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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà déjà quelque temps que Kundera rentre dans les instables piles de ma bibliothèque...
Et c'est L'art du roman , un essai, que j'ai choisi pour entamer l'oeuvre de cet auteur qui m'intriguait tant.
L'art du roman, c'est la vision éclairée et acérée de Kundera sur une prose de tous les possibles: Une sorte d'auberge espagnole (Kundera évoque celle de Cervantès) dans laquelle se rencontrent poésie, essai et philosophie. Un plat complet derrière lequel l'auteur doit s'effacer, et laisser la parole aux mots et aux fulgurances... Et Kundera de me donner une clef pour retourner lire Kafka au Château!.. Et de me rappeler le bonheur ressenti à la lecture du Brave soldat Chveik... Et l'envie (encore cette envie dans un temps compté, mesuré) d' attaquer le monument Cervantes et de découvrir Broch.
Milan Kundera (encore lui, c'est son bouquin après tout, non?) offre au lecteur d'intéressantes analogies avec la musique et sa composition: polyphonie, transitions, pas de transitions.
L'art du roman: Sept parties (tiens donc...) dont la dernière offre un aperçu saisissant de la bêtise dans l'oeuvre de Flaubert. Rappel salvateur.
Sept parties dans les quelles on trouve, entre autre, une sorte d'éloge à la diversion. Hop, on prend le chemin, le diverticule...
Pour moi, ce livre sur lequel je viens de passer quelques beaux jours, serait presque indispensable. À lire, en tout cas.
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"Tout roman est une devinette du monde"
(G. G. Marquez)

Mes sentiments envers Milan Kundera étaient toujours quelque peu ambigus. Il n'y a que la langue allemande qui possède un mot très pratique, "hassliebe", pour les décrire avec exactitude : d'un côté j'apprécie énormément ses romans, et de l'autre il y a une sorte d'inexplicable antipathie envers Kundera-homme.
En ce qui concerne la littérature, peu m'importe. le grand critique littéraire tchèque F. X. Šalda disait déjà au début du siècle dernier :" Si tu es un mauvais homme, arrange toi avec le gendarme ou le curé, mais si tu es un mauvais écrivain, je me donne le droit de t'anéantir." Et Kundera est un écrivain excellent.
Loin de moi aussi l'idée qu'il soit un "mauvais homme", c'est seulement que l'attitude de ce natif de Brno envers ses ex-compatriotes déçoit et attriste plus d'un Tchèque. Kundera n'est pas le seul auteur qui tient à préserver sa vie privée (on peut penser par exemple à Volodine ou à Ferrante) et qui préfère s'adresser au lecteur uniquement à travers ses romans, en le laissant à sa propre interprétation. "La naissance du lecteur doit se payer de la mort de l'auteur", a écrit Roland Barthes dans son mémorable essai. On peut aussi comprendre que Kundera préfère voyager incognito, qu'il refuse les prix littéraires et les interviews, mais son refus de faire traduire ses romans en sa langue maternelle frôle, excusez l'expression, l'obstination d'un pédant.
Kundera vit en France depuis 1975. Ses premiers romans sont passés plutôt inaperçus, jusqu'à ce qu'il change de tactique en écrivant "L'insoutenable légèreté de l'être", une sorte de "socialisme, mode d'emploi", destiné au lecteur occidental, qui l'a tout de suite propulsé aux sommets littéraires. En 1995 il écrit son premier roman directement en français, "La lenteur", jamais traduit en tchèque. Un lecteur tchèque doit donc maîtriser le français, l'anglais, l'allemand, le suédois, le russe ou n'importe quelle autre langue étrangère pour continuer à lire Kundera. Seul Kundera peut bien traduire Kundera en tchèque, mais hélas, le temps lui manque. Il ne faut pas s'étonner que les Tchèques fidèles à son oeuvre font circuler les traductions "au noir", comme au bon vieux temps du samizdat. Désapprouvées par les uns, acceptées avec joie par les autres... ont-ils le choix ? C'est presque une ironie du sort qu'au moment où les Tchèques étaient à nouveau autorisés à lire Kundera, ils ont encore perdu cette possibilité....

