Mes chers petits messieurs, sachez que votre correspondance a fait chavirer mon coeur de maman. Votre vouvoiement un brin austère donnait tout de suite le ton ; l'agacement du grand frère qui sentait bien qu'on allait lui prendre sa place et l'angoisse du tout-petit - pas encore né – face à l'inconnu. Des craintes tellement normales, si compréhensibles et si touchantes.
Et puis, doucement, délicatement, le lien s'est tissé, la communication s'est améliorée. Car vous vous êtes rassurés l'un l'autre. Vous allez tant vous apporter, ensemble. Vous verrez, à deux on est plus fort. Vos mots se sont adoucis, les points d'interrogation ont remplacé les exclamations, le tutoiement s'est installé avec pudeur, les questions ont trouvé des réponses, vous osiez désormais ajouter des post-scriptum par connivence sans doute, j'ai su enfin vos prénoms... Thomas et Antoine. Et un halo de douceur vous a enveloppé tout entier. La confiance était née entre vous. Vous étiez désormais impatients de vous découvrir.
Comme tu sembles heureux Thomas de tenir ton petit frère Antoine dans tes bras. Que tu a l'air apaisé Antoine entre les mains de ton grand frère.
Cher auteur, vous avez su trouver les mots justes pour évoquer les angoisses et les appréhensions des aînés. Votre texte chemine avec sensibilité de la désinvolture à l'attachement, de la drôlerie à l'émotion, de la raillerie à l'admiration, de l'animosité à l'amour.
Cher illustrateur, l'épure de vos dessins est en parfaite osmose avec les mots.Vous avez fait évoluer les deux frères dans deux mondes distincts, de l'obscurité à la lumière, de l'ignorance à la vérité avec poésie et tendresse.
Cet album est un bijou.
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