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EAN : 9782360121540
144 pages
Ville Brule (30/09/2022)
2.72/5   44 notes
Résumé :
Dans un pensionnat perdu au milieu de la forêt sontv recluses des adolescentes sauvages, parfois cruelles, et leurs enseignantes. C'est à travers les voix intérieures des protagonistes que l'on accède à leurs peurs et à leurs désirs, à ce qui se trame et se joue derrière les murs de ce pensionnat, entre savoirs occultes et violences réprimées.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est un roman étrange où sont livrées, dans un style plutôt impressionniste, les pensées intimes des pensionnaires d'une école plutôt inquiétante. Il n'y est pas question de formules magiques ni de chapeaux pointus, mais l'ambiance est aux sorcières : des filles et des femmes vivant en marge, au milieu de la forêt et des secrets, tiraillées entre la cruauté de la nature sauvage et celles de la cour d'école. C'est une lecture qui peut être dérangeante, puisqu'on y lève plusieurs tabous, comme les menstruations, la naissance de la sexualité chez les enfants, la mort...

J'ai aimé l'idée derrière le livre et son atmosphère sombre. Les différentes voix des jeunes filles se font bien entendre, mais j'avoue qu'il m'a fallu du temps pour m'y retrouver et pour y adhérer. J'aime bien les romans d'ambiance et les mystères, mais je crois que, dans ce cas-ci, j'aurais préféré qu'il se passe plus de choses, ou du moins mieux comprendre les choses qui se passent! C'était néanmoins une lecture originale et intéressante.
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J'ai décidé de me pencher sérieusement sur les éditions La ville brûle, dont les publications sont assez atypiques. Et en parlant de publications atypiques, ça ne va pas être simple de vous parler d'École pour filles de la Canadienne Ariane Lessard. Ça me fait penser à une époque de ma vie où j'étais correspondante culturelle à Ouest-France à Rennes (correspondant, c'est un peu comme pigiste, mais plus mal payé). A cette époque, j'allais à plein de concerts, de spectacles, c'était vraiment cool. Et c'est comme ça que j'ai découvert la danse contemporaine et d'autres spectacles hors cadres. Difficile de parler d'une pièce où les spectateurs n'avaient pas de chaises pour s'installer car elles étaient empilées par terre et qu'il fallait suivre les danseurs de la salle au hall d'entrée pour continuer à les voir danser. Je ne vous parle même pas de cette pièce de théâtre no ou un type s'est mis à poil au moment de saluer le public. Difficile à décrire. « Peut-être pas un spectacle familial » m'avait à l'époque semble être bon d'écrire. Dans tous les cas, lorsque je ne panais rien à un truc complètement barré, je glissais le mot « conceptuel ». Quand j'y repense, j'ai des dizaines et des dizaines d'anecdotes dans le même genre, c'était vraiment une époque marrante… Bref, en tout cas, École pour filles est un livre atypique, mais de toute façon, la couverture le laissait bien penser. Elle me plaît bien d'ailleurs cette couverture avec ces filles dont on ne voit pas le visage à cause des flammes. Des filles qui se tiennent par la main, en uniforme d'écolière, devant la forêt. Cette couverture résume assez bien le livre. Conceptuelle. Conceptuel.

Il s'agit d'un roman court, choral, poétique. On va entendre les voix de plusieurs des jeunes filles. Leurs pensées secrètes – si vous avez un jour rêve d'entrer dans la tête de quelqu'un, ce livre pourrait vous faire changer d'avis. Parfois, il est préférable de ne pas savoir. Certaines se détestent, d'autres s'aiment, sont plus simplettes, ne pensent qu'au sexe, voient des choses que les autres ne voient pas…

Si ce roman est tout à fait étrange, il m'a beaucoup plu. D'ailleurs, récemment j'ai cru l'avoir mis par erreur dans la pile pour la boîte à livres et j'en étais très malheureuse. Jusqu'à ce que je le retrouve. Preuve de mon attachement.

Je ne sais pas si je vous ai donné envie de le lire. Pas simple d'en parler en tout cas.
Lien : http://mademoisellemaeve.wor..
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Mars, le mois qui me rappelle que je n'avais pas encore beaucoup lu d'autrices cette année. J'ai donc choisi deux publications assez récentes, les romans de deux autrices de la génération Y, École pour filles d'Ariane Lessard et Strega de Johanne Lykke Holm. Sans que je le sache au préalable, ces deux écrits résonnent fortement entre eux.

