Ce livre est ce que Jean de la Varende, peut-être improprement, nomme une suite romanesque ; c'est dire s'il se propose de parler d'amour.
Paru en 1949, l'ouvrage est composé de cinq nouvelles : "la louve", "le signe du taureau", "Andromède ou la fille du concierge", "le mariage de mademoiselle de Monthermeil" et "le roi des aulnes".
Comme partout dans l'oeuvre De La Varende, on retrouve ici la nostalgie d'un monde ancien, des portraits brossés d'une épaisse peinture à l'huile, le goût du beau et du travail soigné.
Mais, ce livre, s'il avait été écrit par un autre écrivain, moins talentueux, déjà, n'aurait été que moyen.
Et, jugé à l'aune du grand Lavarende, il en devient presque falot.
C'est que chacun de ses ouvrages est un délicat mélange de style élégant, de souffle épique et de complexes sentiments humains.
Que l'un ou l'autre vienne à manquer, alors le soufflé retombe.
Et la lecture se fait pesante, parfois ennuyeuse, plus rarement même un peu dédaigneuse.
"Amours" n'est pas un des livres qui ont fait de la Varende le grand écrivain qu'il est.
Mais, "les silences de Nez-de-Cuir", la préface qui l'ouvre, signée de Maximilien Vox, est de celles qui peuvent aider le lecteur d'aujourd'hui à appréhender l'importance De La Varende dans notre littérature.
Là, sont quelques pages d'un discret et éclairé discernement.
Là, sont deux amis qui fument au coin du feu.
Tandis que sur le pays d'Ouche passe le grand vent de la mer.
La parole se fait rare.
Mais le vrai secret De La Varende est d'être possédé par sa maison, sa terre, sa province, sa race, par son art d'écrivain ...
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On nous rebattra les oreilles de votre gentilhommière, de votre chouannerie, de votre pays d'Ouche ; la critique - l'universitaire et l'autre - nous mettra et nous remettra du Barbey, du Flaubert et du Maupassant.
Et je t'embarbouille, et je t'auréville, je te flaube comme je te maupasse - à la bonne vôtre monsieur le Comte ...
Je n'invente rien ... Ses histoires les plus folles, La Varende les tire de ses traditions de famille, des lettres qui jaunissent au grenier, des souvenirs obscurs qu'on se chuchote à la veillée, sous la hotte des chaumières en forme de bateaux renversés, enfouies parmi les pommiers, des contes échangés au café-débit avec le troquet dont la face trognonne, des épitaphes déchiffrées par Mr le Vicaire qui, oblique et noir, court aux vêpres sous la pluie ...
Mademoiselle de Corday
Jean de la Varende
Éditions Via romana
Initialement paru en 1939, ce portrait psychologique de Charlotte Corday est l'occasion pour l'auteur, royaliste et contre-révolutionnaire, de reconnaître la diversité des oppositions à la Révolution française. Il résume l'essence de l'assassin de Marat à une identité fantasmée : fille de gentilhomme, païenne, vierge, viking et normande. ©Electre
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