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Ce livre de Kundera, je l'ai trop adoré. Tout ce qu'il dit dedans, c'est trop bien écrit et sérieux, j'ai beaucoup appris avec cette lecture. Bon bien sûr, faut se concentrer parce que sinon on peut pas tout comprendre mais je veux dire, les images qu'il donne dans son bouquin elles sont trop bien trouvées. En lisant ce bouquin, j'ai beaucoup appris sur ses autres livres, genre la vie est ailleurs ou d'autres encore que j'ai bien kiffés.
Franchement, ce philosophe, c'est vraiment un artiste des lettres et de l'écriture et rien que pour ça je le félicite. Bravo monsieur Kundera, je continuerai toujours à vous lire.

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Sans doute un de mes essais préférés. Peut-être parce que comme le montre l'excellent Xavier de la Porte, mon grand âge me conduit à préférer l'essai au roman. Un essai sur le roman comble donc les deux âges de ma vie.

Cet essai est tellement riche en pensées fertiles que je n'ai qu'une chose à en dire : lisez-le. Et évitez de croiser mon chemin s'il venait à vous déplaire.

A l'inverse, s'il vous plait, ruez-vous sur "Les Testaments trahis".

https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20220710.OBS60773/pourquoi-lit-on-moins-de-romans-quand-on-vieillit.html
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Ouvrage lumineux sur la théorie du roman vue par un praticien.


On y trouve les thèses fondamentales de Kundera sur l'art du roman, qu'il développera dans ses essais suivant.


Ma lecture de cet ouvrage commence à remonter, que les lecteurs de mon hommage pensent à m'en pardonner.


Mais l'idée principale est que le roman est le terrain du doute, de l'incertain, de l'insécurité. Vouloir défendre une thèse dans un roman est une contradiction dans les termes. le roman à thèse bascule nécessairement d'un de ces deux côtés : soit ce n'est pas un roman, et dans ce cas son auteur peut bien défendre une thèse, soit c'en est un, et dans ce cas sa thèse est broyée par la machine romanesque : il n'en reste qu'une hypothèse, développée par le roman.


Développement de la notion de problématique existentielle. le roman est le parcours d'un ego confronté à une telle problématique. Il nous donne à voir l'existant épuré des oeillères qui nous empêchent de le saisir au quotidien.
Apport personnel : le réel n'est pas l'existant. A nouveau, qu'on me pardonne si la notion mobilisée dans son ouvrage n'est pas "l'existant" (c'est peut-être l'être) ; mon imprécision est sue mais j'ai en tête les implications de la notion que je vise même sans en retrouver le nom.


Lecture indispensable pour qui entend réfléchir sur ce qu'est le roman.

Nous avons la chance de vivre un temps où le dernier des grands romanciers respire encore le même air que nous (Philip Roth ne respire plus je crois ?). Profitons-en.


Qu'on s'entende bien : il reste des bons, et même des excellents romanciers. Mais Kundera fait partie de la caste des plus grands romanciers de tous les temps. Sincèrement, il a saisi le mouvement romanesque comme personne d'autre. Il s'y est inscrit pour bâtir l'une des oeuvres littéraires les plus lumineuses de tous les temps.

Lisez-le tant qu'il se peut toujours qu'en finissant le livre vous vous disiez : j'espère qu'il en écrira d'autres.
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Quand Kundera décide de discourir sur le roman , on se tait et on écoute . Une leçon pareille ne peut que se lire avec la plus grande attention . Chaque mot trouve sa place comme une mécanique parfaite . C'est grandiose , intelligent , instructif et l'on en redemande !!
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Critique du site lecture/écriture:

Dans un essai en sept parties (comme la plupart de ses romans), Kundera se propose d'expliquer sa propre vision de l'univers romanesque.
Dans une première partie, Kundera revisite les sources - ses sources - du roman européen et montre que tout commence avec le Don Quichotte de Cervantès puis l'évolution continue, passant par Richardson ou Sterne, et bien sûr ses maîtres ès ambiguïtés, Kafka ou Broch. Après l'aventure exploitée et interrogée par Cervantès, l'étude les sentiments intérieurs initiée par Richardson, viennent les questions sur l'homme dans L Histoire avec Balzac, l'exploration du quotidien avec Flaubert, le sondage de "l'insaisissable du temps passé "avec Proust puis du temps présent avec Joyce...

