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Sean Phillips (Autre)Michael Lark (Autre)Ed Brubaker (Autre)
EAN : 9782413082651
Delcourt (24/01/2024)
3.8/5   20 notes
Résumé :
Dans une tentative de reconstruire sa vie brisée, le détective Jack Herriman a emménagé chez son oncle Knut, célèbre photographe de scène de crime. Alors qu'il se remet à peine d'une affaire qui a mal tourné, Jack accepte un dossier, simple en apparence. Mais ce qui ressemble à une banale disparition de personne se transforme en enquête pour homicide, sordide, imprégnée du parfum de scandale...
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Il regroupe les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 1999, écrits par Ed Brubaker, dessinés par Michael Lark, encrés par Lark (épisode 1), et Sean Phillips (épisodes 2 à 4), avec une mise en couleurs réalisée par James Sinclair.

Jack Herriman est un jeune détective privé, peut-être même pas trente ans. Une fin de nuit, il rentre chez lui à pied sous la pluie. Une voiture s'arrête à côté de lui : le sergent en civil Paul Raymonds le salue et lui indique que le lendemain il va recevoir la visite d'une jeune femme qui souhaite lui confier une affaire. Il lui demande de bien la recevoir. Herriman rentre chez lui, enfin à la boutique Scène de Crime, mi-librairie, mi-galerie, tenue par Knut Herriman, son oncle, et sa compagne Molly qui l'ont élevé depuis qu'il a douze ans. Il monte dans sa chambre qui se situe à l'étage. Effectivement, le lendemain, le téléphone sonne vers 10h00 et une jeune femme indique qu'elle vient le voir d'ici une heure. Il est prêt en avance, son bureau se trouvant à deux pièces de sa chambre. Alexandra Jordan lui explique qu'il a été recommandé par Paul Raymonds. Elle continue : elle est venue le trouver parce qu'elle et sa mère s'inquiètent de la disparition de sa jeune soeur Maggie. Voilà presque un mois qu'elle n'a pas donné signe de vie. Elle n'est pas passée chez elle, même pas pour prendre d'autres affaires. Elles ne l'ont pas signalé à la police parce que Maggie a eu un passé agité. En réponse à une question de Jack, elle lui remet une enveloppe avec tous les renseignements nécessaires sur sa soeur. Elle lui tend une photographie et explique qu'elle a retrouvé des prospectus sur une communauté appelée Lunarhouse. Jack lui répond qu'il ne reste plus qu'à signer un contrat et il peut se mettre au travail. S'il n'a rien trouvé de concret, il viendra visiter l'appartement de Maggie dès le lendemain.

Après le départ d'Alexandra Jordan, il étudie les documents qu'elle lui a laissés. Il se doute qu'elle doit être l'amante de Paul Raymonds et que c'est pour cette raison qu'il n'a pas souhaité que la police s'en occupe et qu'il l'a dirigée vers lui. Puis il descend pour sortir. Il indique à Knut et Molly qu'il va faire quelques visites concernant l'affaire dont il s'occupe et leur demande de prendre des notes si Whitey appelle avec des renseignements sur une plaque minéralogique. Jack Herriman commence par le plus évident : il se rend à Lunarhouse, l'adresse étant indiquée sur le prospectus. Il s'agit d'une maison à trois étages, fréquentée par des jeunes qui entrent et qui sortent. Il décide d'y aller au culot, comme s'il était normal qu'il soit là. Ça passe tout seul, et il monte à l'étage en passant son nez dans les pièces dont les portes sont ouvertes. Il finit par y avoir quelqu'un qui lui demande ce qu'il cherche : il répond qu'il cherche une copine appelée Maggie. Ça ne convainc pas son interlocuteur qui siffle et Justin Pullwater, un grand balaise, arrive pour s'occuper de son cas. Avant que Jack ne soit vraiment en difficulté, Mitchell Luna en personne vient s'enquérir de ce qui se passe.

