Le hasard fait parfois bien les choses. En lisant
Berezina de
Sylvain Tesson, l'humilité de l'auteur eu égard à
Maylis de Kerangal m'a incité à découvrir cette auteur.
Et là , le gros coup de massue. Certes , tout a dû être déjà dit sur cet oeuvre, mais j'y vais de mon petit avis.
Il y a la partie technique du livre . le protocole de la transplantation , depuis la mort du donneur à l'opération du recevant. C'est remarquablement présenté.
Il y a surtout les protagonistes : le mort, les parents du mort, sa famille, les services de réa,du médecin à l'interne, en passant par les stagiaires, les infirmières, les services de l'hôpital qui recevra l'organe...
Les états d'âme, l'évolution des personnages sont extraordinairement décrite.
Pour avoir perdu un enfant, mort dans un hôpital, la confrontation parents/médecin au moment du verdict est d'une précision et d'une réalité que je ne pensais pas traduisible. C'est fort à chaque mot, c'est de plus remarquablement écrit.
Les rapports entre la vie personnelle et la vie professionnelle sont également formidablement évoqués, que ce soit pour l'infirmière ou pour le médecin venant prélevé l'organe.
On pourrait être dithyrambique sur des kilomètres de mots pour ce livre . Pour moi, voir écrit ce que j'ai ressenti, vécu à l'annonce tragique de l'issue fatale pour ma fille m'a profondément bouleversé. Même les réactions physiques sont justes et précises.
C'est un roman phénoménal à travers de multiples aspects. Les héros de notre société sont sans doute ceux du quotidien.
Merci .