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EAN : 9782358878401
176 pages
La manufacture de livres (06/01/2022)
3.82/5   14 notes
Résumé :

1992. Dans les décombres de l'Union soviétique, l'étroit territoire de Moldavie qui longe la frontière Ukrainienne est devenue une zone de guerre, écartelée entre les forces russes et moldaves. Dans la ville de Tiraspol, des tireurs d'élites prennent pour cibles des anonymes, faisant régner la terreur au sein de la population civile. Et Nikolaï Gaïdamakov, envoyé de Moscou, a pour mission de mettre fin à ce chaos.
Le jeune militaire doit traquer les t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
La Neuvième cible plonge de façon saisissante le lecteur dans un angle mort de l'histoire, les conflits méconnus qui ont suivi l'effondrement de l'URSS à partir de 1991, en l'occurence en Transnitrie. J'avoue mon ignorance en la matière et avoir découvert l'existence de la République moldave du Dniestr, nom officiel de la Transnitrie, État indépendant non reconnu par l'ONU, grand comme un département français avec son territoire étiré à la Chili le long de la frontière entre la Moldavie et l'Ukraine.

Pavel Kreniev reconstitue avec une belle assurance cette zone de guerre écartelée que se disputent forces russes et forces moldaves ( ces dernières soutenues par la Roumanie veulent recréer l'ancienne Bessarabie ) en 1992, à ras le sol de façon très immersive. D'autant plus que l'auteur a l'excellente idée de centrer le récit sur un tireur d'élite russe, Nikolaï. On est totalement absorbée par ses pensées qui font découvrir l'univers complexe des snipers, leurs modes d'action et leurs stratégies.

La Moldavie paie des mercenaires snipers pour terroriser la population de la capitale, Tiraspol, et ainsi déstabiliser la Transnitrie en démontrant l'incapacité de la Russie à la protéger. Moscou a envoyé le général Alexander Lebed à la tête de la 14ème armée pour empêcher la Moldavie d'asseoir sa souveraineté sur ce territoire à haut potentiel industriel, important noeud ferroviaire important. On suit la mission de Nikolaï qui abat huit snipers moldaves avant de tomber sur un neuvième absolument insaisissable, camouflée derrière plusieurs déguisements, suffisamment intelligent pour parvenir à se fondre dans le paysage urbain sans se faire repérer. La traque commence.

Le style de l'auteur est épuré, efficace, très journalistique, ce qui permet une lecture claire du récit. Il est inspiré d'une histoire vraie, un « récit romancé » comme l'indique la quatrième de couverture. Si tout l'arrière-plan historique et militaire est très pertinemment rendu, j'ai plus de réserve sur son liant romanesque. le destin des deux tireurs d'élite, Nikolaï et le neuvième sniper, était suffisamment puissant pour ne pas ajouter une surcouche de tragédie grecque voire shakespearienne dans leur relation. Cette addition dramatique ( impossible de la dévoiler ici ), je n'y ai tout simplement pas cru car je l'ai trouvée maladroitement amenée dans le récit.
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Ce sont en fait plusieurs éléments qui m'ont attirée dans ce livre assez singulier.

Tout d'abord, cela concerne une guerre totalement méconnue et qui pourtant, s'est déroulée au début des années 90, dans les décombres de l'ancienne Union Soviétique. Ce n'est pas à des années-lumières de notre époque contemporaine et pourtant, je n'en ai aucun souvenir. Oui, j'étais très jeune mais je m'intéresse à l'Histoire depuis de nombreuses années et ces événements m'étaient étrangers.

Ensuite, parce que vu la situation géopolitique du moment entre la Russie et l'Ukraine, ce livre a une saveur vraiment actuelle et d'allie mes lectures et l'actualité de ce mois de février.

Dans ce livre, on n'est pas loin de l'Ukraine, à sa frontière pour être précis avec la Moldavie, sur le territoire de la Transnistrie. Ce petit état indépendant de fait n'est pas reconnu par l'Organisation des Nations unies et n'a de relations diplomatiques qu'avec trois Etats, eux-mêmes non membres de l'ONU.

La troisième composante est qu'il est largement inspiré d'une histoire vraie. Aussi incroyable que cela puisse paraître et même s'il reste un roman, c'est une réelle traque mortelle entre deux snipers qui va se jouer durant cette guerre oubliée. En 1992, année durant laquelle le livre se passe, la Transnistrie est alors tiraillée entre la Moldavie et la Russie et certaines villes sont cernées de tireurs d'élite faisant régner la terreur parmi les populations.

