La vérité est que Rembrandt, qui a eu en sa possession des sommes considérables, termina ses jours dans la plus grande misère, et que les collections qu'il avait réunies avec tant de soin, furent vendues à la criée par autorité de justice, par Haring le jeune, priseur-juré dont il avait fait le portrait.
Néanmoins, quelques connaisseurs qui fréquentaient la maison de Van Ryn, avaient remarqué les productions du jeune homme, et comme, à cette époque en Hollande, l'art était en grand honneur, ils lui conseillèrent de porter une de ses toiles à Luttaye, et de la soumettre à un riche amateur, chez lequel, lui assurèrent-ils, il ne pouvait manquer d'être bien reçu.
Rembrandt se laissa persuader ; il se rendit chez la personne en question, et fut agréablement surpris quand on lui offrit cent florins de son tableau.
Ses études une fois terminées, Rembrandt, retiré dans un coin du moulin de son père, peignait pour sa propre satisfaction et sans se douter qu'il avait déjà du talent ; il admirait la nature, et ne songeait guère à s'admirer lui-même.