—- Falaises d’opale —-
« De la mer vert d’opale à la lande glacée
Le rivage somnolant s’étale sous les galets
Les pierres roulent sous nos pieds confisquant l’équilibre
En regardant les flots on se sent pourtant libre.
Le temps a reculé à mesure des falaises
Dont la craie est rongée par les vagues successives
Des failles se sont ouvertes au cœur de la muraille
Colosse aux pieds d’argile que tous les vents menacent
Blanc grisé, beige poudré, ocre intense et tenace
Palettes magiques du peintre à l’œil impressionniste
Transforment l’onde marine en lames d’argent opaques
Les armes de la lumière surpassent encore l’artiste . »
« Éblouie de soleil »
« Éblouie de soleil et de cordons dunaires
Quand la mer se retire plus loin que l’océan
Je laisse aller mes pas aux rêveries lunaires
Que vient heurter à peine la vague de son chant .
Un bel oiseau de mer plus gai qu’un pinson
Survole l’étendue claire des plages de sable blond
La ville tout étalée sur l’anse des maisons
S’étire tel un panier de pierres sur l’horizon.
Je ressource ma vie d’air marin en embruns
Quand l’horizon s’incarne , l’infini n’est plus loin
Le trait plus clair du ciel souligne son bleu profond
Et le cri de sa plainte à ma joie se confond. »
Ault .
" Et les falaises m'apparurent
Tels des rideaux de pierre
Elles avaient fière allure
Beauté à nulle autre pareilles
Les fenêtres fermées
Tels des oiseaux blessés
Les murs usés chancellent
Les souvenirs vacillent
Ici Hugo est passé
L'avez- vous oublié ?
Mon histoire s'est gravée
Au coeur de la falaise
Tel un rideau de pleurs
Dont l'ourlet se balance
Au lourd chagrin des flots
Oú plus un enfant ne se baigne
Engloutie mon enfance ...."
Renaissance en baie
« Au travers des rideaux les rayons de la baie
Ciel et mer fusionnent en un seul manteau
Dunes et soleil pâle se querellent avec l’eau
Emportant avec eux la douleur et la paix.
Comme unique linceul et unique flambeau
Les rayons entrevus disparaissent en les flots
Abandonnant les âmes à l’entrée des tombeaux
Mais leur laissant l’espoir que rien ne meurt jamais » .
Réveil enBaie.
"En baie de Somme encore assoupie
Le soleil fait l'amour à la nuit
Les nuages enlacés s'évanouissent
A mesure que le jour apparaît
Tel un long chapelet d'immortelles étoiles
Les lumières scintillent au loin sur l'horizon
Sa majesté le vent amortit tous les sons
Et le silence est roi au domaine du calme
Une brise légère caresse mon visage
Elle embrasse le matin un à un ses contours
C'est ici que je vois enfin naître le jour
Comme une résurrection de l'âme par l'amour ..."