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EAN : 9782251446646
322 pages
Les Belles Lettres (14/04/2017)
4/5   2 notes
Résumé :
Une fleur fait le printemps : les Anciens y voyaient le symbole de la nature, de sa beauté et de son inépuisable vitalité, de sa fragilité aussi. À chaque pas de la nymphe Flora éclôt une infinie variété de fleurs. De grands mythes ont pour sujet la rose, le narcisse ou la fleur d’Hyacinthe. Les fleurs sont partout. Elles soufflent l’amour, lors d’un enlèvement en plein champ ou d’une cérémonie de mariage. On ne saurait aller au banquet que paré, couronné, enguirlan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Parmi un des défauts qui accablent la civilisation industrialisé de notre temps, c'est la perte de contact avec la nature qui fait que beaucoup des habitants des villes bétonnés ne sont plus capable de discerner d'une fleur à une plante ou que moult enfants ne mangent les légumes que surgelés et non produit dans un potager (la chose est légèrement différente dans les campagnes qui malgré leur modernisation accélérée conservent encore cette relation environnementale et aujourd'hui de plus en plus d'initiative ont lieu dans les cités urbaines pour renouer avec l'environnement). Dans le passé, le lien avec la terre était bien plus proche qu'aujourd'hui et se réflètait bien dans les légendes. L'Antiquité gréco-latine notamment baignait dans les fleurs, qui parfumait leurs maisons et banquets, qui cernaient leurs têtes lors de fêtes, qu'ils consacraient en offrandes aux divinités et qu'ils utilisaient pour leurs soins. Il est donc logique que les fleurs aient eu une place très importante dans la mythologie et c'est ce que nous montre joliment ce recueil dédié à la littérature antique au titre bien choisi puisque Flora ou Chloris en grec était la nymphe des bourgeons qui fut femme de Zéphyr le doux vent de l'ouest.
Des centaines d'extraits d'oeuvres d'anciens grecs et latins, qu'ils soient poètes, philosophes, médecins ou dramaturges, nous décrivent un monde florale, ou les dons de Flora se parsèment dans la vie divine comme mortelle de ses habitants. Elles sont nombreuses ces ornements des prairies, rose, narcisse, lys, crocus, héliotrope où encore anémones, variées et riches de significations. Symbole du printemps et de la vie renaissante, elles sont incontournables dans le paysage antique y compris même des citadins urbains. Elles sont surtout l'incarnation de l'amour, qu'elles soufflent partout dans leurs pétales, dans les bocages verdoyants ou de jeunes gens s'aiment où que des dieux épris enlèvent les jeunes filles ayant brûlé leur coeur comme le mythe d'Hadès et Perséphone, dans les mariages où elles sertissent le couple comme celle des noces de Thétis et Pelée, et même dans les jeux vénériens entre hétaires et clients qui garnissent leurs couches avec une scène parodique de l'union d'Hèra et de Zeus de l'Illiade dans un commerce charnel du Satyrion. On décrit la beauté de l'être aimé par elles et la jeunesse est assimilée à une flore croissante. Les fleurs en naissent souvent même des marivaudages mais souvent quand elles se terminent tragiquement, la jacinthe illustrant la perte de l'éphèbe Hyacinthe par son amant Apollon qui l'a tué accidentellement et veut garder en souvenir cet amour où encore le narcisse crée par le décès de l'infortuné s'aimant lui-même. Alors elles métaphorisent aussi les chagrins et blessures des flèches d'Eros, souvent détruites dans la rage ou se fanant dans la tristesse.
Une très belle anthologie qui malgré les textes parfois inégaux et aux styles différents pourra ravir les plus sensibles d'entre nous, proche de la nature tout comme des mythes et nous rappelant avec charme sur les mérites et joies des fleurs qui accompagnent au plus prés nos existences.
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Quelque deux cents extraits d'auteurs grecs et latins en traduction sont ici proposés au lecteur désireux de fouler les prairies antiques. Enivré de couleurs, de formes et de parfums, il est invité à choisir parmi les fleurs de ce bouquet celles qui composeront le sien. A découvrir aussi ; la préface d'Alain Baraton, jardinier en chef des jardins du Trianon, du Grand
Parc de Versailles et du domaine de Marly.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Alors que les couronnes de laurier sont des symboles de victoire et de piété envers les dieux, apanage des hommes sérieux, les couronnes de roses dont les convives se ceignent les tempes ne sauraient convenir à une conversation philosophique, tout au moins d’après ce trouble-fête d’Ammonios. C’est l’occasion pour Plutarque de revenir sur la soirée d’Agathon qui sert de cadre au Banquet de Platon.

