Je ne suis pas, habituellement, un véritable amateur de l'
Avant-Scène Cinéma.
Je lui préfère, presque toujours, son alter égo consacré au Théâtre.
Non pas que je dédaigne le 7ème art, loin de là, mais le Théâtre, se situant très près de la littérature, ne perd pas, en s'éloignant de la scène pour devenir "Écriture", toute la "moelle" qui le définit.
Lorsqu'il n'est pas improvisation, le Théâtre est d'ailleurs, la plupart du temps, littérature avant sa mise en scène et le redevient sitôt le rideau retombé.
Tandis que la réécriture d'un scénario de cinéma débouche souvent sur un roman assez fade.
Mais pour fêter son vingtième anniversaire,
L Avant Scène Cinéma nous offre, dans un numéro double, une prestigieuse galerie de photos toutes en noir et blanc.
Accrochez-vous !
Georges Franju a sélectionné pour nous une centaine de clichés rarissimes.
Il se livre à une passionnante rétrospective qui remontant le temps, de 1882 à 1939, nous fait redécouvrir quelques unes des plus belles oeuvres cinématographiques du passé.
On y retrouve des films de Louis Lumière, de
Georges Méliès, de Zecca, de Louis Feuillade, d'
Abel Gance, de Julien Duvivier, de Christian-Jaque, de
Marcel Carné et de bien d'autres formidables réalisateurs....
On y croise des visages connus, d'autres qui le sont moins....
"Juve contre Fantomas", "le comte de Monte-Cristo", "Rocambole", "les misérables", "les disparus de Saint-Agil", "quai des brumes", "la bête humaine", "le roman d'un tricheur", "les travailleurs de la mer", "la bandera", "Jofroi", "Topaze", "la chute de la maison Usher" sont, entre autres, au programme.
Qui a dit que le bon cinéma était, un tant soit peu, éloigné de la littérature ?
A mon grand plaisir, j'y ai même, page 57, découvert un cliché provenant de "gardiens de phare", le film réalisé, en 1929, par Jean Grémillon d'après la célèbre pièce de théâtre appartenant au répertoire du Grand-Guignol, la scène de toutes les peurs de la belle époque.