Par une certaine solidarité, je n'ai donc jamais ouvert "La lenteur" ni un autre livre de Milan écrit depuis 1995. Puis j'ai fait exception avec son essai "L'art du roman" (jamais traduit en tchèque sous la forme proposée au lecteur français), et j'ai bien fait.
Kundera est un auteur intellectuel, dont l'oeuvre romanesque est complétée et accompagnée par le travail de philosophe et de théoricien littéraire. Dans "L'art du roman", il quitte la théorie pour nous expliquer sa vision personnelle du roman, que ce soit le sien ou le roman européen en général. On voit à quel point il est influencé par la phénoménologie de Husserl et de Heidegger, quand il parle, justement, des déceptions et des difficultés de la traduction, et des diverses interprétations des mots et des concepts qui varient et changent d'une langue à l'autre, d'un traducteur à l'autre, et aussi d'un lecteur à l'autre. Une explication édifiante qui m'a presque réconciliée avec Milan, en me disant que sa langue maternelle doit toujours garder une grande importance pour lui.
Il parle aussi de journalistes habitués à mener les interviews de façon qui arrange leurs propres desseins, et qui déforment systématiquement les propos de l'écrivain.
Avec le chapitre "Soixante-neuf mots", il nous propose, dans le genre typiquement kunderien, un petit dictionnaire des mots-clés de son univers fictif ; on trouve déjà quelque chose de similaire dans "L'insoutenable légèreté", mais cette fois c'est par nécessité d'éclaircir sa vision de ces termes, générée par sa désagréable expérience avec l'inexactitude des traductions.
Il nous parle aussi de l'art de la composition, en comparant le roman aux compositions musicales.

La plus intéressante des sept parties de "L'art du roman" (l'amateur de Kundera notera le chiffre magique récurrent !) est probablement le premier essai, "L'héritage décrié de Cervantes", qui commence par rappeler la série de conférences d'Edmund Husserl sur la crise de l'humanité européenne. Avec l'essor des sciences exactes, la vie humaine serait devenue quelque chose de parfaitement analysable, pesable, mesurable et explicable par la rationalité mathématique, en oubliant le monde vécu individuellement dans des milliers de réalités différentes (lebenswelt). Selon Kundera, c'est justement le roman dans sa continuité qui nous permet de visiter tous les recoins de l'âme d'un individu ancré dans son époque : historiographie, sociologie, philosophie ou économie nous en donnent une certaine image, mais les personnages comme Don Quichotte, Tristram Shandy ou Emma Bovary vont nous tirer par la manche en chuchotant : "Et si tout était autrement ?". Il n'y a que le roman qui nous dévoile les aspects divers de l'existence et ses multiples vérités. On s'interroge sur le sens de l'aventure avec Cervantes, on se demande ce qui se passe dans notre for intérieur avec Richardson, avec Balzac on monte dans le grand train de l'Histoire et avec Flaubert on retourne dans le quotidien en rêvant à nouveau de Cervantes et de l'aventure. Avec Tolstoï on vit des moments irrationnels au moment de prendre une décision, et avec Proust on exploite le Temps. le roman est un Paradis imaginaire de l'individuel, qui nous apprend tant les doutes nécessaires que la tolérance envers la vérité d'un autre. Et de ce point de vue, il serait donc un ennemi juré de toute idéologie dogmatique. le destin incalculable et imprévisible des personnages romanesques serait toujours accompagné d'un grand rire de Dieu (si ce n'est pas celui du lecteur), comme l'auteur se plaît à imaginer.
Et la place de l'auteur, dans tout ça ? Selon Kundera, l'auteur doit s'effacer au profit de ses personnages. Il y a peut-être une partie de l'auteur là-dedans, peut-être pas, à vous de voir... un roman contient autant de vérités que de lecteurs. Comme aux temps des conteurs et troubadours anonymes, il vit sa propre vie, et a toujours quelque chose à proposer pour enrichir les générations suivantes.
Voilà la vision de Milan Kundera, cet auteur qui s'efface délibérément au profit des mots et de la littérature.

