de cela qu'il s'agit, une question de vie ou de mort pour une famille, une mère, un enfant, et toutes les personnes que l'on va rencontrer.

Le milieu médical est toujours agressif, car il nous confronte à notre propre mortalité, à cette réflexion un peu morbide qu'à ce jour nous sommes en vie, ce qui inclut qu'à un moment nous serons morts. Mais dans ce livre, l'auteur nous présente cette réflexion de façon intelligente. Il nous parle de toutes ces personnes qui vivent dans cet hôpital et qui oeuvre pour sauver des vies, et nous les présentent avant tout comme le commun des mortels qui parle, mange, recherche l'amour … En un seul mot : La vie ! Ce sont des humains et à travers tout ce qui fait d'eux des êtres vivants, on retrouve nos propres imperfections.

Ce roman d'une tristesse à couper le souffle est également un condensé de vies. C'est la puissance de cet auteur qui nous pousse à ouvrir les yeux sur ce qu'implique chacun de nos actes et leurs répercussions sur les personnes gravitant autour de nous. Cette histoire, c'est avant tout une histoire de coeur et elle bouleversante, mais ce qui est surprenant c'est que cela va créer ce roman : Sublime !
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"Elle n'aime pas cette idée de privilège indu, la loterie, se sent comme la figurine en peluche que la pince saisit dans le fatras de bidules amoncelés derrière une vitrine de la fête foraine. Surtout, elle ne pourra jamais dire merci, c'est là toute l'histoire. C'est techniquement impossible, merci, ce mot radieux, chuterait dans le vide. Elle ne pourra jamais manifester une quelconque forme de reconnaissance envers le donneur et sa famille, voire effectuer un contre-don ad hoc afin de se délier de la dette infinie, et l'idée qu'elle soit piégée à jamais la traverse."

Ce roman de Maylis de Kerangal, Réparer les vivants, se donne à lire dans l'urgence : peu de points, pas de points-virgule, de longues phrases qui obligent le lecteur à coller au plus près au rythme de la mort qui vient, qui doit être digérée, et qui s'unit à la vie...
Car dans ce livre, la mort et la vie ne s'excluent pas mais se complètent. La mort permet à la vie de se déployer. Autrement dit, la mort devient un matériau pour la vie.
De nombreuses réflexions inattendues surgissent à la lecture de ce roman. Essentielle en effet est la question de l'impossibilité de dire merci au donneur... le don est anonyme et vient d'un être qui n'est plus. Comment vivre alors cette non-réciprocité du don ? Comment vaincre ce "piège" de la "dette infinie" qui seule, permet de continuer à vivre ?
Oublier la dette... Transformer le merci à autrui en un merci à la vie, un oui à l'Autre, inconnu et inconnaissable, qui permet d'être soi.
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C'est à la fois un roman et un documentaire ce magnifique livre de Maylis de Kerangal, auteur que je lis pour la première fois.
Simon Limbres, jeune homme de 19 ans perds la vie dans un accident de la route. le docteur Revol du service de réanimation le maintient en vie à l'aide d'une assistance respiratoire. Ses parents, Marianne et Sean, prévenus se rendent à son chevet. Ils admettent difficilement que leur fils, qui respire si paisiblement, soit en état de mort cérébrale.
Les services de santé souhaiteraient demander aux parents s'ils accepteraient de faire don des organes de leur fils. Et la question est difficile à poser. Les services de dons d'organes ont été prévenus et Thomas Remige, jeune infirmier, coordinateur, est délégué pour s'occuper de ce dossier.
Après de nombreuses réflexions, ils acceptent. On va lui prélever le coeur, les poumons, le foie, les reins.
Quel beau geste ont ces parents qui viennent juste d'apprendre la mort brutale de leur fils et qui doivent faire face à une décision difficile à envisager. Quelle force ils ont pour surmonter l'immense chagrin de la perte d'un enfant et donner une partie d'eux même pour sauver d'autres vies.
Ce livre est très bien écrit, il mène de front plusieurs sujets. D'un côté la famille, la douleur qu'elle endure, le choix qu'elle fait en urgence. de l'autre les services hospitaliers qui pensent immédiatement à récupérer des organes mais aussi les services qui gèrent ces dons, leur efficacité, leur organisation sans faille.
Je ne peux que louer la belle plume de cet auteur qui, non seulement, nous fait vivre l'émotion intensive causée par la mort mais nous transporte dans les coulisses des transplantations, des moments intensifs, de l'angoisse du timing ! Ses mots sont précis, on ressent le stress, les émotions, les moments de soulagement.
Je l'ai beaucoup aimé car en plus du roman, triste, il a un intérêt documentaire. S'il n'est que fiction, on ne peut s'empêcher que ce sont des moments que des personnes ont vécu, qu'ils soient donneurs ou receveurs.
De beaux moments d'émotion.
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L'histoire s'articule autour de Simon Limbres, jeune homme de 19 ans, fou de surf, qui suite à un accident de la route, est déclaré en état de mort cérébrale, situation idéale pour envisager de récupérer ses organes vitaux (coeur, poumons, foie et reins) en parfait état. Autour gravitent évidemment les familles, les médecins, les chirurgiens, les infirmières, tous embarqués dans le tourbillon de la transplantation, véritable course contre la montre, ballet à la chorégraphie millimétrée où chaque maillon est indispensable au bon déroulement. 24 heures : le temps du roman, de la fin d'une vie aux premiers battements du coeur transplanté. Une prouesse médicale et littéraire !