Il faut savoir que l'auteur de ce livre est un ancien général-major des services secrets (l'actuel FSB, mieux connu sous son ancienne dénomination, le KGB) et connaît donc très bien son sujet. Il narre cette histoire comme si on regardait ou lisait une série/un livre d'espionnage grandeur nature. Vu son don certain de la narration, il n'est pas étonnant qu'il soit également vice-président du conseil d'administration de l'union des écrivains de Russie. Au contraire d'un essai, le style est très fluide, épuré et à la portée de n'importe quel lecteur.

Ce récit est vraiment palpitant et c'est comme si on se trouvait soi-même derrière la lunette du fusil. C'est une totale immersion dans la tête de Nikolaï, tireur d'élite russe qui est envoyé de Moscou pour mettre fin à cette traque.

Par contre, si comme moi vous n'êtes pas spécialiste des grades militaires, il faut parfois un peu s'accrocher pour se remémorer qui est qui. de plus, le fait de se trouver en compagnie de patronymes russes n'est pas toujours chose aisée pour les personnes peu habituées. A côté de cela, le livre compte un peu moins de 200 pages et il est donc possible de faire un petit effort pour savourer pleinement ce livre.

Par son sujet, il a été pour moi une totale découverte et m'a fait passer un très bon moment de lecture.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Moldavie / Transnistrie. 1992.

L'URSS vient d'éclater. La Moldavie prend son indépendance mais une partie du pays, la Transnistrie, majoritairement peuplée de Russes, veut, à défaut d'URSS, être rattachée à la Russie.
C'est dans ce contexte qu'un tireur d'élite, probablement un mercenaire, doté d'une arme d'une rare précision, sème la terreur depuis l'autre rive du Dniestr, fleuve qui marque la séparation entre la Moldavie et sa région séparatiste, la Transnistrie qui est aussi la partie la plus industrialisée du pays et un important noeud ferroviaire.
Les pro-Russes commencent à douter de la protection offerte par Moscou à ses partisans.
Le major russe Nikolaï GaÏdamakov est envoyé à Tiraspol, « capitale » de la Transnistrie. Sa mission ? Dénicher ce tireur d'élite qui terrorise la population et ridiculise l'armée russe présente sur place. Nikolaï est un tireur très expérimenté. Saura-t-il dénicher et « éteindre » ce redoutable adversaire ?

Critique :

Ce n'est pas tous les jours que l'on nous offre à lire un livre écrit par un ancien militaire passé par le KGB. Plus rare encore, un roman se déroulant en Transnistrie, partie de la Moldavie réclamant son indépendance de la Moldavie car peuplée en très grande partie de Russophones.
Il est très rare de découvrir en Occident un roman qui relate des événements ayant eu cours durant le conflit séparatiste de 1992 en Moldavie… Et qui prend fait et cause pour la Transnistrie, et donc la Russie. On y découvre un homme d'exception, le major-général Lebed qui commande la 14e armée russe et qui empêche la Moldavie de récupérer la Transnistrie. C'est ce général qui s'est opposé au putsch de Moscou d'août 1991 destiné à renverser Gorbatchev. Il se présentera aux élections présidentielles de 1996, où il se classera 3e. Cela dit, bien que très important dans le roman, ce personnage n'est pas le centre de l'histoire qui suit un tireur d'élite russe venu pour supprimer le tireur « mercenaire », payé par les services secrets roumains et qui sème la pagaille dans la région transnistrienne. On découvre qu'il y a plus qu'un tireur d'élite et que ceux-ci ne sont pas Moldaves.

Dans le récit, on observe que la Transnistrie est aussi peuplée de personnes venues de toute l'ex-URSS (celle-ci vient tout juste de disparaître), notamment de Baltes.

Le roman contient aussi une histoire d'amour qui n'est pas gratuite, dans le sens où elle joue un rôle important auprès du personnage principal.
Vous avez compris que dans ce récit, les Russes sont les gentils, les Moldaves, et surtout les Roumains, sont des grands méchants, manipulateurs et vicieux. On peut tout de même comprendre que la population russophone, très majoritaire en Transnistrie, mais qui n'est pas composée que de Russes, ne souhaite pas faire partie d'une Moldavie qui a pour but de se retrouver mariée à la Roumanie, dont elle partage la langue, et dont elle faisait partie avant la Seconde Guerre mondiale dans ce que l'on appelait alors la Bessarabie.

La fin du récit est téléphonée et ne surprendra pas le lecteur, ce qui n'enlève pas grand-chose à l'intérêt du récit qui explique, notamment, ce qui distingue un soldat tireur d'élite d'un champion de tir de précision.