Le résumé pourrait être le même : l'apprentissage au fil de quelques saisons d'un groupe de jeunes filles, à l'écart de la civilisation. Dans École pour filles, elles sont onze, âgées de dix à vingt ans, à prendre la parole à tour de rôle. Dans Strega, elles sont neuf, toutes âgées de dix-neuf ans, et l'une d'entre elles s'exprime au je, mais aussi souvent au nous. Les unes résident dans un pensionnat, les autres dans un hôtel sans clients, des établissements isolés au coeur de la forêt.

Les deux romans se rejoignent sur les questionnements qu'ils soulèvent, entre autres sur le rôle attendu des femmes, les dangers qui les menacent et la sororité, mais également par l'appel aux sensations, aux forces occultes et aux éléments de la nature. Des textes allégoriques aux ambiances prégnantes qui laissent une grande place au mystère et à l'interprétation.
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Je n'ai pas réussi à le finir, je le suis rendue compte que je m'obligeais moi-même. Je suis sûre que certain.es d'entre vous vont adorer, c'est une écriture qui frôle la poésie, c'est très abstrait,juste trop pour moi, le fil conducteur est trop faible et je n'arrive pas à le suivre.
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
16 septembre 2020
À quoi pensent de jeunes adolescentes isolées du monde ? Ariane Lessard nous en livre la clé dans un récit ensorcelé.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
(...) les étoiles sortent par mes yeux et rejoignent le ciel lentement ça pétille les épines des arbres clinquent entre elles glacées la croûte de neige se défonce sous mon poids j'ai peur mais mon corps est froid j'ai vu un grand panache l'ai suivi le bruit des bourrasques ma peau absorbe les odeurs je sens le bois la fourrure chaude et je m'y frotte la face les sons sortent de moi et je suis une orignaude je respire la belle bête qui me laisse la monter et nous galopons je me fouette la face dans tous les sapins les aiguilles goûtent la forêt et je m'envole vers les étoiles de mes yeux (...)
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Au fond je ne suis pas une mauvaise personne. J’ai seulement appris à désapprendre les bonnes manières. Les bonnes manières ne servent qu’à une chose, empêcher de créer de nouvelles choses. Les dames empêchent la nouveauté en gardant toutes les filles encadrées, encerclées et obligées. Moi je ne suis pas une personne qu’on peut enfermer. Entre quatre murs, je pense au dehors. Je pense aller mettre mes pieds dans les mousses, je pense à regarder dans le garage. J’ai vu un jour Laure y entrer et peu de temps après, Dame Angoisse est entrée elle aussi. Je n’osais regarder par aucune fenêtre. Je me suis dit que c’était interdit de regarder.
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Benoîte est avec les grandes et elle a une poitrine une poitrine de femme. Je voudrais qu’elle me prenne dans ses bras et me presse la tête lentement contre son buste. Je voudrais entendre son cœur par mon oreille contre son torse. Je voudrais qu’elle caresse mes cheveux longtemps, qu’elle me flatte le dos. Me donne des frissons des frissons sur l’échine. Corinne n’est pas une bonne personne à qui se confier. Je ne me confie pas à Corinne et je préférerais être aux bons soins de Benoîte. J’aimerais bien qu’elle me parle et comprenne que je serais sa petite chatte si elle le voulait.
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Je préfère les chemins habituels. Marcher sur les sols habitables. Je deviendrais bien un garçon pour retourner au hameau et conduire la charrette. Je retournerais bien au village en charrette pour devenir un garçon. Faudrait-il que j’en possède le sexe ballant pour que mon père me reprenne à la maison, que j’aie le sexe en dehors pour retourner auprès de mes frères ? Je ne possède que ce trou. Ce trou m’empêche de retourner chez moi. Ce trou me porte au pensionnat. Ce trou, je le boucherais.
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J’ai de la difficulté à tracer les O. Toutes les courbes mènent nulle part. Je préfère ce qui va droit devant. Les lignes parallèles, ou les angles. Jeanne portait un bandage à la main. Jeanne est trop douce, c’est quelque chose qui la perdra. J’aurais aimé apercevoir sa blessure. Je lui ai fait mal. Je l’ai blessée pour gagner, pour lui montrer qu’on ne gagne pas sans sa queue. On ne gagne pas sans morceau de tissu dans la culotte. On ne gagne pas sans l’appui du diable dans son pantalon.
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