Un roman document, une plongée incroyablement réaliste au sein de l'hôpital. Des passages très forts, empreints d'une grande humanité, notamment lorsque le médecin évoque le don d'organes avec les parents effondrés par la douleur. Une écriture qui donne le rythme au récit, lente pour laisser le temps aux sentiments de s'exprimer, effrénée pour nous faire vivre la transplantation où chaque seconde compte. Un roman intense et bouleversant, véritable plaidoyer pour le don d'organes.

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Difficile d'écrire une critique sur ce livre. L'écriture est sublime. Tellement intelligente, sensible, juste, délicate, profondément humaniste. La mort et la vie traitées simultanément, dans une danse subtilement chorégraphiée.

Le souffle reste suspendu de page en page et je prends quelques instants pour écouter battre mon coeur. le corps vivant, le coeur machine, mémoire de nos affects. Qu'en est -il quand il est transplanté chez un autre ? Que reçoit-on du donneur ? Autant de questions soulevées par cette thématique du don d'organe :
La mort qui permet de prolonger la vie, un cycle qui n'en finit pas de tourner.

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Le hasard fait parfois bien les choses. En lisant Berezina de Sylvain Tesson, l'humilité de l'auteur eu égard à Maylis de Kerangal m'a incité à découvrir cette auteur.
Et là , le gros coup de massue. Certes , tout a dû être déjà dit sur cet oeuvre, mais j'y vais de mon petit avis.
Il y a la partie technique du livre . le protocole de la transplantation , depuis la mort du donneur à l'opération du recevant. C'est remarquablement présenté.
Il y a surtout les protagonistes : le mort, les parents du mort, sa famille, les services de réa,du médecin à l'interne, en passant par les stagiaires, les infirmières, les services de l'hôpital qui recevra l'organe...
Les états d'âme, l'évolution des personnages sont extraordinairement décrite.
Pour avoir perdu un enfant, mort dans un hôpital, la confrontation parents/médecin au moment du verdict est d'une précision et d'une réalité que je ne pensais pas traduisible. C'est fort à chaque mot, c'est de plus remarquablement écrit.
Les rapports entre la vie personnelle et la vie professionnelle sont également formidablement évoqués, que ce soit pour l'infirmière ou pour le médecin venant prélevé l'organe.
On pourrait être dithyrambique sur des kilomètres de mots pour ce livre . Pour moi, voir écrit ce que j'ai ressenti, vécu à l'annonce tragique de l'issue fatale pour ma fille m'a profondément bouleversé. Même les réactions physiques sont justes et précises.

C'est un roman phénoménal à travers de multiples aspects. Les héros de notre société sont sans doute ceux du quotidien.
Merci .
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Mort, prélèvement d'organes, maladie, transplantation cardiaque… voici bien un cocktail à faire fuir tout le petit monde babéliesque des angoissés et (ou) hypocondriaques dont je ne m'exclue pas… Et pourtant passer à côté de « Réparer les vivants » de Maylis de Kerangal serait sans doute manquer un des meilleurs livres de l'année ! Voici donc pourquoi j'ajoute ma petite pierre à l'édifice des critiques déjà parues
Apitoiement, morbidité ? sûrement pas. Angoisse ? parfois. Passionnant ? de la première à la dernière page.
Résumons : un jeune homme, Simon, meurt dans un accident. Les parents ayant autorisé le prélèvement de ses organes, le récit suit le parcours de son coeur qui mènera à la transplantation : ce périple de 24 heures chrono ne se contente pas d'en exposer les différentes étapes.
C'est un véritable roman dont les personnages ne sont pas des ombres et je me suis très vite identifiée aussi bien aux parents de Simon qu'à la malade en attente d'un coeur qui vit dans un minable studio le plus proche possible de l'hôpital au cas où…
C'est un magnifique roman fait de tension extrême et de patience, d'accélération panique et de pauses, porté par une écriture intense, précise, qui nous ouvre les portes de cette épopée des temps modernes qu'est la transplantation d'organes.










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