Pour Kundera, "le roman est l'oeuvre de l'Europe". Il a survécu à tous les mouvements avec son esprit de complexité - "les choses sont plus compliquées que tu ne le penses" dit-il au lecteur - et de continuité car "chaque roman est une réponse aux oeuvres précédentes."

La deuxième partie reprend un entretien avec Christian Salmon dans lequel Kundera développe son approche de l'univers kafkaïen, explique comment le roman peut s'insérer dans L Histoire humaine avec quelques principes, citant au passage ses propres oeuvres.

Suit une analyse issue des notes que Kundera avait prises lors de sa lecture éclairée des Somnambules de Broch et qui exploite plusieurs "possibilités" dans la composition d'un roman.

Un second entretien sur "l'art de la composition" montre comment le roman peut aussi avoir des analogies avec la musique.

la cinquième partie est consacrée à Kafka et notamment au fameux K. Dans le Procès où "le châtiment cherche sa faute" à l'opposé du Raskolnikov de Dostoievski dans Crime et Châtiment, où "la faute cherche le châtiment." K. ne se révolte pas contre une autorité mais cherche plutôt son existence. C'est là toute l'ambiguité de Kafka, son univers particulier, c'est "l'horrible du comique".

La sixième partie moins évidente à lire provient de l'interrogation de l'auteur sur les diverses traductions de ses oeuvres et propose 71 mots-clés.

Enfin l'ouvrage finit sur le discours prononcé par l'auteur lors de sa remise du Prix Jérusalem, qui, de façon plus succincte encore, explicite ses choix romanesques, qu' il conclut par cette phrase superbe :
"J'étais entrain d'oublier que Dieu rit quand il me voit penser."

Voilà donc un ouvrage aux multiples facettes dans lequel Kundera fait à la fois preuve de culture et de pédagogie. A la lecture, on n'a qu'une envie : relire Kafka et lire les romans de l'auteur et notamment ceux du début.
Et, pour les plus hardis, pourquoi pas, composer un roman!

critique par Mouton Noir
Lien : http://www.lecture-ecriture...
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Je suis parfaitement incapable de résumer ou de tirer les substantifiques moëlles de ce texte. Ou plutôt de ces textes, qui composent avec brio cet Art du roman.
Qui me réconcilie avec Kundera.
Alors, je vais me contenter d'indiquer quelques éléments qui ont résonné pour moi. Ou comment je les ai tronqués avec une subjectivité propre (ou impropre ou sale ou...).
L'Europe devrait être fier d'être insaisissable, complexe, mouvant et pourtant une entité.
Le rire est si riche.
Israël est le coeur de l'Europe.
l'identité est une pure blague.
L'anonymat ou le pseudonymat éviterait bien des écueils et des egos et des recherches biographiques qui tuent le roman.
Le roman c'est tout sauf de l'autobiographie.
Arrêtez d'écrire pour écrire. Pollution.
Relire Kafka.
Jacques le Fataliste est un énorme livre. (Tellement.)
Le roman, en réalité c'est pure créativité et jamais mort. Il est mort souvent, paraît-il. Ce qui n'a aucun sens.
Non mais sérieusement, vous continuez à lire cette critique ?
Allez vous-en ! Moi j'm'arrête : je dois commander La vie et les opinions de Tristram Shandy.
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Dans l'Art du Roman, Milan Kundera cite ce proverbe yiddish « L'homme pense, Dieu rit. ». Et il commente : Dieu ne parle pas, il rit en silence. L'homme, lui, habite le monde. Et la Vérité. Il ne rit pas. Dieu coïncide avec le monde. Dieu se tait. Il nous regarde peut-être mais il nous abandonne à nous-même. Rien ne sépare l'homme de Dieu ou de l'histoire, son avatar laïque. le roi Salomon suppliait l'Éternel de lui accorder un coeur intelligent. Avec de la distance, celle de l'humour par exemple. Peut-être faut-il être toujours prêt à la Visite ou au Voyage et chercher, arpenter la Terre pour trouver un homme, une femme, un autre caché de soi, vrai, bon et sage pour vivre une vie simple, plus proche de la nature et du réel. Peut-être la littérature est-elle le seul endroit sur la Terre où le nihilisme est conciliable avec l'espoir, la beauté, la résurrection. Peut-être nous, Humains, préférons les Prophètes aux historiens.
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Essai remarquable qui loue ce genre littéraire et défend son importance pour comprendre l'être humain.

Il met en avant le génie de certains noms qui ont su faire évoluer le roman et encourage leur lecture afin de mieux comprendre leur/notre individualité.