Paru en 1999, cela fait maintenant 20 ans que cette histoire est régulièrement rééditée par divers éditeurs. Elle constitue deux étapes significatives dans le monde des comics. Pour commencer, c'est le retour en grâce du genre polar. Deuxièmement, c'est la première collaboration entre Brubaker & Phillips, un duo ayant produit par la suite des séries comme Sleeper, Criminal, Incognito, Fatale, Killed or be killed, The Fade Out, Reckless, autant de polars d'une rare qualité. le lecteur retrouve les conventions du polar d'entrée de jeu. Pour commencer une enquête : le détective privé doit retrouver une personne disparue, puis il doit enquêter sur un crime lié directement à la disparition. Comme dans tous les bons polars, l'intrigue s'inscrit dans une réalité sociale et culturelle. L'histoire se déroule à San Francisco, et il reste des traces de l'utopie hippie, de la vie en communauté, de l'amour libre, de l'usage de produits qui ouvrent les portes de la perception (de la drogue). Au fil des séquences, le lecteur découvre d'autres artefacts culturels comme la possession d'armes à feu aux États-Unis, un métier au positionnement moral délicat (photographe de scènes de crime), les manquements des parents dont les conséquences se reportent sur les enfants, qu'il s'agisse de l'incidence des risques de leur profession (policier), d'un délaissement de leur progéniture, d'un mode de vie atypique. Tout ceci fonctionne sur la base de plusieurs mystères qui accrochent le lecteur et l'incitent à essayer de rétablir les liens logiques par lui-même, à anticiper certaines révélations.

Cette qualité Polar fonctionne d'autant mieux que la narration visuelle donne de la consistance à aux différents lieux. du début jusqu'à la fin, Michael Lark s'investit dans la représentation des environnements, sans succomber à la tentation d'alléger ses fonds de case pour avancer plus vite dans ses planches. le lecteur peut donc voir la galerie-librairie de Knut & Molly, quelques rues de San Francisco, la pièce qui sert de bureau à Jack, la maison de ville qui sert de lieu d'habitation à la communauté Lunarhouse, le motel où s'est réfugiée Maggie Jordan, et le diner où elle va manger avec Jack, quelques pièces du commissariat où travaille Paul Raymonds comme son bureau et le stand de tir, le bar que fréquente Jack, une chambre d'hôpital, une grande ferme à la campagne. À chaque fois, il décrit ces lieux en montrant leurs dispositions, leurs volumes et des éléments d'aménagement spécifiques qui les rendent uniques, le lecteur éprouvant la sensation qu'il peut s'y projeter, qu'il pourrait tourner la tête et voir ce qu'il y a au-delà de la bordure de la case. Comme indiqué dans la postface de Brubaker, l'encrage de Sean Phillips apporte un aspect moins lissé, et un poids avec des aplats de noir à la surface irrégulière, comme si chaque élément portait à la fois la trace d'usure occasionnée par l'activité humaine, et le fait que le protagoniste ne peut pas enregistrer tous les détails avec exactitude et précision, tout à fait comme agit la perception de chacun.

Le dessinateur et l'encreur traitent les personnages de la même manière que les décors : il n'y a pas d'exagération physique ou romantique. Ils mettent en oeuvre une direction d'acteur de type naturaliste : les gestes sont mesurés, ceux d'adultes, et les expressions de visage permettent de se faire une bonne idée de l'état d'esprit de chacun, sans que les émotions ne soient à fleur de peau, ou ne soient exacerbées. le lecteur peut ressentir la perplexité de Jack Herriman quand les faits ne s'emboîtent pas de manière logique, son inquiétude quand il sent que la situation lui échappe avec des risques pour sa personne, une forme de résignation sous-jacente quant à ses limites personnelles et aux actes abjects que son enquête met à jour. le lecteur perçoit également le caractère des personnages secondaires, que ce soit la manipulation incontrôlable de Maggie, la rancoeur de Suzanne Jordan, les automatismes professionnels de Knut, etc. Cette proximité avec les personnages est accentuée par le flux de pensée de Jack Herriman, très fourni. Il est visible qu'il s'agit d'une oeuvre de jeunesse du scénariste et qu'il met tout ce qu'il peut sur chaque page pour apporter plus de consistance que ce soit à la psychologie de son personnage principal, où aux éléments socioculturels.