Comme cette critique est déjà d'une longueur indécente, je vais garder pour moi ce que je pense de la biographie de la journaliste Ariane Chemin, au titre proustien "À la recherche de Milan Kundera". En hommage à un autre écrivain aimé de Kundera, cela aurait pu très bien s'intituler "Le procès II, ou Les testaments trahis de Milan K." Si vous voulez apprendre quelque chose de vraiment intéressant sur Kundera, prenez plutôt un livre de Kundera, un auteur à 5 étoiles.
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Dans ce livre très intéressant pour tout amoureux de la lecture, Milan Kundera, en praticien talentueux, nous livre son art de romancier avec une fluidité suave, nous menant dans les arrière-fonds de la composition romanesque. Pour ce faire, il illustre ses idées par son propre parcours et par les oeuvres de ses modèles littéraires (Kafka, Broch, Musil et Gombrowicz…) issus de ce qu'il appelle la littérature de l'Europe centrale. Ainsi, ce livre est l'occasion pour le lecteur de découvrir ou redécouvrir l'oeuvre de plusieurs romanciers importants mais aussi de comprendre l'art de Milan Kundera et sa conception du roman.

Selon Milan Kundera le roman trouve son existence dans le fait d'exprimer ce que lui seul peut exprimer. Car si, par exemple, le bovarysme était expliqué sous forme d'essai, il n'aurait aucun attrait, de même que la bureaucratie selon Kafka. Bref, le romancier précède le psychologue et le sociologue. de plus, le roman qui est le genre le plus européen, a une relation étroite avec l'Histoire de l'Europe et la conscience européenne.

Autre idée que Kundera illustre dans son livre est celle qu'un romancier doit suivre la sagesse de son roman. C'est-à-dire qu'un romancier en élaborant sa trame romanesque, il doit suivre cette intelligence du roman, un cheminement logique que l'oeuvre exige (« Quand Tolstoï a esquissé la première variante d'Anna Karénine, Anna était une femme très antipathique et sa fin tragique n'était que justifiée et méritée. La version définitive du roman est bien différente, mais je ne crois pas que Tolstoï ait changé entre-temps ses idées morales, je dirais plutôt que, pendant l'écriture, il écoutait une autre voix que celle de sa conviction morale personnelle. Il écoutait ce que j'aimerais appeler la sagesse du roman. »). Par conséquent, un auteur est celui qui se cache derrière son oeuvre et n'apparait que par elle (une idée assez blanchotienne).

L'art du roman est un livre où l'on trouve aussi l'Histoire du roman et comment chaque auteur contribuent au développement du genre, mais aussi les différentes inspirations romanesques.
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Contrairement à ce qu'on nous apprend à l'école ou à l'université (recentrer l'auteur dans son époque, son mouvement, etc.), ce livre conçoit le roman dans son contexte mondial. Kundera par exemple fait des parallèles entre son oeuvre et celles de Cervantes, Kafka, Broch, Sterne et bien d'autres. Sa vision du roman : l'étude de l'homme à travers des egos expérimentaux (les personnages). Entre autres concepts importants développés : le kitsch, qui est une sorte de sentimentalisme qui vise à l'universalité (définition très abrégée) et que Kundera abhorre tout particulièrement.
Comme l'indique sebbys, c'est au fond un livre de critique littéraire qui réussit à ne jamais être ennuyeux et qu'on a plaisir à lire, ce qui est un tour de force.
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Avec l'Art du roman, Milan Kundera entamait en 1986 son exploration d'une question qui l'a préoccupé tout au long de son oeuvre de romancier: Qu'est-ce que le roman? Que nous apporte le roman? En quoi est-il indispensable?
On pourrait craindre que le livre répondant à ces questions s'avère théorique, indigeste et ne s'adresse qu'aux seuls spécialistes. Tel n'est pas le cas! La grande force de Milan Kundera, c'est de parler à ses lecteurs avec une certaine simplicité, une certaine proximité. Il ne prétend pas faire le tour de la question. Il cherche par petites touches à atteindre le coeur du sujet en tant qu'auteur particulier ayant ses goûts et sa vision de la littérature. A partir de sept textes indépendants et apparemment disparates (essai, critique, discours officiel, dictionnaire personnel, entretiens, notes), il aborde différentes facettes du caractère indispensable du roman en tant que genre.
Pour Kundera, " le chemin du roman se dessine comme une histoire parallèle des Temps modernes" (p.20) et de la culture européenne. En illustration, il nous dit avoir été particulièrement sensible à quatre "appels" créateurs(p.26 à 28):
- Appel du jeu: Dans Tristram Shandy de Sterne et Jacques le fataliste de Diderot.
- Appel du rêve: Dans l'oeuvre de Kafka.
- Appel de la pensée: Dans L'Homme sans qualité de Musil et dans Les Somnambules de Broch.
- Appel du temps: Chez Broch, Aragon et Fuentes.
En résumé, pour l'auteur d'origine tchèque, est un roman toute narration qui permet d'appréhender l'existence humaine dans toute sa globalité en apportant un éclairage original, c'est-à-dire inexistant avant lui. le roman est le fruit d'une histoire qui le travaille, qu'il dépasse et dont il révèle, mieux que par tout autre approche, un aspect ou une "réalité enrichie"; ce surcroit de compréhension passe essentiellement par une forme particulière, un "style". C'est l'adéquation du sujet et de la façon de le rendre qui constitue le roman dans son unicité, dans sa valeur et dans sa nécessité. A ces conditions, le roman se hisse à la hauteur des plus grandes oeuvres d'art.
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Sans doute un de mes essais préférés. Peut-être parce que comme le montre l'excellent Xavier de la Porte, mon grand âge me conduit à préférer l'essai au roman. Un essai sur le roman comble donc les deux âges de ma vie.