ROSE VS LAURIER

Un jour, en effet, il y eut une discussion sur les couronnes. C’était lors d’un banquet à Athènes : le musicien Ératon recevait un grand nombre de personnes à l’occasion d’un sacrifice qu’il avait offert aux Muses. Après le repas, on fit circuler des couronnes de toutes sortes, et Ammonios trouva moyen de se moquer de nous, parce qu’au lieu d’en porter de laurier nous en portions de roses : les couronnes de fleurs étaient un ornement parfaitement puéril, mieux fait pour les jeux des filles et des femmes que pour une assemblée d’hommes passionnés d’art et de science. « Vraiment, Ératon m’étonne, poursuivit-il ; il déteste l’emploi des demi-tons dans la phrase musicale et critique le bel Agathon, qui passe pour avoir introduit et mêlé le premier le chromatisme dans la tragédie, lors de la représentation des Mysiens, et le voilà qui nous remplit lui-même son banquet des tons et des nuances de toutes ces fleurs ; il prétend fermer l’entrée des oreilles à la mollesse et à la volupté, mais c’est par la porte des yeux et du nez qu’il les fait pénétrer dans nos âmes, en destinant au plaisir les couronnes qui devraient être une marque de piété. Et pourtant ce parfum-là a plus de valeur que l’odeur de vos fleurs, qui s’évente aux mains des bouquetières. Il n’y a point de place dans un banquet, où l’on se veut philosophes, pour un plaisir qui n’est pas lié à quelque besoin et qui ne procède d’aucun désir naturel. La courtoisie veut que les personnes amenées à un repas par des amis qui y sont invités soient reçues de la même façon que ces derniers, comme il arriva à Aristodème, amené par Socrate au festin d’Agathon ; mais si quelqu’un y vient de son propre chef, il faut qu’il trouve porte close. De même, il y a lieu d’admettre les plaisirs qui se rapportent au manger et au boire, parce qu’ils répondent à l’invitation de la nature et accompagnent nos désirs, tandis qu’il faut s’opposer à l’intrusion de toutes les délectations artificielles.

Propos de table, III, 1, 1 (645 D-646 A) p. 104-105
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À tout seigneur, tout honneur : la rose a toujours été considérée comme la fleur par excellence, celle qui exprime la quintessence de la beauté, à la senteur enivrante, l’ornement qui rehausse toute célébration, divine ou humaine. La rose est, sans conteste, la reine de toutes les autres fleurs, sur lesquelles elle règne sans partage. Dès que, dans un texte ancien, il est question de prairie ou de jardin, c’est la rose qui est mentionnée en premier. C’est elle la fleur incontournable des cérémonies de toute sorte, mariages ou funérailles, des jours de banquet comme de la parure quotidienne, celle que l’on tresse en guirlandes, dont l’on fait des couronnes ou que, tout simplement, on offre du bout des doigts.
La rose a sa légende, qui par bien des aspects se révèle fondatrice pour celle des autres fleurs. Métaphoriquement, elle symbolise l’union entre la déesse qui préside aux forces de la génération et son amant, dont la mort et la transformation ont donné lieu à une interprétation du mythe comme rendant compte du renouvellement cyclique de la végétation. Aphrodite, dont la rose est le symbole, est vue comme la déesse de l’amour universel, celle qui rend possible le retour de la vie en suscitant chez tous les êtres animés, plantes, animaux et humains, le désir de perpétuer l’espèce.
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