A travers ses réflexions il propose une histoire de la pensée et de notre civilisation. Il met en exergue des tendances inquiétantes de notre façon de fonctionner et de nos relations. Ce que nous croyons être de la modernité, n'est finalement que du kitch.

J'ai particulièrement apprécié qu'il donne des conseils pour écrire un bon roman et qu'il les illustre avec des passages de ses livres. Cela m'a permis de mieux comprendre ce qu'il a voulu dire. Il ne se contente pas de critiquer ou de mettre en avant ceux qu'il préfère, il explique ce que LUI estime faire avancer l'art du roman. Cela pourrait effectivement sembler peu modeste, mais je l'ai plutôt compris comme étant un partage de recherches pour tout néophyte qui ferait l'effort de s'intéresser à son art et à son travail.

Ce que je retiens de lui : il nous encourage à nous questionner, à nous cultiver et à accepter nos différences.

Je l'ajoute à ma liste de livres « qui ne sont pas inutiles ».
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Dans un essai en sept parties (comme la plupart de ses romans), Kundera se propose d'expliquer sa propre vision de l'univers romanesque.
Dans une première partie, Kundera revisite les sources - ses sources - du roman européen et montre que tout commence avec le Don Quichotte de Cervantès puis l'évolution continue, passant par Richardson ou Sterne, et bien sûr ses maîtres ès ambiguïtés, Kafka ou Broch. Après l'aventure exploitée et interrogée par Cervantès, l'étude les sentiments intérieurs initiée par Richardson, viennent les questions sur l'homme dans L Histoire avec Balzac, l'exploration du quotidien avec Flaubert, le sondage de "l'insaisissable du temps passé "avec Proust puis du temps présent avec Joyce...

Pour Kundera, "le roman est l'oeuvre de l'Europe". Il a survécu à tous les mouvements avec son esprit de complexité - "les choses sont plus compliquées que tu ne le penses" dit-il au lecteur - et de continuité car "chaque roman est une réponse aux oeuvres précédentes."

La deuxième partie reprend un entretien avec Christian Salmon dans lequel Kundera développe son approche de l'univers kafkaïen, explique comment le roman peut s'insérer dans L Histoire humaine avec quelques principes, citant au passage ses propres oeuvres.

Suit une analyse issue des notes que Kundera avait prises lors de sa lecture éclairée des Somnambules de Broch et qui exploite plusieurs "possibilités" dans la composition d'un roman.

Un second entretien sur "l'art de la composition" montre comment le roman peut aussi avoir des analogies avec la musique.

La cinquième partie est consacrée à Kafka et notamment au fameux K. Dans le Procès où "le châtiment cherche sa faute" à l'opposé du Raskolnikov de Dostoievski dans Crime et Châtiment, où "la faute cherche le châtiment." K. ne se révolte pas contre une autorité mais cherche plutôt son existence. C'est là toute l'ambiguité de Kafka, son univers particulier, c'est "l'horrible du comique".

La sixième partie moins évidente à lire provient de l'interrogation de l'auteur sur les diverses traductions de ses oeuvres et propose 71 mots-clés.

Enfin l'ouvrage finit sur le discours prononcé par l'auteur lors de sa remise du Prix Jérusalem, qui, de façon plus succincte encore, explicite ses choix romanesques, qu' il conclut par cette phrase superbe :

"J'étais en train d'oublier que Dieu rit quand il me voit penser."

Voilà donc un ouvrage aux multiples facettes dans lequel Kundera fait à la fois preuve de culture et de pédagogie. A la lecture, on n'a qu'une envie : relire Kafka et lire les romans de l'auteur et notamment ceux du début.
Et, pour les plus hardis, pourquoi pas, composer un roman!
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« L'esprit du roman est l'esprit de la complexité. Chaque roman dit au lecteur : « les choses sont plus compliquées que tu ne le penses ». C'est la vérité éternelle du roman mais qui se fait de moins en moins entendre dans le vacarme des réponses simples et rapides qui précédent la question et l'excluent. »
En quelques mots puissants Milan Kundera place le Roman comme l'oeuvre de l'Europe, une réponse à l'oubli de l'homme par la philosophie et les sciences des Temps modernes, une exploration de l'existence après la mort de Dieu et de la vérité. La connaissance est la seule morale du roman. La sagesse de l'incertitude, une certitude.

Lien : http://www.quidhodieagisti.c..
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