Cet essai est tellement riche en pensées fertiles que je n'ai qu'une chose à en dire : lisez-le. Et évitez de croiser mon chemin s'il venait à vous déplaire.

A l'inverse, s'il vous plait, ruez-vous sur "Les Testaments trahis".

https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20220710.OBS60773/pourquoi-lit-on-moins-de-romans-quand-on-vieillit.html
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Ouvrage lumineux sur la théorie du roman vue par un praticien.


On y trouve les thèses fondamentales de Kundera sur l'art du roman, qu'il développera dans ses essais suivant.


Ma lecture de cet ouvrage commence à remonter, que les lecteurs de mon hommage pensent à m'en pardonner.


Mais l'idée principale est que le roman est le terrain du doute, de l'incertain, de l'insécurité. Vouloir défendre une thèse dans un roman est une contradiction dans les termes. le roman à thèse bascule nécessairement d'un de ces deux côtés : soit ce n'est pas un roman, et dans ce cas son auteur peut bien défendre une thèse, soit c'en est un, et dans ce cas sa thèse est broyée par la machine romanesque : il n'en reste qu'une hypothèse, développée par le roman.


Développement de la notion de problématique existentielle. le roman est le parcours d'un ego confronté à une telle problématique. Il nous donne à voir l'existant épuré des oeillères qui nous empêchent de le saisir au quotidien.
Apport personnel : le réel n'est pas l'existant. A nouveau, qu'on me pardonne si la notion mobilisée dans son ouvrage n'est pas "l'existant" (c'est peut-être l'être) ; mon imprécision est sue mais j'ai en tête les implications de la notion que je vise même sans en retrouver le nom.


Lecture indispensable pour qui entend réfléchir sur ce qu'est le roman.

Nous avons la chance de vivre un temps où le dernier des grands romanciers respire encore le même air que nous (Philip Roth ne respire plus je crois ?). Profitons-en.


Qu'on s'entende bien : il reste des bons, et même des excellents romanciers. Mais Kundera fait partie de la caste des plus grands romanciers de tous les temps. Sincèrement, il a saisi le mouvement romanesque comme personne d'autre. Il s'y est inscrit pour bâtir l'une des oeuvres littéraires les plus lumineuses de tous les temps.