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre de moins de deux cents pages qui se lit très vite, sauf si vous passez votre temps à aller découvrir l'histoire de cette région et de certains personnages évoqués dans le récit.
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Honte à tous ceux qui comme nous, ne savaient guère il y a quelques semaines, où situer la Transnistrie, un nom qui évoque tout au plus un vague souvenir d'Hergé et Tintin.
Le russe Pavel Kreniev remet les pendules de la géopolitique à l'heure avec son livre La neuvième cible dont la traduction en français arrive au coeur de l'actualité.
La Transnistrie donc, c'est une petite région qui borde le Dniestr (d'où son nom) entre l'ouest de l'Ukraine et la Moldavie et encore un peu plus loin à l'ouest la Roumanie.
Au XXI° siècle, il existe encore aux confins de l'Europe, des pays sans statut, des nations ignorées, des poudrières qui ne demandent qu'à s'enflammer : la Transnistrie est en effet un "pays" auto-proclamé, reconnu à peu près par personne, surtout pas par ses voisins et même pas par l'ONU.
C'est en fait la Moldavie voisine (très proche de la Roumanie) qui revendique ce territoire où la plupart des habitants souhaiteraient plutôt être rattachés à la Russie (en bons camarades, ils opteraient même pour la regrettée URSS si elle existait encore).
Il est donc vivement conseillé de parcourir wikipédia et quelques cartes avant d'ouvrir le livre !
Un bouquin décapant, bienvenu en ces temps d'abondante propagande occidentale : Pavel Kreniev affiche en effet clairement ses opinions pro-russes et ce gradé de l'ex-KGB (oui, oui) considère même Boris Eltsine comme un pantin à la solde des américains ! Autant dire que son bouquin penche d'un côté très inhabituel pour nous !
Nous voici donc dans les années 90 au coeur du conflit qui opposa la Transnistrie au reste de la Moldavie lorsque le roumain (et l'alphabet latin) devint la seule langue officielle ce qui provoqua l'indépendance auto-proclamée de la Transnistrie russophone et cyrillique (résumé un peu court).
Depuis ces quelques années de guerre, la présence de troupes russes à Tiraspol (capitale officieuse de la Transnistrie) maintient le statu quo.
Toute ressemblance avec le Donbass tout proche serait évidemment coïncidence purement fortuite.
L'histoire commence avec un sniper moldave qui terrorise la population.
Un autre tireur d'élite est envoyé en mission par l'armée russe, pour mettre fin au carnage : sniper contre sniper, c'est le sous-titre du livre.
Mais un sniper peut en cacher un autre et avec ce jeu de cache-cache, le colonel Kreniev nous conte une belle fable où l'amour et la guerre s'entremêlent.
Parfois sa prose part en vrille de manière un peu ampoulée et on sent la traduction un peu rapide. Mais rien qui empêche d'apprécier cette histoire déployée sur un fond historique et géopolitique très intéressant.
Pour celles et ceux qui aiment comprendre.

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Une histoire vraie racontée par Pavel Kreniev et traduite du Russe par Thierry Marignac.
Celle de Nikolaï Gaïdamakov, tireur d'alite de l'armée russe, envoyé dans la ville moldave de Tiraspol pour mettre un terme à la terreur causée par des snipers qui déciment aveuglément la population civile depuis leurs cachettes.
On le suis dans sa traque de chacun des neuf snipers qu'il finit par neutraliser l'un après l'autre. On partage son mode de pensée, sa logique de tireur d'élite, son professionnalisme redoutablement dénué de toute compassion.
Mais paradoxalement on le découvre aussi dans l'intimité de son amour pour une femme avec laquelle il partage sa vie sans qu'elle ne sache rien de ses activités. Là il n'y a plus de place pour la violence mais tout n'est que tendresse et espoir pacifié.
Une vision troublante de cette activité méconnue dans une région de l'ex-URSS qui l'est tout autant.
Un livre rare, gorgé d'identité russe et terriblement actuel.
Lien : https://christophegele.com/2..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
[...] Ces tireurs d’élite sèment la panique dans la population. Nous sommes au bord d’une explosion sociale. Les gens voient que nous sommes incapables de régler les problèmes les plus élémentaires, de leur garantir la sécurité la plus minime.
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[...] Comment se fait-il que, sur le territoire confié à l’armée, des tireurs d’élite opèrent impunément ? Pas plus tard qu’hier, veille de mon arrivée, on a abattu trois personnes en plein centre-ville. Parmi elles, un de nos soldats.
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[...] Cela pousserait les gens vers un rattachement de la Transnistrie à la Moldavie. Il fallait créer une tension sociale. Le tireur d’élite comprenait très bien la tâche qu’on lui confiait.
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[...] – D’après le décompte, avec ce tireur d’élite, combien en a-t-il liquidé ?
– C’est le neuvième, camarade général.
– Il a joué de malchance avec ce neuvième.
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[...] Ce jeu à plusieurs coups indéchiffrable et sans règles, lutte mortelle, au bout de laquelle l’un des deux protagonistes doit périr.
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