Accro aux oeuvres de Brubaker & Phillips, le lecteur éprouve la curiosité de découvrir comment leur association à commencer. Il plonge dans un polar de bonne qualité, que ce soit pour la narration visuelle, ou l'intrigue, avec une dimension sociale et culturelle bien intégrée, peut-être un peu bavard, avec une forme de révélations encore un peu artificielle.
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Club N°56 : Comics non sélectionné mais acheté sur le budget classique
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Roman noir moderne tout en respectant les codes.

Excellents textes, haletant avec des rebondissements de moins en moins convenus, une vraie réussite...

Vincent
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Bon petit polar comme ces auteurs savent le faire.

JH
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Scène de crime

Ed Brubaker
Michael Lark
Sean Phillips
Delcourt
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"Scène de crime", c'est là où vit Jack Herriman, détective privé. Une sorte de musée tenu par son oncle Knut, photographe, et sa copine Molly. Quand le sergent Paul Raymonds, ancien partenaire de son père dans la police, lui envoie du boulot, Jack voit resurgir un passé qu'il aimerait oublier. Il s'agit de retrouver une jeune femme qui semble s'être perdue dans une secte...

Delcourt réédite ici le premier récit (que je ne connaissais pas) du célèbre Ed Brubaker : 4 épisodes d'une histoire complète (et un récit bonus) où l'auteur plaçait déjà tous les codes du polar avec une aisance et un modernisme impressionnant. On sent bien tous les éléments qui annoncent Criminal, Fatale, Reckless...

C'est la première collaboration avec Sean Phillips à l'encrage sur des crayonnés remarquables de Michael Lark (voir cahier graphique final) et des couleurs de James Sinclair. Délicieusement noir, évidemment, fouillé, très axé sur une galerie de personnages réussie, cet album qui date de 1999 n'a pas pris une ride.

Très écrit, aux récitatifs un peu bavards mais immersifs, avec des personnages épais, Scène de crime annonçait la couleur de la carrière qui va suivre. Loin d'être un brouillon, cet album mérite de prendre place dans ta bibliothèque, dans le coin Brubaker-Phillips, déjà bien garni !
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Après une jeunesse marquée par la mort de son père policier, Jack Herriman a fini par trouver sa voie en devenant détective privé, métier idéal pour un homme attirant naturellement les problèmes. Dans ses enquêtes, il peut compter sur l'appui de son oncle, photographe renommé de scènes de crime. Il pensait avoir eu de la chance avec le succès de sa dernière enquête, mais la famille l'ayant engagé semble avoir plus de secrets que prévu.
Avant d'écrire des scénarios pour les héros de Marvel, Brubaker a commencé dans la BD policière tout ce qu'il y a de plus sombre. Scène de crime, initialement publié en 1999, a tout du polar avec un détective narrant son enquête à la première personne. Mais même si la forme est classique, pourquoi bouder son plaisir : l'histoire est rondement menée, le personnage attachant sans être trop caricatural et les dialogues percutants.
Loin d'être en reste, le dessin de Sean Phillips colle parfaitement à l'ambiance générale avec ses ombres d'un noir d'encre et son cadrage cinématographique.
Des bons ingrédients pour un bon comics.
(Adulte)
AC Mtcy
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critiques presse (3)
BullesEtOnomatopees
20 novembre 2013
Scène de crime est construit comme un vrai bon polar et on n’en attendait pas moins de Ed Brubaker, qui signera plus tard Criminal, Fatale ou Incognito.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
ActuaBD
31 octobre 2013
Narrativement, l’enquête permet bien évidemment, comme c’est de coutume dans ce type de récit, de construire le héros, par les échanges avec ses proches, par sa relation aux lieux et aux événements. Mais elle introduit en outre des enjeux moraux, non seulement sociétaux mais aussi intimes, qui inscrivent cette histoire dans une perspective de tragédie. Et c’est là un tour de force de la part d’Ed Brubaker, scénariste du volume.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
03 octobre 2013
Il y a dans cette mini-série toute la matière qui donnera ensuite Gotham Central, Criminals, et même Fatale. C'est sombre, captivant, avec un vrai sens de la caractérisation... Et peut-être s'agit il ici d'un des meilleurs boulots de Brubaker, une très intéressante synthèse de ce qu'il développera ensuite.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- Mais alors ? Tu allais laisser ce type de tabasser ?

- Non, je m'échauffais...
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Merci à Emmanuel pour le montage et ClemB pour l'habillage sonore.
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