Lisez-le tant qu'il se peut toujours qu'en finissant le livre vous vous disiez : j'espère qu'il en écrira d'autres.
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Quand Kundera décide de discourir sur le roman , on se tait et on écoute . Une leçon pareille ne peut que se lire avec la plus grande attention . Chaque mot trouve sa place comme une mécanique parfaite . C'est grandiose , intelligent , instructif et l'on en redemande !!
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Critique du site lecture/écriture:

Dans un essai en sept parties (comme la plupart de ses romans), Kundera se propose d'expliquer sa propre vision de l'univers romanesque.
Dans une première partie, Kundera revisite les sources - ses sources - du roman européen et montre que tout commence avec le Don Quichotte de Cervantès puis l'évolution continue, passant par Richardson ou Sterne, et bien sûr ses maîtres ès ambiguïtés, Kafka ou Broch. Après l'aventure exploitée et interrogée par Cervantès, l'étude les sentiments intérieurs initiée par Richardson, viennent les questions sur l'homme dans L Histoire avec Balzac, l'exploration du quotidien avec Flaubert, le sondage de "l'insaisissable du temps passé "avec Proust puis du temps présent avec Joyce...

Pour Kundera, "le roman est l'oeuvre de l'Europe". Il a survécu à tous les mouvements avec son esprit de complexité - "les choses sont plus compliquées que tu ne le penses" dit-il au lecteur - et de continuité car "chaque roman est une réponse aux oeuvres précédentes."

La deuxième partie reprend un entretien avec Christian Salmon dans lequel Kundera développe son approche de l'univers kafkaïen, explique comment le roman peut s'insérer dans L Histoire humaine avec quelques principes, citant au passage ses propres oeuvres.

Suit une analyse issue des notes que Kundera avait prises lors de sa lecture éclairée des Somnambules de Broch et qui exploite plusieurs "possibilités" dans la composition d'un roman.

Un second entretien sur "l'art de la composition" montre comment le roman peut aussi avoir des analogies avec la musique.

la cinquième partie est consacrée à Kafka et notamment au fameux K. Dans le Procès où "le châtiment cherche sa faute" à l'opposé du Raskolnikov de Dostoievski dans Crime et Châtiment, où "la faute cherche le châtiment." K. ne se révolte pas contre une autorité mais cherche plutôt son existence. C'est là toute l'ambiguité de Kafka, son univers particulier, c'est "l'horrible du comique".

La sixième partie moins évidente à lire provient de l'interrogation de l'auteur sur les diverses traductions de ses oeuvres et propose 71 mots-clés.

Enfin l'ouvrage finit sur le discours prononcé par l'auteur lors de sa remise du Prix Jérusalem, qui, de façon plus succincte encore, explicite ses choix romanesques, qu' il conclut par cette phrase superbe :
"J'étais entrain d'oublier que Dieu rit quand il me voit penser."

Voilà donc un ouvrage aux multiples facettes dans lequel Kundera fait à la fois preuve de culture et de pédagogie. A la lecture, on n'a qu'une envie : relire Kafka et lire les romans de l'auteur et notamment ceux du début.
Et, pour les plus hardis, pourquoi pas, composer un roman!

critique par Mouton Noir
Lien : http://www.lecture-ecriture...
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Essai remarquable qui loue ce genre littéraire et défend son importance pour comprendre l'être humain.

Il met en avant le génie de certains noms qui ont su faire évoluer le roman et encourage leur lecture afin de mieux comprendre leur/notre individualité.

A travers ses réflexions il propose une histoire de la pensée et de notre civilisation. Il met en exergue des tendances inquiétantes de notre façon de fonctionner et de nos relations. Ce que nous croyons être de la modernité, n'est finalement que du kitch.

J'ai particulièrement apprécié qu'il donne des conseils pour écrire un bon roman et qu'il les illustre avec des passages de ses livres. Cela m'a permis de mieux comprendre ce qu'il a voulu dire. Il ne se contente pas de critiquer ou de mettre en avant ceux qu'il préfère, il explique ce que LUI estime faire avancer l'art du roman. Cela pourrait effectivement sembler peu modeste, mais je l'ai plutôt compris comme étant un partage de recherches pour tout néophyte qui ferait l'effort de s'intéresser à son art et à son travail.

Ce que je retiens de lui : il nous encourage à nous questionner, à nous cultiver et à accepter nos différences.

Je l'ajoute à ma liste de livres « qui ne sont pas inutiles ».
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